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Sur le site du futur moteur de recherche Volunia, peu d'informations, mais une vidéo de présentation. On y voit un pêcheur patientant, canne à la main, face à l'étendue de l'océan. Un homme s'approche de lui, fait quelques pas dans l'eau. Il se baisse et attrape délicatement avec les mains un énorme poissonpoisson juste à ses pieds.
La métaphore est suffisamment explicite pour faire comprendre que ce futur moteur de recherche se prétend extraordinairement efficace. Pourtant, pour le moment, on ne sait absolument rien de la technologie qui se cache derrière Volunia puisqu'il ne sera disponible en version bêta que dans quelques semaines.
Sur le site, traduit en douze langues, il est seulement possible de laisser son adresse e-mail pour tenter de devenir un « Power User ». Autrement dit, faire partie des futurs testeurs du moteur. Et encore... ce n'est même pas certain puisque le nombre de participants est limité.
Présentation de Volunia, le nouveau moteur de recherche. © Volunia, YouTube
À l'origine du PageRank
Le créateur de Volunia s'appelle Massimo Marchiori. Il est professeur à l'université de Padoue (Italie). Son nom est peu connu mais pourtant ce mathématicienmathématicien italien a fortement contribué à la création d'Hyper Search en 1997. Cet algorithme permet aux moteurs de recherche de juger de l'importance d'une page Internet à partir du nombre de liens qui dirigent vers elle, lui conférant une certaine pertinence sur les informations qu'elle contient.
C'est ce même algorithme dont se sont inspirés Larry E. Page et Sergey BrinSergey Brin pour développer PageRank, à la base du fonctionnement du moteur de recherche de GoogleGoogle.
Pour compléter son CV, rappelons que Marchiori est aussi membre du W3C et proche de Tim Berners-LeeTim Berners-Lee, qui n'est autre que le créateur du World Wide Web.
N'en déplaise à Google, cette biographie donne beaucoup de crédit à Volunia. Dans sa vidéo de présentation, le chercheur explique que ce qu'il souhaite créer « n'est pas seulement un Google amélioré de 10 %, mais une autre perspective. Une approche totalement différente de la façon de fonctionner de Google ». Marchiori est tellement confiant dans les performances de son moteur de recherche qu'il estime que Volunia deviendra par sa pertinence indispensable auprès des internautes.
Volunia : un moteur de recherche de plus ?
Promesses, promesses, promesses... Futura-Sciences a tout de même essayé d'en savoir plus. Mais l'inventeur se veut résolument avare en explications. « Je suis désolé mais je ne souhaite pas m'exprimer pour l'instant » nous a-t-il lâché.
Pourquoi ce silence ? Parce que son idée est si géniale qu'il a peur qu'à la moindre fuite Google embauche une centaine d'ingénieurs pour développer son idée et l'imposer avant lui... Tout ce que l'on sait, c'est qu'il travaille au développement du moteur avec ses propres étudiants.
Côté finances, une telle aventure nécessite d'importants moyens, ne serait-ce qu'au niveau des serveurs. Pour l'instant, seul un investisseur sarde, Mariano Piereddu, le soutient dans sa démarche. Quant aux serveurs, ce seraient ceux de l'opérateur Tiscali.
Volunia est loin d'être le premier à vouloir faire sa place sur la toile. De nombreux nouveaux moteurs promettant des performances inégalées sont apparus depuis plusieurs années. Qu'il s'agisse de Wolfram Alpha, l'européen Exalead, Blekko, DuckDuckgo, Teoma ou du tout récent Trapit, sans parler des moteurs spécialisés... Leur carrière a été semblable à celle d'un feufeu de paille face à l'écrasant Google.
Alors, même si le moteur de recherche Volunia est « génial », encore faut-il qu'il soit utilisé par les internautes. Pour le moment, il est donc urgent d'attendre...