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Matilda dans les bras de son créateur, Rajiv Khosla, de l'université La Trobe, à Melbourne, en Australie. © La Trobe University
Elle ne mesure que 40 centimètres mais Matidla, c'est son nom, a fait un tabac à la conférence organisé à Melbourne (Australie) lors d'une conférence organisée par l'association Aged Care Queensland, qui regroupe 400 membres, engagés dans l'aide aux personnes âgées.
Depuis, l'information se répand comme un buzz (pardon, un ramdam). Pourtant, on ne sait pas grand-chose sur elle, si ce n'est qu'elle est le fruit de 13 ans de recherche et qu'on a déjà dépensé pour elle « des millions de dollars ». Son créateur, Rajiv Khosla, de l'université La Trobe (Melbourne), s'est adjoint l'aide de l'université de Kyoto (Japon). Le robot lui-même est un modèle fabriqué depuis plusieurs années par la firme nipponne Nec. En mars 2009, l'université australienne a créé avec cette société un centre de recherche, le Reccsi (Research Centre for Computers, Communication and Social Innovation), destiné à mettre au point des robots capables de communiquer avec les humains, notamment en simulant des émotions. En langage scientifique, il s'agit d'exploiter la communication « non-verbale », intégrant l'expression du visage, l'intonation de la voix et les gestes.
Comme son petit frère Jackson, Matilda est un PaPeRo, un terme forgé chez Nec, pour Partner Personal Robot, robot compagnon personnel. Depuis des années, l'entreprise, suivant un mouvementmouvement grandissant de la recherche japonaise, travaille à la conception de systèmes, notamment ces robots plus ou moins humanoïdes, destinés à tenir compagnie aux personnes âgées ou handicapées, qui ont du mal à se déplacer.
Un Papero de Nec fait sa star devant le public japonais. Techniquement, c'est une « interaction sociale »... Celui-ci, cependant, n'est pas équipé des logiciels de l'équipe australo-nipponne le transformant en compagnon attentif d'une personne esseulée.
Des robots gentils
Matilda voit, écoute et parle. Elle analyse aussi et est capable de lire les expressions du visage. Ses logiciels repèrent ainsi la gaîté, la tristesse ou la colère de la personne ainsi assistée. Elle peut alors réagir, faire une plaisanterie, dire quelque chose de gentil ou même s'approcher pour un câlin. Selon Rajiv Khosla, l'analyse de la parole va plus loin qu'un simple repérage des mots. « Matilda peut poser une question et, si elle détecte une réponse négative traduisant une anxiété, elle en prend note et peux répondre "Ne soyez pas anxieux, je veux juste vous aider". » Plus pragmatique, elle peut aussi rappeler l'heure des médicaments, se connecter à InternetInternet, payer des factures ou appeler des proches par téléphone.
Selon les participants à ce projet, Matilda et Jackson ouvrent des possibilités dans plusieurs domaines. Une des idées initiales était de les utiliser à l'hôpital, où un tel robot serait capable d'évaluer l'état émotionnel d'un patient avant et après une intervention chirurgicale. Les chercheurs les imaginent même en train d'aider au recrutement dans une entreprise ou encore dans une voiturevoiture, en place passager, chargé d'éviter au conducteur de somnoler... Des frères et sœurs de Matilda pourraient aussi, pensent Rajiv Khosla et ses collègues, aider à conseiller des touristes en quête d'une destination, en analysant leurs réactions émotionnelles.