Ce robot imprimé en 3D se déplie comme un origami pour attraper facilement les animaux marins. Il permet ainsi de mieux les étudier dans leur milieu naturel.

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    Les pieuvres, médusesméduses, calmarscalmars et autres étoilesétoiles de mer font partie des créatures marines les plus mystérieuses. Mais en raison de leur corps mou et gélatineux, elles glissent et sont difficiles à capturer. Le plus souvent, on les aspire dans un tube ou un cylindre avec un couvercle, avec le risque de les blesser ou de les laisser coincées à l'intérieur. « C'est comme si on découpait la Joconde en morceaux pour en comprendre les détails », illustre David Gruber, un biologiste marin du Baruch College à New York. Pour résoudre ce problème, ce dernier a mis au point un astucieux petit robot en collaboration avec des chercheurs du Wyss Institute, de la John A. Paulson School of Engineering and Applied Sciences (SEAS), et du Radcliffe Institute for Advanced Study


    Le robot, une sorte de Pokéball sous-marin, capture pieuvres et méduses sans les blesser. © Wyss Institute at Harvard University

    Un robot origami imprimé en 3D

    Le robot, imprimé en 3D, est un assemblage de 12 pentagones qui se déplient comme des pétalespétales pour former une pince. Une fois l'animal à l'intérieur, celle-ci se referme grâce à un petit moteur. Équipé de caméras et de capteurscapteurs, ce robot origami peut scanner le corps de l'animal, collecter un échantillon d'ADNADN ou observer sa réponse physiologique à une modification de l'environnement. Il se pilote avec une sorte de joystick aussi simplement que les jeux d'arcade que l'on trouve dans les foires.

    Mission abysses

    Les chercheurs ont d'abord effectué des tests en aquarium avant de l'essayer en conditions réelles lors de la plongée d'un drone sous-marin. Le robot a attrapé avec succès plusieurs créatures (pieuvres, méduses, calmars...) à plus de 700 mètres de profondeur. Il est même capable de descendre au plus profond des abysses, jusqu'à 11.000 mètres de profondeur, assurent ses concepteurs. « Son design très simple le rend très résistant », explique Teoh, un étudiant du Wyss Institute qui a participé à sa conception. « Si un élément se casse, on peut très facilement le remplacer. »

    Les plans du robot seront bientôt disponibles en open source afin que d'autres scientifiques puissent y apporter des ajouts ou des améliorations. Ils espèrent aussi que leur design servira d'inspiration pour d'autres usages, comme l'exploration spatiale ou la médecine.