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Voilà plusieurs années que Matt Denton imagine des « animatroniques » pour le cinéma. Nous lui devons notamment l'hyppogriffe présent dans plusieurs films de la saga Harry Potter (un animal mi-cheval et mi-aigle). Parmi ses créations figurent aussi des robots se déplaçant sur six pattes mais, jusqu'en 2012, ils avaient tous la taille d'un véhicule radiocommandé, donc pas de quoi transporter un Homme. Depuis, ce créateur compte une chimèrechimère mécanique de plus à son actif : le Mantis, un robot hexapodehexapode dont la taille avoisine celle d'un SUVSUV (Sport Utility Vehicle).
Cet engin conclut des efforts entrepris dès 2007, année où Matt Denton eut une révélation en observant le bras mécanique d'une pelleteuse... qui pourrait très bien servir de patte. La graine du projet était plantée. Il s'est adjoint les services d'un ami ingénieur, Josh Lee, pour aller au bout de sa vision. Le résultat est donc un robot à six pattes de 1.900 kgkg, mis en mouvementmouvement par un système hydraulique et un moteur diesel de 2,2 l de marque Perkins (le réservoir a un volumevolume de 20 l). L'engin se pilote à l'aide de joysticks, d'un écran tactile et d'un logiciel maison développé à partir d'une version adaptée aux véhicules radiocommandés.
En réalité, le robot présenté en 2012 est la deuxième version du Mantis. La première a été testée en 2011, mais elle comportait trop de défauts (poids élevé, faiblesse dans le système hydraulique, etc.). L'engin actuel mesure jusqu'à 2,8 m de haut et occupe une surface au sol d'environ 20 m2. Mantis peut être piloté de deux manières différentes : soit en manuel depuis son habitacle, soit à distance grâce à une connexion Wi-Fi. Le pilote a préféré cette seconde option pour réaliser les 100 premières heures de test : on se demande bien pourquoi...
Le poste de pilotage du robot hexapode Mantis. L'engin se contrôle à l'aide des deux joysticks visibles de chaque côté du siège, et de l'écran tactile visible à gauche de l’image. © Matt Denton
Un robot hexapode à la démarche arachnéenne
Avant tout déplacement, l'opérateur doit choisir la démarche qu'il souhaite utiliser. Sur un sol accidenté, il peut par exemple sélectionner un mode qui exige que le Mantis lève chaque bras à la verticale avant de le faire avancer. Le déplacement d’un joystick ordonne ensuite à l'engin de se mouvoir vers l'avant, vers l'arrière, ou en crabe. Une torsiontorsion de la commande fait quant à elle tourner le robot sur lui-même. Les mouvements sont donc complexes, ce qui fait du Mantis un engin très lent, qui peine à atteindre les 3 km/h.
L'une des clés de sa conception repose sur la présence de capteurscapteurs de force dans les pattes faites d'acieracier et d'aluminiumaluminium. Leurs données sont utilisées pour détecter en temps réel si un bras mécanique est en contact avec le sol ou non, ce qui conditionne la suite de l'exécution des mouvements. Les pieds sont reliés aux appendices locomoteurs par des articulationsarticulations sphéroïdes, qui leur permettent donc de s'adapter aux aspérités du terrain. Enfin, les capteurs assurent une autre fonction, et non des moindres : détecter la fiabilité du support. Si le pied se pose en porteporte-à-faux sur un rebord, le problème est automatiquement détecté et corrigé.
Pour ceux que cela intéresse, le robot Mantis peut être loué, en attendant sûrement que d'autres applicationsapplications lui soient trouvées. Rassurez-vous, il existe un bouton d'arrêt d'urgence dans l'habitacle, et un autre sur l'arrière du moteur, histoire d'éviter les catastrophes !