Pour couvrir les futurs besoins en énergie liés au développement des IA, les géants de la tech comptent sur le développement des centrales à énergie géothermique de nouvelle génération. Explications.

« Je pense que le monde n'est pas préparé à ce qui est sur le point de se produire en matière de demande en IA », c'est le message qu'a fait passer Jamie Beard, le patron de Project InnerSpace via le média américain Popular Science pour pointer les futurs besoins colossaux en énergie des intelligences artificielles. Cette ONG axée sur la promotion de l’énergie géothermique mise sur cette technologie de production d'électricité aux États-Unis pour réduire considérablement le recours aux sources d'énergies fossiles.

Il faut dire que plus ils se perfectionnent et plus les modèles d'IA générative sont gourmands en données. Ils nécessitent une puissance de calcul croissante et de fait des quantités massives d'énergie pour le traitement et le refroidissement. Cette demande en énergie pour animer les IA pourrait être amenée à doubler d'ici la fin de la décennie. À titre d'exemple, rien qu'en 2023, Google avait évalué que ses émissions globales avaient augmenté de 13 % en raison du développement de ses projets autour des IA.

Évidemment, les sources d'énergies renouvelables seront bien incapables de couvrir ces besoins et la promesse de vertu en matière de neutralité carbone sera loin de pouvoir être tenue. C'est donc du côté de la production d'énergie par géothermie que se tournent les entreprises du secteur high-tech.

Le principe de la fracturation hydraulique

C'est notamment le cas de Meta qui vient de signer un accord avec la société Sage Geosystems afin de créer des centrales électriques capables de fournir 150 MW sans émission de carbone. L'énergie géothermique n'est pas une nouveauté, mais elle est traditionnellement vouée à se trouver à proximité de sources chaudes, de geysers et de volcans. Pour se passer de ces zones d'activité volcanique, les sociétés spécialisées recherchent dans le sol des zones rocheuses chaudes disponibles en abondance dans les sols américains. Elles viennent ensuite fracturer cette roche et y versent de l'eau chauffée à 150 °C. C'est à partir de cette chaleur que des turbines génèrent l'électricité.

Le projet de Sage se trouverait ainsi à l'est des Rocheuses aux États-Unis. L'énergie produite n'alimenterait pas directement les serveurs de Meta, mais serait injectée dans le réseau afin de réduire l'emploi d'énergie fossile. Il s'agit donc de compenser pour se rapprocher de la neutralité carbone chez Meta. La technologie semble prometteuse pour le ministère américain de l'Énergie. Il prévoit que la capacité de production d’énergie géothermique pourrait être multipliée par 20 d'ici 2050.

Cette source d'énergie propre pose cependant des soucis environnementaux, puisque la technique est la même que celle employée pour la fracturation hydraulique du gaz naturel. Elle pourrait avoir comme conséquence des perturbations sismiques locales.