Futura a pu tester longuement le Huawei P40 Pro. Après avoir apprécié les qualités d’une partie matérielle difficile à critiquer, il a fallu apprivoiser un univers où l’absence des services Google se fait ressentir plus qu’on ne l'imagine.
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Après plusieurs semaines d'utilisation du Huawei P40 Pro, Futura n'a pas grand-chose à reprocher au fleuron de la marque au niveau de la qualité et des performances, notamment celle du module photo signé Leica. Il s'agit sans doute du meilleur photophone du moment. Avec un design d'écran sans bordure réussi, une puissance de feufeu redoutable, un écran fluide cadencé à 90 HzHz et une autonomie conséquente, une fois en main, il frise la perfection.
Même si la situation de confinement actuelle limite les conditions de mobilité, et de tests dans les transports en commun ou dans des conditions habituelles, le P40 Pro s'est avéré être un excellent compagnon. On ne peut que lui reprocher des détails d'ergonomie comme son module photo imposant sur la partie supérieure gauche qui le fait basculer lorsqu'il est posé à plat sur une table. Toutefois, la coque fournie par le constructeur vient corriger le tir. Autre grief : la surface vitrée de ce module tombe aussi sous les doigts et il est nécessaire de l'essuyer souvent pour en retirer les traces.
Premiers pas sans Google
Du côté technique, tout serait parfait dans le meilleur des mondes s'il n'y avait pas un gros hic : celui de l'absence des services GoogleGoogle que l'on trouve sur tous les smartphones AndroidAndroid. Depuis mai 2019, l’embargo mené par les États-Unis à l'encontre de Huawei vient priver les mobiles de la marque du partenariat avec Google. Seul Android, version nu, peut être utilisé et les mises à jour de sécurité sont toujours disponibles, mais c'est bien tout. Le premier mobile à subir cette privation fut d'ailleurs le Huawei Mate 30 Pro, et notons que cette absence n'a pas empêché Huawei de consolider sa position de second fabricant mondial après SamsungSamsung en vendant 200 millions de mobiles l'an dernier. Mais en Chine, on sait se passer de Google depuis des années. Ce qui n'est pas le cas ailleurs dans le monde.
Sorti de son emballage et mis sous tension, le dernier smartphone Huawei fait tout pour que le passage d'un ancien mobile au P40 Pro soit facile à réaliser. Après quelques réglages simples pour initialiser Android, pour récupérer l'ensemble des données de l'ancien mobile, il suffit d'installer l'applicationapplication Phone CloneClone sur ce dernier et de l'ouvrir également sur le P40 Pro. Après avoir scanné un code QR sur le P40 Pro, les deux mobiles s'associent et le transfert est réalisé. On trouve ça aussi ailleurs, mais c'est très pratique, et plutôt rassurant. L'opération a duré près de deux heures dans notre cas. Pour une raison que nous ignorons le P40 s'est mis à chauffer fortement. Entre temps, il n'est pas possible d'utiliser ni l'un, ni l'autre appareil. Mais une fois ce transfert réalisé, on retrouve tous les messages, les photos et .... presque toutes les applications.
Pas question de naviguer avec Google Chrome, ou d'utiliser toute autre application Google. De même vous allez vite constater que certaines applications non développées par Google auront aussi disparu. Parce que le vrai souci de l'utilisation d'un mobile privé des services Google, ce n'est pas tant les applications du géant de l'internet (Maps, Gmail, YouTubeYouTube, ...), mais plutôt celles qui ne peuvent pas fonctionner sans lui. C'est par exemple le cas d'applications les plus utiles en cette période de confinement : Netflix, ou encore Yuka. Pour pouvoir être exploitées, de très nombreuses applications ont en effet besoin des Google Mobile Services, c'est-à-dire, des API de Google. Exit NetflixNetflix donc, mais aussi bon nombre d'autres applications, comme Uber, par exemple. Même FacebookFacebook n'est pas exploitable directement après le clonageclonage.
Et c'est bien là que le bât blesse. Si pour les adeptes d'un monde débarrassé des GAFA, un tel mobile est un bon début, pour les autres, il va falloir apprendre à vivre avec une certaine frustration. Quelques heures suffisent pour se rendre compte à quel point nous sommes dépendants des services Google, même ceux que l'on ignore. Par exemple, dans une maison où c'est un Chromecast qui fait office de smart-TV et qui est également équipée d'une enceinte Google Home, ces accessoires connectés ne sont plus pilotables avec le P40 Pro.
La surprise du sentiment de manque de Google
Privé d'applications Google, le smartphone ne dispose donc pas du Play Store, mais de sa propre boutique d'applications que Huawei s'évertue à enrichir. Elle porteporte le nom d'AppGallery. Elle est déjà éprouvée depuis longtemps en Chine et en Asie du Sud-Ouest, où les utilisateurs sont moins dépendants de l'universunivers Google. On trouve certes de très nombreuses applications. Beaucoup sont exotiquesexotiques mais celles qu'on utilise régulièrement au quotidien sont bien souvent absentes, et c'est notamment le cas de Facebook, WhatsApp, ou TwitterTwitter, par exemple.
