À Londres, une escadrille de pigeons sillonne la ville afin de surveiller la qualité de l'air. Ils sont équipés de capteurs miniatures qui mesurent les niveaux d'ozone et de dioxyde d'azote. Les riverains peuvent être tenus informés en temps réel en envoyant leur position via Twitter. Derrière cet habile coup de communication se trouve la jeune pousse française Plume Labs. Elle propose une application gratuite qui utilise l'intelligence artificielle pour offrir une sorte de météo de la pollution.

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    Après les aigles chasseurs de drones, voici les pigeons qui surveillent la qualité de l'airair. Outre-Manche, à Londres, une Pigeon Air Patrol composée de dix oiseaux survole la capitale. Sur leur dosdos, un petit sac contient un capteurcapteur de pollution qui mesure l'ozoneozone, les composés organiques volatilscomposés organiques volatils (COV) de dioxyde d'azoteazote (NONO2)) ainsi qu'un GPS pour cartographier ces relevés. Les riverains peuvent se renseigner en temps réel sur la qualité de l’air à l'endroit où ils se trouvent en envoyant le nom de leur quartier à l'adresse TwitterTwitter @PigeonAir.

    Le choix de Londres pour cette expérimentation ne doit rien au hasard. Selon une étude réalisée l'année dernière par le King’s College, environ 9.500 personnes meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique dans la capitale britannique. De plus, cela fait cinq ans que le Royaume-Uni dépasse les normes européennes en matièrematière d'émissionsémissions de dioxyde d'azote.

    Et le pays ne prévoit pas de les respecter avant 2025, alors que l'Union européenne (UE) avait fixé 2010 comme date butoir. En 2014, l'UE a engagé des poursuites contre le Royaume-Uni pour « manquement à l'obligation de réduire les niveaux excessifs de dioxyde d'azote ». D'autres pays membres sont dans le même cas et l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a ouvert plusieurs « enquêtes pilotes », notamment en France, au Danemark et en Suède.

    Voici le capteur que la jeune pousse Plume Labs compte utiliser pour créer le premier réseau humain de surveillance de la qualité de l’air. Les utilisateurs pourront consulter en temps réel sur leur smartphone les relevés de leur capteur afin de pouvoir adapter leurs déplacements et leurs pratiques au niveau de pollution. © Plume Labs, YouTube

    Voici le capteur que la jeune pousse Plume Labs compte utiliser pour créer le premier réseau humain de surveillance de la qualité de l’air. Les utilisateurs pourront consulter en temps réel sur leur smartphone les relevés de leur capteur afin de pouvoir adapter leurs déplacements et leurs pratiques au niveau de pollution. © Plume Labs, YouTube

    Bientôt la première brigade humaine pour la qualité de l’air

    La campagne Pigeon Air Patrol ne dure que jusqu'à la fin de la semaine. C'est avant tout un joli coup de communication monté par l'agence de marketing DigitasLBi, Twitter UK et la jeune pousse française Plume Labs. C'est cette dernière qui a fourni les capteurs qui équipent les pigeons. Futura-Sciences s'était déjà intéressé aux travaux de cette entreprise qui a développé l'applicationapplication Plume Air Report pour smartphones AndroidAndroid et iOSiOS. Gratuite, elle s'appuie sur les données publiques des réseaux de surveillance de l'air installés dans 300 villes à travers le monde, dont 40 en France.

    Pour Plume Labs, la Pigeon Air Patrol est l'occasion de faire connaître sa technologie afin de lancer un projet encore plus ambitieux : créer une « patrouille de l'air » composée de volontaires qui accepteront d'emporter avec eux le même type de capteur miniature que celui embarqués par les pigeons. Le but est de former un réseau d'information sur la qualité de l'air plus dense qui bénéficiera aux riverains mais aussi aux scientifiques qui exploiteront ces données. Une campagne de financement participatif est en cours pour ce projet de London Air Patrol qui est mené en partenariat avec l'Imperial College de Londres.