L'agence de recherche de l'armée américaine, la Darpa, cherche à mettre au point des véhicules tout-terrain autonomes, capables de suivre un convoi piloté par un équipage humain. Le gros du travail des chercheurs repose sur l’élaboration d’algorithmes de perception du terrain suffisamment puissants.
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On connaissait les projets de drones volant en escadrille en tant qu'ailiers d'un avion de chasse, les robots de transport qui suivent les fantassins sur le terrain en portant de lourdes charges et les fameux robots-chienschiens Spot de Boston Dynamics, voici maintenant l'arrivée de véhicules de combat tout-terrain autonomes. Ce projet de l'agence américaine la Darpa consiste à créer un véhicule autonomevéhicule autonome capable d'en suivre d'autres sur un terrain accidenté. À quoi cela sert-il ? On a pu voir les soucis de logistique de l'armée russe lors du premier mois de l'invasion de l'Ukraine, les colonnes de camions de ravitaillement étaient frappées et les équipages ont également subi de lourdes pertes.
Pour éviter cela et utiliser les soldats pour des tâches plus tactiques, les véhicules autonomes liés à la logistique pourraient suivre de façon totalement autonome et à vive allure un convoi dont un seul véhicule serait piloté par un équipage humain. Dans le cahier des charges de la Darpa, ces véhicules devraient pouvoir faire plus que de transporter des rations de combat en première ligne. Ils permettront, par exemple, de guider un véhicule blindé vers sa base pour réaliser des opérations de maintenance.
Lors de la première phase des essais, le buggy autonome devait évoluer à faible allure sur un terrain très accidenté. Ses algorithmes de perception ont été mis à l’épreuve. © Darpa
Éprouver les algorithmes de perception
Pour la Darpa, ces véhicules devraient être capables d'évoluer à vive allure sur un terrain accidenté, exactement de la même façon que ceux pilotés par les humains, avec les coups de volant adéquats, pour éviter un obstacle par exemple. Ce projet de la Darpa est mené par sa division Robotic Autonomy in Complex Environments with Resiliency (Racer). Pour réaliser certaines briques de la partie logicielle, l'entité s'est associée avec l'Université Carnegie Mellon, le JPL (Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory) de la NasaNasa et l'Université de Washington.
Pour le moment, deux séries d'expérimentations ont déjà eu lieu. La première a été réalisée à Fort Irwin, en Californie, de mars à avril. Il fallait alors que le véhicule, un buggy, puisse parcourir 40 parcours accidentés sur 3,2 kilomètres à moins de 32 km/h. La seconde se déroule actuellement au Camp Roberts. Elle consiste à rouler sur des zones désertiques pour éprouver les algorithmes de perception. Au programme, il y a des pentes raides, des surfaces glissantes et des fossés. Avec ces expérimentations, les chercheurs comptent améliorer la perception de l'environnement des algorithmes afin que la conduite soit aussi fluide et sûre que celle d'un conducteur. Pour le moment, la vidéo des premiers tests montre que c'est loin d'être gagné. Le véhicule a parfois du mal à déterminer des trajectoires fluides à l'avance et doit manœuvrer pour trouver d'autres issues.