Que se passe-t-il sur le réseau social X ? Alors qu’Elon Musk, son propriétaire, vient d’être nommé à la tête d’un ministère consacré à "l’efficacité gouvernementale", des millions d’utilisateurs ont choisi de migrer vers une nouvelle plateforme : Bluesky. Accusé de favoriser la désinformation et les discours haineux, X se retrouve en pleine tourmente, à un moment où la propagation rapide des fake news influence de plus en plus l’opinion publique. Dans ce contexte, la lutte contre la désinformation devient cruciale pour préserver l’intégrité de l’information et la confiance des utilisateurs. 


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    Ce n'est plus un secret, les réseaux sociaux ont radicalement transformé notre manière de nous informer. Il y a quelques décennies, l'accès à l'information était limité et centralisé. Les journaux, la télévision, la radio et les magazines étaient les principales sources de contenus, régulées par des éditeurs et des journalistes qui vérifiaient les faits avant leur diffusiondiffusion. Aujourd'hui, avec l'essor des plateformes sociales comme Facebook, X, Instagram, et TikTok, chacun a la possibilité de publier et de partager facilement de l'information rapidement.

    Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura

    Aucune limite de temps ni d'espace, les réseaux sociauxréseaux sociaux permettent ainsi une démocratisation de l'info, qui est distribuée, parfois, avant même les médias traditionnels. Le problème de cette instantanéité, c'est la propagation de fake news. La diffusion délibérée ou non de fausses informations existe depuis longtemps, mais l'ère numérique n'a  fait qu'amplifier leur portée. La vitessevitesse à laquelle ces fausses informationsfausses informations se propagent peut engendrer par la suite des conséquences dramatiques. Un article erroné ou une vidéo manipulée peuvent atteindre des millions de vues en quelques heures, et ainsi influencer l'opinion et le comportement du public. C'est d'ailleurs ce que nous avons pu expérimenter lors de la pandémiepandémie de COVID-19COVID-19

    Une personne qui like des publications sur les réseaux sociaux © Oatakoi, Adobe Stock
    Une personne qui like des publications sur les réseaux sociaux © Oatakoi, Adobe Stock

    Mais les réseaux sociaux ne sont pas seulement un simple espace de partage d'informations. Ils sont conçus pour capter et retenir notre attention le plus longtemps possible, notamment grâce aux algorithmes, qui sont programmés pour prioriser des contenus qui suscitent de vives émotions. Grâce ou à cause de ce mécanisme, vous partagez, aimez, commentez, ou réagissez au contenu qui vous interpelle. Or, c'est comme ça que les fake news s'installent : une vidéo choquante, un titre sensationnaliste ou une image truquée peuvent rapidement faire le tour des réseaux sociaux via les outils de partages et les algorithmes. Les avancées de l'intelligence artificielle ont également facilité la création de contenus trompeurs. Les deepfakes, des vidéos hyper-réalistes, peuvent être réalisées, rendant la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas de plus en plus difficile. L'IAIA permet également de générer des textes et des images à grande échelle, ce qui augmente encore la quantité de contenu trompeur en circulation.

    Fake news : le réseau social X en difficulté

    Un monde sans désinformation semble aujourd'hui irréaliste au regard des avancées technologiques récentes. Cependant, le public semble rester sensible à la qualité des news qu'il reçoit. On peut le voir avec ce qui se passe avec le réseau social X, anciennement TwitterTwitter. Selon les chiffres de la plateforme, X comptait 250 millions d'utilisateurs actifs dans le monde à l'été 2024. Depuis la prise de fonction d'Elon Musk en tant que PDG, et surtout depuis qu'il s'est pleinement investi dans la campagne électorale de Donald Trump, le réseau traverse une période difficile. En une seule journée, plus d'un million de nouveaux utilisateurs ont rejoint Bluesky, une plateforme concurrente. Certains internautes se détournent de X.

    Le paramétrage d'une application. © Laurence Dutton, iStock
    Le paramétrage d'une application. © Laurence Dutton, iStock

    Accusée de devenir un terrain de propagation de la désinformation, des discours haineux et de la propagande, X est désormais perçue comme une caisse de résonancerésonance pour l'extrême droite. En conséquence, de nombreux universitaires, personnalités politiques de gauche, célébrités et journaux, dont The Guardian, ont qui la plateforme, en la qualifiant de "toxique". La question de la modération est donc devenue un point de tension majeur. Bluesky, qui se présente comme une alternative à X avec une interface très similaire, a vu son nombre d'utilisateurs mondiaux passer de 10 millions à 16 millions entre mi-septembre et octobre 2024. Initialement soutenue par Twitter lorsque Jack Dorsey en était encore le PDG, cette plateforme s'est ouverte au public en février 2023 mais peinait à se faire connaître, notamment en dehors des États-Unis.

    Bluesky : un réseau social plus sûr que X ?

    Aujourd'hui les choses ont changé. Bluesky prône un espace plus transparenttransparent pour les utilisateurs. Contrairement à des plateformes centralisées comme X, le réseau social n'est pas contrôlé par une seule entité. Cela laisse une plus grande liberté pour les internautes, mais pose aussi des défis pour la gestion des informations, notamment en ce qui concerne la désinformation. L'absence de curation centralisée, comme sur d'autres réseaux sociaux, peut rendre plus difficile la gestion des contenus problématiques. Cependant, Bluesky cherche à trouver des solutions, telles que des algorithmes de détection, la vérification des sources et la création de systèmes de réputation.

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    Mais contrairement à X, la plateforme vous faites une promesse : vous serez maître de ce que vous verrez ! Selon la plateforme, Bluesky permet aux utilisateurs de personnaliser leur expérience en choisissant des services de modération proposés par la communauté ou créés par eux-mêmes. Ils pourraient également mieux contrôler les publications qui apparaissent sur leur fil d'actualités. Ce sera au moins ça de gagné !