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La réalité augmentée promet de faciliter et d'enrichir les interactions avec des interfaces complexes ou limitées. Mais pour le moment, il faut en passer par des équipements portables tels que les lunettes HoloLens de MicrosoftMicrosoft ou bien des smartphones et tablettes pour jouer à des jeux comme Pokemon Go. Pour que la réalité augmentée prenne son sens plein, il faudrait qu'elle se fonde dans notre environnement physiquephysique de la manière la plus transparente possible, sans dispositif tiers à porter ou transporter.
C'est l'objectif poursuivi par Robert Xiao, étudiant à l'université Carnegie Mellon au sein du Future Interfaces Group. Il a développé un prototype nommé Desktopography qui permet de projeter l'interface d'une applicationapplication sur n'importe quelle surface et de la manipuler avec un ou plusieurs doigts. L'équipement assez simple se compose d'un projecteur vidéo qui vient se visser sur la douille standard d'une ampoule de plafond, d'un capteurcapteur de profondeur et d'un ordinateur qui fait tourner l'application.
La vidéo de démonstration publiée sur YouTube montre Desktopography projeter le clavier d'une calculatrice et une carte géographique sur un bureau. L'utilisateur peut redimensionner ou déplacer la fenêtrefenêtre avec ses doigts, et solliciter l'interface comme un écran tactile. Le système sait aussi s'adapter à l'environnement physique.
Le dispositif Desktopography se compose d’un projecteur vidéo muni d’un culot d’ampoule à vis, qui se fixe sur une douille standard au plafond. © Carnegie Mellon University
Desktopography veut « augmenter » la surface de travail
Si, par exemple, on vient poser une tasse sur la zone où l'image est projetée, le logiciel va rapidement déplacer l'image sur un espace libre pour ne pas gêner la visibilité. La projection peut également être associée à un objet physique, par exemple une feuille de papier, sur laquelle s'affichera un calendrier, ou bien un ordinateur portable, pour y accoler un pavé numériquenumérique.
Dans l'article scientifique consacré à Desktopography, Robert Xiao et ses collègues expliquent que leur travail s'appuie sur des expérimentations d'interfaces dématérialisées menées notamment par le Xerox Parc (le DigitalDesk, en 1993), le MIT avec LuminAr ou encore Microsoft avec IllumiShare. L'équipe de Carnegie Mellon estime que ces systèmes, et leurs équivalents, ont en commun de ne pas savoir s'adapter en temps réel à l'environnement physique d'un bureau qui peut changer au gré des objets que l'on déplace, retire ou dépose.
Avec Desktopography, ils disent vouloir « augmenter » la surface de travail et ce qu'elle contient et non la remplacer. Reste que le dispositif est encore un prototype qui demanderait un long travail de développement pour aboutir à un produit fini, à la fois suffisamment miniaturisé et capable de s'adapter à n'importe quelle configuration physique.
Robert Xiao estime qu'il lui faudrait au moins encore cinq ans pour parvenir à ce résultat. Mais en tout cas, le fait de transposer la réalité augmentée dans le quotidien sans devoir recourir à un appareillage portatif montre une direction pertinente. Pour aller encore plus loin, il serait intéressant qu'un tel système soit couplé avec un assistant virtuel commandé à la voix. Le Jarvis d'Iron Man ne serait alors plus très loin...
Ce qu’il faut
retenir
- Desktopography est un dispositif de réalité augmentée qui se fixe à la place d’une lampe de plafond.
- Le système projette l’interface d’une application sur n’importe quelle surface et s’adapte en temps réel à tout changement de l’environnement.