Réalisé par Hitachi, cet humanoïde a des jambes et sait marcher, mais avec ses roues en guise de pieds il peut aussi rouler, à la manière d'un Segway. Présenté en novembre dernier, il vient de réapparaître pour faire admirer ses 14 oreilles qui lui permettent de comprendre ce qu'on lui dit, même quand plusieurs personnes parlent en même temps.

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    Emiew 2 en pleine interaction avec un être humain. © Hitachi

    Emiew 2 en pleine interaction avec un être humain. © Hitachi

    Depuis 1970, Hitachi travaille sur les robots plus ou moins humanoïdeshumanoïdes. En 2005, l'entreprise montrait Emiew (Excellent Mobility and Interactive Existence as Workmate). Ce robot sans jambes repose sur deux roues parallèles et maintient son équilibre de la même manière que le Segway, ce curieux engin de transport sur lequel on se tient debout.

    Par rapport aux jambes, ce principe a l'avantage de la simplicité mécanique et de la vitessevitesse. Mais l'encombrant Emiew, avec ses 70 kilos, est arrêté par la moindre marche. En novembre 2007, Hitachi a montré Emiew 2, qui concrétise une astucieuse idée intermédiaire, malgré un poids bien plus faible (13 kilos). Le robot a deux jambes, articulées à trois niveaux (hanches, genoux et chevilleschevilles), mais ses pieds sont remplacés par des petites roues.


    Emiew 2 exécute une petite démonstration de ses possibilités de déplacement sur un sol plat.

    Jambes serrées, le petit Emiew 2 (80 centimètres) file à 6 km/h, c'est-à-dire la vitesse d'un homme marchant d'un bon pas. S'il faut franchir une marche, alors il bloque ses roues et actionne ses jambes. Toutefois, Hitachi ne parle ni ne montre de franchissement d'escalierescalier. Le robot semble limité à une escalade de quelques centimètres. Les performances de marche semblent donc des plus limitées. Emiew 2 est conçu pour rester au même étage... Son logiciel interne lui permet de repérer des obstacles, même mobilesmobiles, et de dresser une carte de l'environnement qui l'entoure.

    Emiew 2 au repos. A gauche, les barres stabilisatrices, au niveau des pieds, sont abaissées et les roulettes immobilisées. Mais il peut aussi s'agenouiller. © Hitachi

    Emiew 2 au repos. A gauche, les barres stabilisatrices, au niveau des pieds, sont abaissées et les roulettes immobilisées. Mais il peut aussi s'agenouiller. © Hitachi

    Comprendre les ordres dans le brouhaha

    Son point faible, comme tous les humanoïdes de son espèceespèce, est la faible autonomie. Emiew 2, avec sa batterie lithium-ionbatterie lithium-ion, ne peut s'activer qu'une heure d'affilée, bien loin des obligations d'un travailleur humain. Une fois vidé de son énergieénergie, Emiew 2 devra être transporté à la main. C'est pourquoi, après Emiew et ses 70 kilos, Hitachi s'était donné comme priorité de faire subir à son successeur une énergique cure d'amaigrissement, avec l'objectif de descendre sous les 15 kilos.

    Le projet d'Hitachi est de mettre au point un robot capable d'interagir avec des humains et reconnaître des ordres vocaux simplement énoncés devant lui. Cet aspect fait l'objet de développements importants. Ce sont les derniers résultats que vient de montrer le constructeur japonais lors d'une démonstration publique au Tokyo International Forum.

    Emiew, l'ancêtre, fait un peu figure de dinosaures avec ses 70 kilos... © Hitachi

    Emiew, l'ancêtre, fait un peu figure de dinosaures avec ses 70 kilos... © Hitachi

    Emiew 2 a été doté de 14 microphones, qui lui permettent de repérer précisément l'origine d'un son et d'isoler du bruit ambiant la voix de la personne qui lui parle. Le robot peut ainsi, affirme Hitachi, enregistrer correctement les paroles de quelqu'un situé à deux mètres, même si d'autres personnes parlent en même temps à proximité. Le logiciel devra ensuite reconnaître les mots prononcés pour comprendre l'ordre donné. Manifestement, le traitement est complexe car il ne peut pas être réalisé par l'électronique embarquée dans le robot. Par une liaison Wi-Fi, le son ambiant est expédié à un ordinateur. Une fois les paroles extraites du bruit ambiant et analysées, l'ordinateur envoie les ordres au robot.

    Depuis quelques années, les projets de robots humanoïdes, ou anthropoïdes, se multiplient, essentiellement au Japon. Comme d'autres, Hitachi cherche très activement à réaliser des robots capables de partager un lieu de vie avec des humains, au bureau, en usine, dans un hôpital ou à la maison. Le but est de leur faire effectuer des tâches simples, comme le transport d'objets, la transmission de message, l'accueil de personnes, le déclenchement d'alerte, la surveillance...