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Les véhicules autonomes sont désormais une réalité. Ce prototype du MIT signalant visuellement ses intentions aux piétons témoigne des efforts réalisés pour qu'ils s'intègrent dans la circulation en toute sécurité. Mais, tout comme pour les avions de ligne, il faudra encore de nombreuses années avant de les voir sur nos routes. Encore faut-il que les villes leurs ouvrent les rues. © MIT/Technology Review
Voir et montrer que l'on a vu, c'est une notion élémentaire que tout conducteur d'un véhicule met en pratique lorsqu'il se trouve à proximité d'un piéton. Ainsi, avant de traverser une rue, on peut se rendre compte d'un coup d'œilœil de ce que va faire le conducteur d'une automobileautomobile s'approchant. Mais que faire s'il s'agit visiblement d'une de ces voitures autonomes qui, nous dit-on, vont pulluler dans les décennies à venir ? Autrement dit, comment faire confiance à l'appréciation d'un robot ? Qui dit que la voiture ne va pas démarrer ?
Ces interrogations sont d'autant plus d'actualité que la voiture sans conducteur n'est plus de la science-fiction. Google développe des voitures autonomes depuis 2010 et leur a déjà fait parcourir plus de 220.000 kilomètres. Elles roulent même sur routes ouvertes dans l'État du Nevada aux États-Unis. D'où l'idée d'un groupe de chercheurs du MIT, dirigé par Kent Larsen, de travailler sur l'amélioration de la compréhension entre un véhicule sans conducteur et son environnement.
Piétons et voitures autonomes : comment vivre ensemble
L'équipe a d'abord réalisé une voiture en modèle réduit, électrique, de la taille d'une voiture à pédales pour enfant. Ensuite, pour que l'ordinateur de bord du véhicule puisse apprécier la distance qui le sépare du piéton, les chercheurs l'ont équipée du Kinect. Ce système de détection de mouvementsmouvements de MicrosoftMicrosoft connaît décidément de bien nombreuses applicationsapplications, notamment dans l'automobile, on peut citer celle qui permet de garer un véhicule automatiquement. Fort de l'information donnée par les capteurscapteurs du Kinect, des phares s'orientent vers le piéton, comme s'il s'agissait d'une paire d'yeux. Des LedLed bleues se mettent alors clignoter pour attirer l'attention et un haut-parleur directionnel peut également pivoter vers le piéton, pour lui indiquer qu'il peut traverser en sécurité. Et si jamais cela ne suffisait pas, le système peut également générer un puissant flashflash pour obtenir son attention.
Un chercheur place sa main à proximité d'un capteur à ultrasons qui surveille les abords du véhicule. Cette présence déclenche un signal visuel en colorant les enjoliveurs en rouge grâce à des Led. © MIT/Technology Review
Mieux encore, un sonarsonar détermine si un piéton se trouve à proximité du flanc de l'auto, sur le bord de la route, par exemple. Dans cette situation, des Led de couleurcouleur s'allument sur les enjoliveurs. La teinte va progressivement du vert au rouge en passant par l'orange lorsque le piéton s'approche trop près, afin de le mettre en garde. Avec un tel équipement, difficile d'ignorer les intentions d'une voiture sans conducteur transformée en sapinsapin de Noël...
Les expérimentations de cette équipe s'ajoutent à toutes celles déjà mises en œuvre dans de nombreux modèles de voitures. Car les constructeurs, comme les scientifiques, mettent au point de nouvelles fonctionnalités pour sécuriser et assister la conduite. Ainsi, même sur certains modèles de milieu de gamme, on trouve des régulateurs de vitessevitesse adaptatifs, voire des aides au stationnement qui réalisent automatiquement les créneaux. Au final en cumulant ces équipements, la voiture autonome sera certainement opérationnelle dans peu de temps. Reste que pour lui ouvrir toutes les routes, il faudra repenser beaucoup de choses, y compris dans la législation.