La guerre en Ukraine a fait ressurgir le spectre d’une attaque sur l’infrastructure d’Internet. Quelques centaines de câbles, faciles à saboter, parcourent les fonds sous-marins et connectent les continents entre eux.
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Depuis des mois, l'inquiétude monte quant à la fragilité des câbles Internet sous-marins qui relient l'Europe aux États-Unis. Bien avant l'invasion de l'Ukraine, avec la montée des tensions, de nombreux experts ont mis en avant l'hypothèse que la Russie pourrait sectionner ces câbles en guise de représailles. Une menace jugée crédible selon Éric Lavault, porteporte-parole de la Marine nationale, interviewé par Franceinfo.
Le monde compte actuellement environ 436 câbles sous-marinssous-marins, dont bon nombre relient l’Europe et l'Amérique du Nord, et partent principalement depuis l'Irlande, le Royaume-Uni et la France. Malgré plusieurs couches de protection, ces câbles, qui contiennent des fibres optiques très fines, ne mesurent que deux centimètres d'épaisseur. Ils sont enterrés près des côtes, mais ensuite sont simplement posés sur le fond marin.
Le sabotage des câbles serait un acte de guerre
En août 2021, le navire océanographique russe Yantar, considéré comme un navire espion, a été aperçu en train de suivre le tracé de plusieurs câbles aux larges de l'Irlande. Dès le mois de janvier, l'amiral Sir Tony Radakin de la Royal Navy britannique avait exprimé son inquiétude, estimant qu'un sabotage des câbles sous-marins reviendrait à un acte de guerre. Selon Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, « une panne d'Internet XXL est bien sûr possible mais il faudrait pour cela que Moscou sectionne au moins une dizaine de câbles ».
Il existe, fort heureusement, une certaine redondance. Selon le site Telegeography, il y aurait en moyenne plus de 100 incidents par an au niveau des câbles sous-marins à travers le monde. De plus, de nombreux câbles relient l'Europe à l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie, sous la mer et sur terre. Les conséquences pour l'Europe et plus particulièrement la France dépendraient donc de l'ampleur du sabotage...