Avec une dizaine d'électrodes (certes encore peu seyantes) agrippées sur le visage et détectant les mouvements des muscles nécessaires à la parole pour anticiper sur les mots qu'ils va prononcer et les traduire en mandarin ou en anglais, Szu-Chen Stan Jou a impressionné son auditoire lors d'une présentation des travaux de l'International Center for Advanced Communication Technologies.

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    Szu-Chen Stan Jou, et ses capteurs sur le visage, fait une pause durant la conférence.

    Szu-Chen Stan Jou, et ses capteurs sur le visage, fait une pause durant la conférence.

    Cette présentation a été accompagnée d'une vidéoconférence entre l'Université de Karlsruhe en Allemagne, et l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh, où les propos du professeur Alex Waibel étaient simultanément et automatiquement traduits en espagnol et en allemand. L'expérimentation a été l'occasion de présenter des progrès significatifs dans la traduction de parole à parole en temps réel, même si les résultats n'étaient pas parfaits au dire des journalistes présents, notamment quand l'orateur essayait de faire de l'humour.

    Dès aujourd'hui, a ajouté Stephan Vogel, chercheur à Carnegie Mellon, les traducteurs de parole à parole peuvent être utilisés dans des situations limitées, comme pour réserver une chambre d'hôtel, avouait-t-il en en faisant la démonstration avec un PDA. Ce type de traducteurs embarqués, adaptés à quelques thématiques simples (trouver son chemin, aider un médecin à recueillir des informations médicales), pourraient être commercialisés très prochainement. Mais ils sont de peu d'utilité, rappelle le professeur Waibel, car au contact des gens, ont apprend vite une langue étrangère : les soldats américains en Irak avaient ce type d'appareil pour traduire quelques dizaines de phrases qu'ils ont rapidement appris par coeur avant de se séparer des machines.

    En attendant, Szu-Chen Stan Jou espère être capable un jour de proposer des implantsimplants qui nous permettent de parler n'importe quelle langue d'une manière totalement naturelle.

    Des perspectives que confirme Robert Levin, président de TansClick, une société qui travaille à des technologies de traduction temps réel via SMS et messageriesmessageries instantannées. La traduction parole à parole (Speech-to-Speech) ou parole à texte (Speech-to-Text) ajoutent une complexité supplémentaire, remarque Robert Levin dans le magazine américain Forbes, car il faut ajouter la reconnaissance de la parole à toutes les difficultés existantes. Selon lui, la traduction de parole à parole avec un vocabulaire limité devrait apparaître seulement d'ici 2010. D'ici là, nous devrions voir émerger des outils de survie pour les voyageurs, permettant d'utiliser son téléphone pour donner des indications écrites à un conducteur de taxi chinois par exemple - comme l'outil qu'envisage de développer la société chinoise CapInfo pour les jeux Olympiques de Pékin de 2008 -, voir des outils permettant de traduire la voix en texte (toujours via son téléphone mobilemobile). Chez SamsungSamsung, on prédit qu'il faudra attendre la quatrième génération de téléphones mobiles pour franchir cette étape, rapporte Smart Mobs.

    Encore un peu de patience...