Lorsque c'est possible, la boutique peut renvoyer vers le lien de téléchargement manuel de l'éditeur. Ceci dit, lorsqu'elles ont été clonées à partir de l'ancien mobile, les applications fonctionnent presque toutes normalement. C'est étonnamment le cas de Google Maps. L'appli permet de naviguer, mais pas d'exploiter les données liées à votre compte Google, puisqu'il n'est pas possible de s'y connecter. Globalement, l'absence de nombreuses applications populaires dans la boutique est un véritable frein. Mieux vaut opter pour une boutique d'applications alternative en attendant que celle de Huawei se peuple.
Huawei sort les grandes rames
Ce souci lié aux applications, la firme s'évertue à le régler en ayant investi dans une équipe spécialisée dans les relations avec les développeurs afin de les inciter et les aider à adapter leurs applications pour la publier sur la boutique Huawei, comme l'a expliqué à Futura François Hingant, le Directeur Retail France. Conscient de cette grosse faiblesse sur un mobile de ce niveau de qualité, Huawei déploie beaucoup d'énergieénergie pour que la transition sans Google se fasse sans douleurdouleur. "Nous avons mis au point une hotline dédiée pour aider les clients à installer les applications et même utiliser les services Google" souligne François Hingant en ajoutant que "la marque a même étendu les garanties du mobile sur l'installation sauvage d'applications, de problèmes rencontrés après un éventuel crackage du système et même de malwares". Pour lutter contre ces derniers et puisque de nombreuses applications s'installent manuellement via des fichiers APK hors de la boutique Huawei, le P40 Pro intègre l'antivirus Avast pour vérifier le fichier téléchargé.
Le constructeur nous a également fourni des tutos permettant de faire fonctionner certains services Google et de récupérer l'ensemble des données stockées sur Google Drive. Le principe est simple : puisque les applications Google ne sont pas fonctionnelles, il va falloir se connecter à son compte Google via le navigateurnavigateur et afficher le service, YouTube, par exemple. Ensuite toujours à partir du navigateur, il faut créer un raccourci sur l'écran d'accueil. Cela se fait en deux gestes, et c'est tout simplement l'équivalent d'une webapp. Le procédé fonctionne correctement, même s'il ne s'agit pas vraiment d'une application. Ce même procédé permet d'accéder au service de Uber.
L’avis de Futura
Ce Huawei P40 Pro n'est pas un mobile comme les autres. Taillé pour être le seigneur de sa catégorie et notamment en photo, l'absence des services Google le transforme en mobile de luxe pour les utilisateurs peu familiarisés avec l'univers Google et qui utilisent très peu d'applications. C'est également un excellent smartphone pour les plus geeksgeeks, qui apprécient de bricoler pour installer une application. Ils pourront prendre tous les risques possibles avec les applications, ou réaliser des réglages téméraires.
En cas de pépin, ce genre de manipulation est couverte par la garantie du constructeur. En revanche, si l'on est équipé d'accessoires connectés Google, les carencescarences du P40 Pro vont se faire très vite remarquer. Au niveau du tarif, à près de 1.000 euros, le P40 Pro reste très cher par rapport aux contraintes engendrées par l'absence des services Google. C'est bien dommage.
Fiche technique
- Ecran : dalle OLEDOLED de 6.58 pouces 2640 x 1200 pixelspixels à 90 Hz
- Processeur : Kirin 990
- Mémoire viveMémoire vive : 8 Go
- Mémoire : 256 Go (ext. de 256 Go avec une carte mémoirecarte mémoire)
- GPUGPU : ARMARM Mali G76
- Batterie : 4200 mAh (chargement sans fil, ou charge rapidecharge rapide 40W)
- Système d'exploitationSystème d'exploitation : Android 10 avec surcouche Emotion UI
- Module photo principal : 50 Mpx, 40 Mpx, 12 Mpx, Zoom optique 5 X et capteurcapteur de profondeur 3D
- Capteur photo frontalfrontal : 32 Mpx avec capteur de profondeur
- Particularités : 5G5G, capteur d'empreinte digitaleempreinte digitale sous l'écran, étanche (IP68)
- Prix : à partir de 999 euros
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Ce qu’il faut
retenir
- Vendu près de 1000 euros, le Huawei P40 Pro aurait tout pour plaire si ce n'est l'absence du Play Store.
- Il est difficile d'utiliser les services Google et de nombreuses applications ne peuvent pas fonctionner sans elles.
- Au niveau de ses caractéristiques et de son module photo c'est un sans faute.