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Image d'archives. Crédit www.sandia.gov
Plusieurs programmes de recherches ont pourtant été entrepris, mais basés sur les données d'un électroencéphalogrammeélectroencéphalogramme analysées en temps réel par ordinateur, quelquefois combinés avec une carte de l'activité électrique des lobes cervicaux. Sans résultats probants, les très faibles signaux, de faible amplitude et à fréquence très basse, s'avérant complexes à amplifier et à isoler du bruit de fond. Quant à les interpréter...
C'est une tout autre voie qu'a choisi la NASANASA. Puisqu'il s'avère difficile de recueillir les signaux induits par la pensée lors de, par exemple, la lecture silencieuse d'un texte, pourquoi ne pas les capter là où ils aboutissent, c'est-à-dire au niveau du larynxlarynx ? L'idée est loin d'être fantaisiste, puisque même si nous ne prononçons pas un texte lu, nous en pensons la prononciation, et ces signaux induits sont transmis à notre larynx, même si celui-ci reste immobile.
Le procédé est d'une extrême simplification. Trois capteurscapteurs de la dimension d'une pile de montre suffisent pour recueillir les signaux véhiculés par le système nerveux, disposés sous le menton et de chaque côté de la pomme d'Adam, un dispositif guère plus encombrant qu'un casque de walkman.
Lorsque la personne ainsi équipée lit ou imagine un texte, les impulsions de prononciation transmises au pharynxpharynx sont captées et transmises à un ordinateur, qui les reconnaît en les comparant à une banque de données comme le ferait n'importe quel logiciel de reconnaissance vocale. A ceci près que les impulsions n'étant pas dénaturées par la voix, les fastidieuses étapes d'apprentissage sont éliminées et avec elles la majorité des sources d'erreur de transcriptiontranscription.
Lors des tout premiers essais du programme Subvocal - c'est son nom -, la reconnaissance s'est focalisée sur six mots (stop, go, gauche, droite, alpha, omega) et les dix premiers chiffres. D'emblée, le taux de réussite s'est avéré de 92%. Puis le procédé a été étendu et appliqué à un moteur de recherches sur internet. En épelant mentalement le mot NASA, un chercheur a pu se diriger à travers les méandres des nombreux liens en utilisant par la pensée un codage chiffré jusqu'à aboutir à l'information souhaitée. Le tout sans clavierclavier et sans prononcer un seul mot.
Les chercheurs s'emploient maintenant à augmenter le nombre de mots reconnus afin d'utiliser le système comme un logiciel de dictée, ce qui pourrait s'avérer beaucoup moins complexe que dans le cas de la parole et ses innombrables accents et variantes. Dans moins de deux ans estiment-ils, un tel système de reconnaissance de la pensée basé sur une simple puce électronique et une mémoire préprogrammée pourrait être commercialisé à très bas prix et appliqué aux dictaphones ou aux téléphones portables, permettant de communiquer en toute discrétion.
D'autres applicationsapplications sont également envisagées, telles le pilotage de machines ou, à terme, de véhicules par la pensée, ouvrant de nouveaux horizons - au propre comme au figuré - à certains handicapés moteur.