Pas après pas, la filière hydrogène avance. Depuis quelques jours, un pilote de production offshore a commencé à produire de l’hydrogène vert. Une première mondiale au large du Croisic !
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Cela faisait six mois que l'un des acteurs français du marché de l’hydrogène, Lhyfe, testait son démonstrateurdémonstrateur à quai, du côté de Saint-Nazaire. Un système destiné à produire de l'hydrogène verthydrogène vert en mer. Il y a quelques jours, une nouvelle étape a été franchie. La plateforme pilote flottante Sealhyfe a été remorquée à quelque 20 kilomètres au large du Croisic et raccordée avec succès à un hub électrique lui-même raccordé à une éolienneéolienne, flottante elle aussi.
En cette fin de mois de juin 2023, l'installation a finalement produit ses premiers kilos d'hydrogène vert offshoreoffshore. Une première pour Sealhyfe. Et même une première mondiale. Car produire de l'hydrogène en mer n'est pas chose aisée. Ce sont notamment les tests menés à quai qui ont permis aux équipes de Lhyfe d'optimiser et d'améliorer les équipements.
Une expérience précieuse
La plateforme Sealhyfe est désormais prête pour une nouvelle phase de tests grâce aux milliers de capteurscapteurs dont elle est équipée. Elle sera pilotée pour cela à distance grâce à des briques logicielles et algorithmiques spécialement développées à cet effet. Les résultats sont destinés à être comparés à ceux recueillis à quai. L'objectif étant aussi d'acquérir une capacité opératoire unique concernant la production fiabilisée d'hydrogène en mer en milieu isolé, la gestion du mouvementmouvement de la plateforme et des agressions environnementales ou encore la validation des logiciels et des algorithmes de production d'hydrogène vert et renouvelable.
Alors que le projet Hopa, coordonné par Lhyfe, vient en parallèle d'être soutenu par la Commission européenne, l'espoir existe désormais que 4 tonnes d'hydrogène vert puissent être produites en mer chaque jour dès 2026. Un hydrogène qui serait alors transporté à terre par pipeline.
Première mondiale : de l’hydrogène vert produit en mer
Pour certains, l'hydrogène, c'est « l'énergieénergie » de demain. Mais l'idée ne vaut que si l'hydrogène en question est produit à partir d'une électricité bas carbonecarbone. C'est dans cet état d'esprit que l'un des acteurs français du marché, Lhyfe, vient de lancer un démonstrateur destiné à produire de l'hydrogène renouvelable en mer. Une première mondiale !
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer paru le 02/10/2022
Lorsque l'on parle de réduire nos émissionsémissions de gaz à effet de serre, le potentiel de l'hydrogène est grand. À condition toutefois que l'hydrogène (H2) en question soit produit à l'aide d'une électricité bas carbone. Ce n'est toujours que très peu le cas, aujourd'hui. Mais l'ambition affichée par l'Europe est bien de réussir à produire, d'ici 2030, 10 millions de tonnes d'hydrogène renouvelable par an.
Il y a quelques jours, un pas de plus a été fait en ce sens par l'un des acteurs français du marché. Lhyfe produit déjà, depuis septembre 2021, 300 kilogrammeskilogrammes par jour d'hydrogène vert à partir d'énergie éolienne du côté de Bouin, en Vendée. La société vient d'inaugurer, du côté de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, cette fois, Sealhyfe, le tout premier démonstrateur de production d'hydrogène renouvelable offshore. Le tout premier au monde !
Des défis propres à la production offshore
Vous vous demandez peut-être ce qu'il y a de si exceptionnel à cela ? Eh bien, c'est que les défis à relever pour produire de l’hydrogène en mer sont nombreux. Il y a d'abord les étapes qui peuvent être communes à d'autres projets de production d'hydrogène : la connexion à une source renouvelable -- ici, une éolienne --, le pompage de l'eau de mer et sa désalinisation puis, enfin, son électrolyseélectrolyse pour en tirer de l'hydrogène. Mais aussi, et surtout cette fois, les difficultés liées à un fonctionnement automatique sur une plateforme flottante reliée à une éolienne, elle aussi flottante.
Ainsi, Lhyfe compte d'abord tester son système à quai pendant six mois. Avant de l'installer pendant douze mois à un kilomètre environ d'une éolienne flottante au large du Croisic (Loire-Atlantique). Le tout pour tester l'impact du mouvement de la plateforme sur les équipements et éprouver la manière dont Sealhyfe peut faire face aux agressions de l'environnement -- corrosioncorrosion, chocs, variations de température pourraient accélérer le vieillissement des pièces -- et fonctionner en milieu isolé, hors périodes de maintenance.
L'objectif affiché par Lhyfe est ainsi de produire 400 kilogrammes d'hydrogène par jour à un prix qui devra concurrencer celui de l'hydrogène gris -- produit à partir d'hydrocarbureshydrocarbures -- et des énergies fossiles.