Établis selon des critères obsolètes, les taux de couverture des réseaux de téléphonie mobile seraient gravement surestimés : c’est ce qu’affirme l’Association française des utilisateurs de télécommunications, qui appelle à l’adoption de nouveaux critères, notamment les connexions Internet.
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Les chiffres officiels de couverture du territoire par les opérateurs de téléphonie mobile « sont faux » et nécessitent le changement des critères qui servent à les calculer. Le taux réel « est très inférieur au taux officiel », selon l'Association française des utilisateurs de télécommunications (Afutt), qui vise ainsi les quatre opérateurs Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free Mobile, dans un communiqué publié vendredi 18 janvier.
L'association estime que « chacun constate une différence importante et persistante entre les taux régulièrement affichés par les instances publiques, qui se situent entre 98 et 100 % de couverture, et la perception des utilisateurs qui, en très grand nombre, témoignent jour après jour de la difficulté d'accès au réseau ».
Pour l'association de consommateurs, l'explication de ce « grand écart » se trouve dans les règles adoptées par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), qui fixent les critères minimums à observer, sur une zone déterminée, pour la considérer comme couverte. Ces critères, qui n'ont pas été revus depuis 2007, « n'ont plus aucune valeur », selon l'Afutt, qui donne comme exemple le fait qu'assurer la couverture du centre d'un bourg suffit pour considérer que la totalité de la commune est couverte.
Pas de garantie avec les numéros d'urgence pour les réseaux mobiles
L'association rappelle les critères de l'Arcep :
- pas plus de 20 secondes pour établir une communication ;
- une duréedurée minimum d'une minute pour la communication ;
- ne concerne que les communications effectuées à l'extérieur des mursmurs ;
- en usage piéton (pas plus de 5 km/h de vitessevitesse de déplacement).
Ces critères sont « totalement obsolètes à l'heure où l'usage du téléphone mobile s'étend massivement vers Internet, et peuvent encore davantage creuser la fracture numérique ». Plus grave, « ils ne permettent pas de garantir l'acheminement des appels d'urgence », ajoute l'association.
L'Afutt demande donc le changement de ces critères, s'agissant notamment de la durée garantie de communication, de la disponibilité d'un débit minimum d'un mégabit/seconde et de la possibilité d'accès au réseau en situation de mobilité. « L'applicationapplication de ces nouveaux critères se traduira naturellement par une forte multiplication du nombre de zones dites blanches [sans réseau, NDLRNDLR] sur notre territoire. C'est le prix de la vérité », estime l'association.