Des chercheurs se sont inspirés du comportement du minuscule cerveau de la mouche pour créer un algorithme suffisamment efficace et permettre à un robot d’éviter des obstacles avec une puissance de calcul minimale.
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Qu'il s'agisse de faire voler, sauter, courir... un engin ou un robot, l'innovation est souvent basée sur le biomimétismebiomimétisme. Aujourd'hui, c'est le minuscule cerveaucerveau d'un insecteinsecte qui a été source d'inspiration pour une équipe de chercheurs de l'université de Groningue, aux Pays-Bas, et de l'université de Bielefeld, en Allemagne. Alors qu'ils planchaient sur la conception d'un robot capable d'éviter les obstacles avec très peu d'efforts et d'énergieénergie, ils ont pensé à la façon dont les mouches procèdent. Elles emploient peu d'efforts et de matièrematière grise pour évoluer en ligne droite et ajuster leur position vers la gauche ou la droite.
Les scientifiques ont comparé ce cerveau, grand comme une tête d'épingle et avec des capacités limitées, à un système informatique disposant de très peu de ressources. Ils ont considéré que lorsqu'on ne possède pas de suffisamment de puissance, alors, comme le cerveau de la mouche, la résolution des problèmes est simplifiée par le comportement. Ainsi, dans le cerveau des mouches, le mouvementmouvement des objets environnants est traité par des neuronesneurones optiques appelés T4T4 et T5. Ce sont ces seules indications qui leur donnent la capacité de se déplacer pour éviter les collisions.
Le robot a montré un comportement similaire à celui d'une mouche. © Université de Groningue
La mouche sait voler dès la naissance
Avec un algorithme, l'équipe de chercheurs a donc imité cette activité neuronale dans le « cerveau » de leur petit robot. Il s'agissait de penser totalement différemment, car les humains ont tendance à apprendre de nouvelles tâches au fur et à mesure de leur développement. C'est d'ailleurs ce qui se passe dans l'apprentissage automatique des IAIA. Or les mouches savent voler dès leur naissance, une manière efficace d'y parvenir étant déjà inscrite dans leur cerveau. Au final, le petit robot est fonctionnel et son habilité à ajuster sa trajectoire pour évoluer autour des obstacles a été testée avec succès.
Pour les scientifiques, il s'agit de la première recherche de ce type à se concentrer sur l'évitement des obstacles. Elle devrait permettre d'avancer dans la mise au point de matériel neuromorphique en robotique. Ce type d'engin pourrait servir à évoluer sur des terrains difficiles, avec une grande autonomie en raison de ce « cerveau » très économe en énergie.