Quelques mois après avoir montré les premiers vols de son prototype très basique, le constructeur CycloTech vient de dévoiler ce à quoi devrait ressembler la version finale de sa voiture volante. Baptisé CruiseUp, il utilise les propulseurs CycloRotor développés par la firme et basés sur le système de propulsion de certains bateaux.
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La firme autrichienne CycloTech vient de dévoiler son concept pour sa future voiturevoiture volante. Avec autant de taxis volants en développement, cette annonce aurait pu passer inaperçue, si ce n'était le système de propulsion très inhabituel baptisé CycloRotor. Le constructeur avait fait la démonstration du premier vol de son prototype eVTOL (aéronefaéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux ou Adav) il y a quelques mois. Toutefois, le prototype est loin de ressembler au produit fini.
La voiture volante s'appellera CruiseUp et utilise six rotors en tout. Il s'agit de propulseurspropulseurs Voith Schneider, un système de propulsion cycloïdal avec des pales orientables habituellement utilisé sur les bateaux. Le CruiseUp en comporte deux à l'avant et deux à l'arrière, ainsi que deux intégrés dans l'axe longitudinal du véhicule.
Une voiture volante pour les trajets ville-banlieue
Cette configuration particulière lui permet de fournir une poussée dans toutes les directions et ce sans faire pencher l'appareil. Le véhicule pourra transporter deux passagers et atteindre une vitessevitesse de 150 kilomètres par heure, avec une autonomie estimée à 100 kilomètres. L'autonomie est assez étonnante étant donné que l'appareil ne comporte pas d'ailes pour planer, et devra donc fournir une poussée verticale en permanence. Selon le constructeur, l'appareil mesure 6,7 mètres de long pour 3,3 mètres de largeur, soit 50 % de plus qu'une voiture classique tout en étant plus petit que la majorité des projets de taxi volants.
CycloTech compte créer une voiture volante grand public plutôt qu'un taxi volant et vise notamment les trajets entre les grandes villes et leurs banlieues, indiquant que dans la plupart des cas il s'agit d'un trajet de moins de 20 kilomètres à vol d'oiseauoiseau. Le constructeur ne donne pas de date de lancement du CruiseUp, mais indique que les voitures volantes grand public n'arriveront pas avant une décennie.
CycloRotor, l'étrange propulseur cycloïdal pour VTOL va pouvoir prendre l'air
La société autrichienne CycloTech refait parler d'elle avec son concept d'eVTOL dont la motorisation repose sur des propulseurs cycloïdaux utilisés habituellement par la marine.
Article de Sylvain BigetSylvain Biget, publié le 09/06/2023
Les projets de taxis volants VTOL (aéronef à décollage et atterrissage verticaux) sont nombreux et certains sont très aboutis. Les systèmes les plus performants sont pour le moment ceux qui permettent de réorienter les rotors sur le plan vertical avec une véritable aile après le décollage pour le transformer en avion.
Il existe aussi des motorisations inédites qui n'ont pas encore été exploitées. C'est le cas du CycloRotor de CycloTech. La société autrichienne planche depuis des années sur une motorisation reposant sur des barils rotatifs. Leur aéronef de démonstration est doté de ces rouleaux placés au bout de ses quatre bras. Ces barils tournent à vitesse constante, ce qui permet de consommer une quantité d'énergieénergie prévisible. Le couple n'a pas non plus besoin d'être délirant pour stabiliser l'aéronef.
Cela signifie que la motorisation n'est pas nécessairement électrique pour faire décoller l'appareil à la verticale. En revanche, les pales qui se trouvent à l'intérieur peuvent être réorientées pour appliquer plus ou moins de poussée. C'est la modification de leur angle qui permet de changer de direction et d'altitude. Pour chaque changement d'angle, les effets sont immédiats.
Le prototype de 83 kilos, équipé de ses barils dotés de pales à pas variables. Ces derniers sont issus de la technologie Voith-Schneider inventée en 1926 et utilisée pour certains navires. Adapté à l’aviation, ce système permettrait à l’aéronef de procéder à des décollages et atterrissages verticaux avant d’évoluer en croisière. © CycloTech
Une invention de presque 100 ans
Le concept repose sur une invention datant de 1926 et appelée hélices Voith-Schneider. Ce système de propulsion est utilisé en mer pour les remorqueurs, certains ferries et autres engins de constructionconstruction maritimes. Il y a plus d'un an et demi, la firme avait déjà réalisé ses premiers vols captifs en intérieur avec un démonstrateurdémonstrateur de plus de 80 kilos. Depuis, l'évolution de ce système propulsif cycloïdal semblait patiner. Mais, au mois de mars, les choses se sont accélérées pour CycloTech. La firme a obtenu l'autorisation par les autorités autrichiennes de pouvoir faire voler le prototype en extérieur.
