Montre connectée, balance connectée… Notre santé n'a jamais été en d'aussi bonnes mains ou plutôt d'aussi bons algorithmes ! Le marché du quantified self, ou « auto-mesure », ne cesse de croître et d'innover comme en témoigne cette bague circulaire, innovation française dévoilée au CES. D'aucuns se demandent si ces outils performants au service du contrôle de la santé par soi-même répondent à de réels besoins ou bien s'ils sont en train d'en créer de nouveaux ? 


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    La bague connectée Circular Ring brille sous sa coupolecoupole de verre, mais sous cette apparence de bijou précieux, se cachent des micro-capteurscapteurs capables de mesurer plus de 140 paramètres physiquesphysiques, de la fréquence respiratoire à la température corporelletempérature corporelle. De nombreuses start-up présentes cette semaine au Consumer Electronics Show (CES) de Las VegasVegas, le salon annuel de l'électronique grand public, promettent des analyses biométriques toujours plus fines, mesurées par des appareils toujours plus discrets et faciles d'utilisation.

    « Nous voulons démocratiser la santé personnelle », assure Amaury Kosman, fondateur de la start-up française Circular. Un objectif que partagent de nombreux exposants, à l'heure où la pandémiepandémie a popularisé la télémédecinetélémédecine et le sport dans son salon. Mais certains experts s'inquiètent du revers de la médaille : les risques potentiels de stressstress ou d'addictionaddiction.

    « Pendant la journée, la bague détecte l'intensité de votre activité. On a un score d'énergieénergie basé sur votre fréquence cardiaque, votre taux d'oxygénation dans le sang, les variations de température et d'autres données, explique M. Kosman. La nuit, ça continue : on traque les phases du sommeil, combien de temps vous mettez à vous endormir, si vous êtes aligné sur votre rythme circadien, etc. Et le matin, elle vibre pour vous réveiller au bon moment », détaille-t-il, à deux mois des préventes de la bague, qui coûtera moins de 300 euros.

     La bague connectée Circular Ring, mise au point par une start-up française, cache des micro-capteurs capables de mesurer plus de 140 paramètres physiques. © Patrick T. Fallon, AFP
     La bague connectée Circular Ring, mise au point par une start-up française, cache des micro-capteurs capables de mesurer plus de 140 paramètres physiques. © Patrick T. Fallon, AFP

    Le patron l'assure, il ne s'agit pas d'inonder l'utilisateur de données brutes incompréhensibles. L'algorithme de l'applicationapplication mobilemobile se charge de les traduire sous forme de recommandations personnalisées.

    Le marché de la « mesure de soi » en pleine expansion

    La demande est indéniable : des dizaines de millions de personnes ont déjà mis leur corps sous surveillance partielle ou continue. En 2022, le secteur des objets connectés pour la santé et le sport va représenter plus de 14 milliards de dollars de dépenses, prévoit la CTA, qui organise le CES. C'est plus du double de 2018. La croissance est portée par les montres comme celles d'Apple ou de Samsung (plus de 7 milliards de dollars escomptés pour cette année), les équipements sportifs connectés qui ont explosé pendant la pandémie, mais aussi les appareils de suivi.

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    Du côté de la santé, les entreprises veulent rendre accessibles au plus grand nombre des instruments longtemps réservés aux cabinets médicaux et aussi faciliter les consultations à distance. Le Suisse Biospectal et le Français Quantiq, par exemple, se servent de la caméra des smartphones. Le premier propose de mesurer la tension artérielle en posant son doigt sur l'objectif, pour lutter contre l'hypertensionhypertension à grande échelle. Le second met au point des algorithmes qui calculent, en un selfie, le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire et la pression artériellepression artérielle.

    La Circular ring, une bague, pour le suivi de la santé, de l'activité, du sommeil et du bien-être 24 h/24 et 7j/7 avec des recommandations personnalisées. © Circular

    La start-up japonaise Quantum Operation a conçu un prototype de bracelet qui mesure en continu le taux de glucoseglucose dans le sang. Les patients diabétiques n'auraient alors plus besoin d'aiguilles.

    Les innovations médicales peuvent répondre à de réels besoins, mais la frontière est floue avec les pratiques relevant du quantified self, qui consistent à mesurer toutes sortes d'indicateurs physiques pour des objectifs de santé ou de bien-être.

    De la dépendance du corps sous surveillance continue

    Le Sud-Coréen Olive Healthcare a ainsi présenté ses derniers scanners portables à technologie infrarougeinfrarouge : Bello analyse la graisse abdominale (et fait des recommandations pour la perdre) tandis que Fitto se penche sur la massemasse musculaire (et les moyens de l'accroître).

    « En tant que société, il faut nous demander si ces outils résolvent des problèmes ou s'ils suscitent de nouvelles dépendances », remarque Nils-Eyk Zimmermann, un politologue allemand spécialiste du « soi numérique ». « Nous créons une représentation numérique de nous-mêmes qui ne correspond pas forcément à la réalité », ajoute-t-il.

    En tant que société, il faut nous demander si ces outils résolvent des problèmes ou s'ils suscitent de nouvelles dépendances

    Une image qui peut être positive, mais aussi négative, voire stressante, si l'utilisateur s'entend régulièrement dire qu'il ne bouge pas assez. « Je ne crois pas que ce soit trop d'infos. Nous sommes capables de gérer », estime Paul Buckley, directeur des ventes pour Withings aux États-Unis. Il fait référence à Body Scan, la balance connectée dévoilée par cette entreprise française au CES. Elle compte « transformer la pesée matinale en une véritable routine de santé proactive », d'après le communiqué.

    Sa poignée rétractable munie d'électrodesélectrodes réalise un électrocardiogrammeélectrocardiogramme et analyse la composition corporelle de chaque partie du corps en détail. Le socle s'occupe de l'activité nerveuse, afin de détecter d'éventuels signes avant-coureurs du diabètediabète.

    « Quand les gens vont chez le médecin, il ne leur dit pas forcément tout, souligne M. Buckley. Maintenant, vous pourrez faire des changements au quotidien parce que vous serez mieux informé sur ce qui se passe dans votre corps ».

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