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Le tribunal des référés de Paris a rendu sa décision ce lundi 3 mars : les élèves ne pourront plus citer nommément leurs professeurs sur le site Note2be.com. Plusieurs syndicats d'enseignants avaient saisi la Cnil et la Justice en ce sens et ont donc obtenu gain de cause. L'ensemble de la profession, jusqu'à son ministre, Xavier Darcos, s'est réjoui de cette décision. La Cnil rendra son avis le 6 mars.
Actualité publiée le 19 février 2008
Le site qui proposait aux enfants de noter leurs professeurs sur Internet subit un tir groupé du Ministre de l'Education, des enseignants, de parents d'élèves et de la Cnil.
« Prends le pouvoir, note tes profs ! », disait le site Note2be.com. Les enfants y sont allés et, sans retenue, donnant à leurs enseignants une note de 0 à 20 dans six catégories (intéressant, clair, disponible, équitable, respecté et motivé). Selon notre confrère 01Net, qui a fait les comptes au début du mois de février, la note moyenne était de 14,5. Mais ce jeu allait un peu loin car les élèves -- comme il leur était demandé -- dévoilaient l'identité des professeurs ainsi que l'établissement et la classe où ils travaillent.
Les enseignants n'ont pas apprécié du tout. Un blog, ContreNote2be, a été créé. Le CPRLIL (Collectif Pour le Respect de la Loi Informatique et Libertés) a lancé une pétition. La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertésCommission nationale de l'informatique et des libertés) a reçu 17 plaintes, et 160 signalements (des messages signalant un abus possible), émanant de syndicats et d'enseignants. Des parents d'élèves se sont joints au mouvementmouvement. La Cnil a effectué un contrôle dans les locaux techniques du site (une opération rarissime). Les résultats de cette enquête seront annoncés le 6 mars prochain.
Hallali
Le Snes-FSU est monté d'un cran et a assigné en référé les responsables du site auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris. Après les déclarations d'hommes politiques sur l'évaluation des professeurs, après l'assignation d'un enseignant pour une gifle infligée à un élève (la comparution aura lieu le 27 mars prochain), le milieu enseignant a très mal ressenti cette action vécue comme un affront de plus. Le Ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a pris fait et cause pour les enseignants et condamné le principe d'un service de ce genre.
Cola, l'un des cofondateurs, s'est longuement expliqué dans les médias pour justifier son action. Colistier d'un candidat aux élections municipales à Paris (Pierre Lellouche), il s'est finalement retiré de cette campagne politique, « devant la confusion entretenue par certains entre mes activités professionnelles et mon engagement politique personnel » a-t-il affirmé.
Il ne reste plus qu'à attendre que le calme revienne...