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À quel point sommes-nous sensibles aux signaux sociaux émis par les robots ? Peut-on se laisser influencer par une machine au point de réagir comme si nous avions un être vivant de chair et de sang en face de nous ?
C'est à cette question qu'ont voulu répondre des chercheurs de l'université de Duisbourg et Essen (Allemagne) en réalisant un test dont le résultat n'est pas tout à fait une surprise. Officiellement, 89 volontaires devaient interagir avec le petit robot humanoïde Nao afin d'aider à améliorer ses algorithmes.
« Non ! s’il vous plaît, ne m’éteignez pas ! »
Mais en réalité, le vrai test se déroulait à la fin de la procédure, lorsque les participants devaient éteindre le robot. Environ une fois sur deux, Nao s'exclamait « Non ! s'il vous plaît, ne m'éteignez pas ! » en expliquant qu'il avait peur de l'obscurité. Sur les 43 personnes qui ont entendu cette supplique, 13 ont effectivement refusé d'éteindre le robot. Les quelque 30 autres volontaires ont en moyenne mis plus de temps à obtempérer que ceux qui n'avaient pas entendu la demande du robot humanoïderobot humanoïde.
On pourra bien entendu arguer que le faible nombre de participants à ce test ne permet pas de généraliser. Mais d'autres études ont aussi mis en évidence l'existence d'un lien empathique entre les humains et leurs machines. En 1996, Byron Reeves et Clifford Nass, publiaient The Media Equation, un ouvrage exposant de quelle manière nous traitons les téléviseurs, ordinateurs, robots et autres appareils électroniques comme des êtres vivants, notamment en leur parlant.
Alors que la robotique couplée aux progrès de la synthèse vocalesynthèse vocale et de l'intelligence artificielleintelligence artificielle nous annonce un monde où les hommes côtoieront de plus en plus de robots aussi bien dans leur vie privée que professionnelle, faut-il craindre qu'ils soient capables de nous manipuler en jouant avec nos sentiments ? A priori non. Sauf si on leur apprend à le faire...