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Le spam enrichit tout le monde... sauf ses victimes
Selon le Meta Group, ce sont au moins 150 millions de dollars qui ont été investis dans des sociétés proposant des solutions anti-spam. Et cela, en six mois seulement. Toutes, bien sûr, ne survivront pas et l'industrie s'attend à une consolidation d'ici deux ans. Déjà, les éditeurs d'antivirus ont fait leur marché parmi les solutions les plus prometteuses. Mais la tendance est là : lutter contre le spam rapporte de l'argentargent, ou en tout cas, devrait en rapporter bientôt. Et cela même si les outils eux-mêmes ne brillent pas toujours par leur efficacité.
On aurait cependant pu attendre d'une telle offensive qu'elle serve (un peu) aux victimes. Mais pour ça, il faudra attendre : les spammeurs trouvent manifestement encore largement leur compte avec les millions d'adresses email non protégées.
Pire : le seul effet visible de cette croisade commerciale contre le spam est à rechercher dans les courriers publicitaires eux-mêmes : désormais, "Penis" s'écrit "PEN1S", "No Hidden Charges" (pas de coûts cachés) s'écrit "No hidd.en char.ges" et les courriers sont parsemés de suites aléatoires telles "mckhq y crxdi stngexfd" afin qu'il n'y ait pas deux versions identiques du même courrier au monde, ce que cherchent les filtres anti-spam. Déjà que ces pubs étaient difficilement lisibles en l'état (le spammeur est rarement Agrégé de Lettres), elles sont désormais totalement absconses.
Des spammeurs agressifs...
Pire encore : depuis cet été fleurissent les attaques par déni de service contre des sites de lutte antispam et les épidémiesépidémies de virus à la solde des spammeurs, chargés d'attaquer les apôtres de la lutte contre le spam ou de détourner les PC de leurs victimes afin d'en faire des machines à envoyer du pourrielpourriel anonymement.
Bref, les spammeurs se sont donc tout simplement adaptés. Ils continuent d'envoyer leur pourriel et, on imagine, de gagner leurs sous. Un peu comme les éditeurs : chacun faisant ses affaires dans son coin.
Et au milieu du ring se trouve l'utilisateur. On le reconnaît facilement : c'est celui qui a une main au portefeuille pour acheter des outils antispam et l'autre sur la souris pour effacer les publicités passées au travers de son filtre intelligent "encore en apprentissage".