Il lui fallait aussi prouver que cette motorisation est plus silencieuse que celle d'un hélicoptèrehélicoptère. C'est la condition imposée pour pouvoir faire voler des taxis eVTOL en ville. Pour y parvenir, CycloTech a mené une vaste campagne de tests et de relevés acoustiques. Selon ses mesures, la motorisation émettrait 59 dBA à une distance de 100 mètres. C'est l'équivalent d'une discussion à deux. Mais il y a quelques hics, puisque cette mesure ne concerne pas l’aéronef de type commercial, mais un prototype à échelle réduite. Il semble raisonnable d'imaginer que les CycloRotor seront probablement plus bruyants qu'un autre système à hélices, après une mise à l'échellemise à l'échelle.
Cyclogyro, un propulseur cycloïdal de bateau qui veut révolutionner le transport aérien
L'entreprise autrichienne CycloTech travaille à adapter le principe du propulseur Voith Schneider conçu il y a près d'un siècle pour le transport maritime afin de s'en servir en aviation, notamment pour des taxis volants et des drones.
Article de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, publié le 2 octobre 2020
Alors que les projets de taxis volants se multiplient, nombre d'entre eux reposent sur le modèle de l'aéronef à décollage et atterrissage verticaux (adav) capable, une fois en l'airair, de faire la transition avec un vol horizontal comme un avion. Cette solution a l'avantage de simplifier les infrastructures aéroportuaires nécessaires et de pouvoir les intégrer au cœur des centres-villes, là où ce type de solution est censée offrir une alternative au transport routier saturé et polluant. Mais les solutions techniques pour assurer la transition entre le vol vertical et horizontal sont généralement complexes, comme en témoigne notamment cet exemple récent du Q-Starling. CycloTech, une entreprise autrichienne, planche depuis 2004 sur une solution surprenante qui pourrait changer la donne.
Il s'agit d'adapter le propulseur cycloïdal Voith Schneider (VSP) à l'aéronautique. Le VSP a été inventé il y a près d'un siècle comme système de propulsion pour les bateaux. C'est une hélice composée de pales verticales orientables qui tournent sur un moyeu central et s'inclinent de façon à produire une poussée dans la direction souhaitée. Un système qui offre une grande maniabilité aux navires. CycloTech travaille sur un rotor baptisé Cyclogyro qui reprend ce principe pour combiner les avantages de l'adav et du vol horizontal à grande vitesse.
Le principe de fonctionnement du propulseur cycloïdal Cyclogyro avec son moyeu excentré est bien décrit dans cette vidéo. © CycloTech
Le Cyclogyro tourne à 3.100 tr/min
Le système repose sur un moyeu central auquel les pales sont reliées par des biellettes. Le moyeu peut se déplacer à 360° autour de l'axe central. Lorsque l'on joue sur la position du moyeu par rapport à l'axe de rotation, les pales, qui tournent à vitesse constante, vont modifier leur angle d'attaque et ainsi créer une poussée. Neuf prototypes ont été élaborés et le dernier en date devrait être prêt à effectuer un vol de démonstration sur un appareil d'ici la fin de l'année, annonce CycloTech. D'un diamètre total de 350 mm pour 420mm de large, le Cyclogyro comporte cinq pales qui tournent à 3.100 tr/min et développent une poussée de 247 N.
Selon CycloTech, ce propulseur cycloïdal offre un contrôle direct de l'amplitude et de la direction de la poussée, ce qui permet une transition stable entre le vol vertical et horizontal ainsi qu'une grande maniabilité. Selon ses concepteurs, l'un des défis les plus complexes pour adapter le système de l'eau à l'air a été le nombre de tours par minute beaucoup élevé qu'il a fallu atteindre.
Les applicationsapplications envisagées par CycloTech vont des avions de ligne en passant par les taxis volants ainsi que les drones d'inspection ou de livraison. L'entreprise a même breveté un concept d'hélicoptère dépourvu de rotor de queue. Selon elle, le Cyclogyro peut être alimenté à 100% en électrique ou par une motorisation hybridehybride afin d'allonger l'autonomie de vol. La démonstration annoncée pour le quatrième trimestre devrait nous permettre de juger sur pièce de la validité de toutes ces annonces. Restera ensuite une étape qui risque d'être longue et compliquée : la certification de ce système de propulsion inédit en aéronautique.
