En plein essor pour limiter la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets, l’économie circulaire n’aura jamais aussi bien porté son nom en s’appliquant au monde du deux roues.
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Alors que le reconditionnement et la garantie de véhicules d'occasion tracent leur route dans le secteur automobileautomobile, rien n'existait pour le vélo sportif. Jusqu'à ce que Othmane Chouklati cofonde Ciklet.
Que propose exactement Ciklet ?
Othmane Chouklati : Ciklet sélectionne et revalorise des vélos sportifs. Ils sont reconditionnés dans nos ateliers par des mécaniciens professionnels selon 34 points de contrôle. À l'issue, les vélos sont proposés à la vente avec 14 jours d'essai et une garantie pendant 12 mois. Le client bénéficie aussi du conseil d'achat et du service après-vente. C'est un vrai plus par rapport au marché de l'occasion. En revanche, avec tous ces coûts fixes incompressibles, le modèle économique n'est pas viable sur des vélos d'entrée de gamme.
Pourquoi votre startup va changer le monde ?
Othmane Chouklati : Que ce soit au niveau de l'utilisation de matièrematière neuve et du transport, notre empreinte carbonecarbone est nettement inférieure que pour un vélo neuf. Par ailleurs, nous prolongeons sensiblement la duréedurée de vie du vélo par la révision et le changement des pièces d'usure.
Comment est né le projet ?
Othmane Chouklati : Je suis ingénieur de formation et triathlète amateur depuis plus de 10 ans. En tant que président du club du Pré-Saint-Gervais, j'y ai rencontré Christian avec qui nous avons fondé Ciklet, à la suite des nombreuses demandes de conseils que nous recevions sur l'achat d'un vélo et parce que le marché d'occasion était un peu une loterie sur la qualité des produits. Nous avons démarré grâce au soutien financier d'amis de triathlon. Depuis un an, nous avons reconditionné environ 150 vélos et roulons à un rythme d'une vingtaine de ventes par mois.
Quelle est la suite ?
Othmane Chouklati : Sur le marché du vélo sportif, estimé à 750 M€ en France en 2022, l'occasion ne représente que 23 %. Avec le développement du « seconde main » et du marché du vélo, nous estimons que nous avons une bonne marge de progression, d'au moins 15 %. Nous recherchons pour cela de nouveaux investisseurs pour nous permettre de grandir à l'international -- à commencer par l'Allemagne -- tant en termes de volumesvolumes que de gamme, en intégrant aussi par exemple les VTT aussi bien qu'une offre complémentaire sur l'équipement comme les selles ou les composants électroniques.
À quoi va ressembler le monde en 2050 ?
Othmane Chouklati : Ça ne va jamais assez vite au niveau des impacts à mon goût... mais je crois aussi qu'il faut vraiment développer la communication autour de toutes les idées qui changent le monde pour mieux les faire connaître et les diffuser.
Si vous étiez Premier ministre, quelle mesure phare mettriez-vous en place ?
Othmane Chouklati : Il existe certaines incohérences aujourd'hui par exemple sur le fait que, dans le secteur du vélo, il existe des aides sur le neuf mais pas sur l'occasion, alors qu'il a des vertus tant au niveau environnemental que social, puisque nous créons de l'emploi en local plutôt que de fabriquer les produits à l’autre bout de la Terre. De plus, je baisserais la TVA sur le « seconde main » de 20 à 5 % pour lui donner toutes les chances de se développer. Il faudrait aussi, selon moi, avoir une approche plus pédagogique sur tous les avantages de l'occasion et rassurer les consommateurs sur la confiance qu'ils peuvent avoir dans certains cadres.
D’ailleurs quel sujet d'actualité de Futura vous a passionné ?
Othmane Chouklati : L'outdoor est le terrain de jeu de beaucoup de sportifs qui sont très connectés à l'environnement naturel, montagne, mer, qualité de l'airair. Nous avons une forte sensibilité à la dégradation de l'environnement et paradoxalement nous, sportifs, consommons des produits qui, majoritairement, viennent du bout du monde et ont un impact fort sur notre environnement. C'est une problématique à laquelle on essaye d'apporter une réponse avec le reconditionnement en augmentant la durée de vie des vélos. Le podcast de Paul Guinard traite parfaitement ce point avec le reconditionnement des équipements sportifs.