L'intelligence artificielle bouleverse progressivement le monde du travail. Sa capacité à automatiser des tâches séduit énormément toutes les branches d’activité qui utilisent cette technologie pour venir en aide aux professionnels de chaque secteur. Cependant, certaines entreprises sont plus radicales que d'autres et commencent à licencier une partie de leur personnel pour les remplacer par une IA. Quelles sont les professions plus menacées par le développement de l’intelligence artificielle ? Et cet outil met-il définitivement hors jeu l’homme sur le marché du travail ?


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    L'intelligence artificielle menace de nombreux métiers. Depuis l'arrivée il y a maintenant deux ans de l'IA générative ChatGPTChatGPT, l'intelligence artificielle s'est incrustée dans tous les secteurs d'activité. Ses grandes capacités à produire toutes sortes de contenus élaborés à partir d'une simple requête font d'elle un outil devenu très précieux à l'élaboration de multiples tâches. De surcroît, les récents progrès de l'IA ont élargi l'ensemble de ses facultés, ce qui lui permet dorénavant d'avoir une certaine autonomie. En effet, les algorithmes d'apprentissage automatique, le champ de l'intelligence artificielle qui a connu les progrès les plus importants récemment, peuvent désormais prendre des décisions sans suivre de règles préétablies.

    Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura

    Cela plairait à beaucoup à de grandes entreprise qui d'après une étude réalisée par le prestataire mondial de service informatique IBMIBM, utiliseraient surtout l'IA pour l'automatisation des processus IT, c'est-à-dire pour l'ensemble des protocoles et outils technologiques d'une société. Ces grands groupes utiliseraient l'intelligence artificielle avec des outils d'automatisation la moitié du temps pour réduire les tâches manuelles ou répétitives et d'autre part pour automatiser les réponses et les actions en libre-service pour les clients. Mais si nous voulons voir les choses de manière plus globale, en moyenne, d'après le FMI, l’intelligence artificielle générative devrait toucher 40 % des emplois dans le monde. Ce n'est pas rien. Autre élément, apporté cette fois-ci par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDEOCDE), il semblerait que les professions les plus exposées au risque d'automatisation restent essentiellement les professions peu qualifiées. Mais attention, cela ne met pas à l'abri les postes très qualifiés, bien au contraire. Plus le temps passe et plus les professions hautement qualifiées devraient se retrouver menacées vu à quelle vitessevitesse l'IA progresse. Cependant, ces emplois impliqueraient pour le moment moins de compétences et d'aptitudes automatisables.

    Les métiers les plus menacés par l'IA

    D'après une étude d'OpenAI et Open Research menée avec l'Université de Pennsylvanie, les domaines les plus concernés seraient ceux du marketing, des médias, de la finance, des services clients, du juridique et des nouvelles technologies. Cependant, les professions qui exigent une grande dose d'empathieempathie, de jugement ou d'interprétation complexe seraient moins susceptibles d'être automatisées. L'OCDE précise également que les principales victimes de la venue du développement de l’intelligence artificielle dans le monde du travail seraient alors les jeunes et les personnes âgées. Mais ne soyons pas totalement pessimistes, selon plusieurs sources, les emplois les plus exposés au risque d'automatisation ne devraient pas totalement disparaître.

     

    Les cinq anneaux olympiques © JuliaDorian, Adobe Stock
    Les cinq anneaux olympiques © JuliaDorian, Adobe Stock

    Les Jeux olympiques de Paris auront leur dose d'intelligence artificielle. Des récapitulatifs audio et vidéo personnalisés des épreuves des Jeux Olympiques avec la voix du commentateur sportif Al Michaels, générée par l'intelligence artificielle, c'est ce que proposera la plateforme de streaming Peacock pendant les Jeux ! D'après le conglomératconglomérat de médias NBCUniversal chargé de ce service, leur équipe de rédacteurs devra examiner l'ensemble des contenus, y compris des sons et des clips, pour s'assurer de la qualité et de l'exactitude des informations avant que les récapitulatifs ne soient mis à la disposition des utilisateurs. Les estimations : le groupe américain pense réaliser sept millions de versions personnalisées différentes du récapitulatif quotidien aux États-Unis pendant les JO de Paris. L'actualité des Jeux de cet été sera donc commentée en partie par un commentateur sportif généré par l'IA. 

    Il convient de revenir sur certains points. Déjà, cette annonce n'arrive pas à n'importe quel moment, elle arrive un an après que des artistes et acteurs de renom ont montré plusieurs fois leur désaccord avec l'utilisation dite prédatrice de l'IA pour utiliser leur voix et leurs images sans autorisation. S'il est vrai que l'intelligence artificielle donne lieu à de nombreux résultats impressionnants, il faut aussi admettre qu'elle n'est pas parfaite et fait encore beaucoup d'erreurs. Un épisode de VitamineVitamine Tech est d'ailleurs consacré sur les fake newsfake news et informations extrêmement dangereuses que propage l'IA de GoogleGoogle sur le Net.

    Pas d'IA sans être humain

    Il n'y a donc qu'une seule solution : l'homme doit par conséquent toujours jeter un œilœil aux productions réalisées par l'IA pour vérifier qu'aucune faute ne soit commise. Certaines entreprises et institutions l'ont d'ailleurs bien compris. Amazon, par exemple, a créé une IA afin de permettre à ses clients de faire leur achat en physiquephysique sans croiser d'employés grâce à un système de reconnaissance en temps réel pouvant facturer automatiquement les clients à leur sortie. Mais pour qu'aucune erreur ne soit commise, la multinationale américaine a salarié environ 1 000 personnes afin qu'elles surveillent les vidéos en temps réel. L'actuelle porteporte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien générée par IA et baptiser Victoria Shi, serait elle aussi destinée d'après Kiev à compléter la mission de l'actuel porte-parole officiel et non pour le remplacer.

    Voir aussi

    Ukraine : sa nouvelle porte-parole est... une IA

    D'ailleurs, selon l'OCDE, 4 travailleurs sur 5 déclarent que l'intelligence artificielle a amélioré leurs performances et 3 sur 5 affirment qu’elle a augmenté leur plaisir au travail. Les retours seraient aussi généralement très positifs quant à l'impact de l'IA sur leur santé physique et mentale. Mais il y a également une tout autre réalité : plusieurs entreprises ont déjà licencié du personnel pour les remplacer par des IA. C'est le cas de Google qui avait confirmé en début d'année le licenciement de plusieurs centaines de personnes au sein de son équipe mondiale de vente de publicités pour laisser à l'intelligence artificielle les tâches administratives et créatives. Mais en contrepartie, d'après un rapport réalisé par l'entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, Gartner, l'IA devrait aussi créer 500 millions d'emplois d'ici 2033.