Comment convaincre le grand public que le robot a toute sa place dans la société, à la maison comme au bureau ? Peut-être en lui confiant des tâches fastidieuses et peu agréables comme le tri des déchets. Chez X, filiale d'Alphabet, les robots sont entraînés au tri sélectif et ça marche !


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    « X », c'est le nom d'une entreprise extrêmement discrète, autrefois appelée Google X, et finalement devenue filiale d'Alphabet, la maison mère de GoogleGoogle. La firme travaille sur des projets technologiques à long terme qui ressemblent le plus souvent à de la science-fiction ; elle ne communique d'ailleurs que très rarement sur ses projets.

    Dans un article publié sur son blog, X a dévoilé ses ambitions dans le domaine de la robotique avec un exemple concret d'un robot pour trier les déchets. La firme établit un parallèle entre l'état actuel de la robotique et les débuts de l'informatique dans les années 60 et 70, quand les ordinateurs étaient des machines auxquelles seuls les spécialistes avaient accès. Ils prévoient une évolution similaire imminente avec des robots omniprésents au quotidien, tels les smartphones actuels.

    L’intelligence artificielle et l'apprentissage automatique plutôt que la programmation

    Pour montrer ses progrès, l'entreprise a présenté son robot conçu pour trier les ordures en commençant avec celles de leurs bureaux. Elles sont jetées dans trois poubelles différentes : compostcompost, recyclagerecyclage et ordures ménagères. Avec le système de tri manuel, environ 20 % des poubelles contiennent un élément mal trié où quelqu'un s'est trompé dans le tri. Ils ont donc décidé de confier la tâche à un robot car celle-ci représente un vrai défi : assez complexe pour ne pas être certain que ce soit possible et pas assez complexe au point qu'il faudrait un an pour se rendre compte que c'est impossible.

    Plutôt que de programmer les robots pour effectuer le tri, une tâche très longue et fastidieuse et qui ne permet aucune adaptabilité, ils ont décidé de faire appel à l'intelligence artificielle et à l'apprentissage automatique (machine learning). Ils se sont donc associés avec les équipes chez Google AI pour entraîner les robots. Ils se sont appuyés sur la simulation, l'apprentissage par renforcement ainsi que par collaboration.

    De gauche à droite, cette image montre les robots améliorant entièrement leur capacité de tri par la pratique. © X
    De gauche à droite, cette image montre les robots améliorant entièrement leur capacité de tri par la pratique. © X

    Un apprentissage accéléré grâce à un simulateur

    Pour accélérer l'apprentissage, ils ont créé des robots virtuels qui travaillent dans un environnement virtuel. Chaque nuit, des milliers de robots simulés effectuent un tri d’ordures virtuels pour s'entraîner. Ensuite, l'expérience ainsi acquise est transférée sur de vrais robots qui la mettent en pratique dans le monde réel, et continuent l'apprentissage qui est partagée avec tous les robots. Le cycle se répète ainsi. Les machines apprennent donc entièrement par l'expérience et non par une programmation manuelle.

    Au final, les robots ont obtenu des résultats très prometteurs. Au lieu des 20 % d'erreur avec le tri manuel, les robots ont pu réduire ce chiffre à seulement 5 %. Les chercheurs ont ainsi pu prouver la capacité des robots à apprendre par eux-mêmes dans le monde réel plutôt que de dépendre d'une programmation stricte. La prochaine étape sera de voir si l'expérience acquise peut être transférée sur d'autres tâches, sans avoir besoin de reconstruire le robot ou de réécrire une partie de la programmation.

    Dans les bureaux, le robot repère les objets et il les trie en fonction de leur contenant et de leur contenu. © X
    Dans les bureaux, le robot repère les objets et il les trie en fonction de leur contenant et de leur contenu. © X

    Le robot bipède de Google sera-t-il commercialisé ?

    Schaft, l'une des huit entreprises spécialisées en robotique que possède Alphabet (Google), vient de dévoiler un nouveau robot. Ses deux jambes articulées lui permettent de gravir des marches, de garder son équilibre en toutes circonstances et de transporter des charges lourdes.

    Publié 12/04/2016 par Marc ZaffagniMarc Zaffagni

    Récemment, la société Boston Dynamics (filiale d'Alphabet-Google) a créé la sensation en montrant Atlas, le petit dernier de sa gamme de robots à vocation militaire. Ce modèle bipède d'allure humanoïdehumanoïde a surpris par son aisance sur la neige et par sa facilité à se remettre sur pied après qu'on l'ait fait chuter. Malgré ces performances des plus prometteuses, on apprenait peu de temps après via Bloomberg que Google chercherait à revendre cette entreprise acquise en 2013. L'une des raisons officieuses aurait trait à l'image anxiogène que ce type de robot pourrait véhiculer auprès du grand public.

    Pour autant, le géant californien n'a pas l'intention de renoncer à ses ambitions dans ce domaine, mais a choisi de se tourner vers des concepts moins clivants. La preuve avec ce nouveau prototype dévoilé lors du New Economic Summit qui s'est tenu à Tokyo (Japon). Il a été conçu par la société japonaise Schaft, elle aussi propriété d'Alphabet et rattachée à la filiale X (ex-Google X). Dépourvu de tête et de bras, ce robot dont on ignore le nom se résume à une paire de jambes motorisées et hautement articulées.


    Cette vidéo amateur a été tournée durant la présentation du robot de la société japonaise Schaft à l’occasion du New Economic Summit de Tokyo. On peut observer le fonctionnement des articulations lorsque l’engin gravit des marches et la stabilité du tronc. © Mehdi_san, YouTube

    Ce robot est d’une stabilité à toute épreuve

    Comme Atlas, il sait marcher dans la neige, sur des sols instables et peut transporter une charge utile de 60 kilogrammeskilogrammes. On est impressionné par l'aisance avec laquelle il gravit des marches tandis que son tronc reste parfaitement aligné. Le clou de la démonstration est ce moment où un ingénieur tente de le déstabiliser en faisant rouler sous ses pieds un cylindre métallique. Le robot trébuche à peine et conserve sa stabilité.

    De tous les robots sortis du laboratoire Google X, celui-ci est sans doute le plus susceptible d'aboutir rapidement à un modèle commercialisable. On imagine par exemple qu'il pourrait servir dans certaines industries comme robot d'assistance pour le transport de charges. Alphabet a acquis huit entreprises spécialisées dans la robotique, mais aucune d'elles n'a pour le moment proposé un produit viable. Or, l'un des objectifs du géant nord-américain est que ses investissements dans ce domaine puissent produire des revenus dans un délai relativement court. Et tout cela sans qu'on lui prête l'intention de vouloir remplacer des travailleurs par des machines...