Les 50 millions anciens utilisateurs quotidiens de Megaupload avant sa fermeture en janvier dernier vont se réjouir. Dans une semaine, le service de partage et de téléchargement de fichiers renaîtra sous le diminutif de Mega. La confidentialité des fichiers partagés sera protégée par une clé de chiffrement AES difficile à casser.

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    C'est le coup d'éclat du moment. Fermé par les autorités américaines depuis le 19 janvier 2012, Megaupload, le site de partage de fichiers, devrait renaître de ses cendres. C'est Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, qui l'annonce lui-même sur Twitter. Il a délivré jeudi les grandes lignes de ce nouveau système au magazine Wired. Depuis vendredi, la presse a donc décrypté et relayé les nouvelles caractéristiques du service.

    Rebaptisé avec le diminutif Mega, le service sera ironiquement accessible un an, jour pour jour, après la fermeture de Megaupload, soit le 19 janvier 2013. Le service offrira les mêmes possibilités de stockage, partage, téléchargement ou visionnage en streaming de fichiers. Il comportera également un système de messageriemessagerie et de tchat audio et vidéo. En revanche, pour échapper aux foudresfoudres des autorités américaines et des autres pays, Mega emploie la technique du cloud adoptée depuis quelque temps par The Pirate Bay. Les serveurs sont des machines virtuelles réparties et mutualisées sur des serveurs se trouvant sur la planète entière. Difficile donc, de fermer l'intégralité du service d'un seul coup. Les données, quant à elles, se trouvent stockées et dupliquées sur des serveurs de stockage dans deux pays différents. Si l'un des pays souhaite fermer les serveurs, les fichiers sont donc disponibles en miroirmiroir sur l'autre.

    Comme en témoigne le très mégalomaniaque site personnel de <a href="http://kim.com/" title="Page personnelle de Kim Dotcom" target="_blank">Kim  Dotcom</a>, la guerre contre la Maison-Blanche et Hollywood est ouverte. On y trouve livrés pêle-mêle des arguments et vidéos pour assurer la défense du patron de la plateforme de partage de fichiers et quelques explications sur le prochain service. Le service portera le diminutif de Mega. En revanche, le nom de domaine devrait différer. © Eureka Presse

    Comme en témoigne le très mégalomaniaque site personnel de Kim  Dotcom, la guerre contre la Maison-Blanche et Hollywood est ouverte. On y trouve livrés pêle-mêle des arguments et vidéos pour assurer la défense du patron de la plateforme de partage de fichiers et quelques explications sur le prochain service. Le service portera le diminutif de Mega. En revanche, le nom de domaine devrait différer. © Eureka Presse

    Le futur Megaupload et le système de clé de chiffrement

    Mais surtout, ce qui va dépasser totalement les autorités, c'est le système de clé de chiffrement AES. L'idée est culotée, puisqu'il s'agit d'un procédé similaire à celui utilisé par la plupart des gouvernements pour protéger leurs données confidentielles.

    Même si pour le moment Kim Dotcom n'a pas livré le niveau de cryptage de l'algorithme, le principe de fonctionnement reste le suivant : lorsqu'un utilisateur se rendra sur le site pour y déposer un fichier, il suffira d'un clic droit pour le crypter et générer une clé de chiffrement. Un gouvernement ou un hacker qui prendrait la main sur les serveurs ne pourra donc rien faire sans la clé. Même Mega ne peut disposer de ces clés. Difficile donc d'accuser le service lui-même pour violation de droit d'auteur. À l'instar de YouTubeYouTube et Dailymotion, Mega sera donc un hébergeur et non un éditeur. Il ne pourra pas être responsable des contenus diffusés.

    En revanche, ce sont les utilisateurs qui seront responsables des contenus partagés. Pour le moment, difficile de savoir comment, concrètement, ils vont fournir la clé publiqueclé publique d'un fichier comme c'était le cas auparavant pour les liens Megaupload ou Megavideo sur des sites de référencement de contenus comme Allostreaming ou encore Dpstream.

    Toutefois, dès lors que ces clés seront disponibles publiquement, le contenu pourrait effectivement être détecté et le propriétaire du fichier illégal inquiété. Mais le dispositif promet d'être très lourd, puisqu'il faudra mener une procédure fichier par fichier, chacun comportant un encryptage différent.

    Illustration du compte Twitter de Kim Dotcom. L'audience d'extradition vers les États-Unis de Kim Dotcom a été reportée à mars 2013. En attendant, il reste assigné à résidence dans son manoir de Coatesville en Nouvelle-Zélande. Il a l’autorisation de se connecter à Internet seulement une heure par semaine. Cette extradition ne l’inquiète pas vraiment pour le moment puisque la perquisition policière à son domicile apparaît illégale. De même, la police néo-zélandaise a avoué qu’il a été placé de façon illégale sur écoute. © Eureka Presse

    Illustration du compte Twitter de Kim Dotcom. L'audience d'extradition vers les États-Unis de Kim Dotcom a été reportée à mars 2013. En attendant, il reste assigné à résidence dans son manoir de Coatesville en Nouvelle-Zélande. Il a l’autorisation de se connecter à Internet seulement une heure par semaine. Cette extradition ne l’inquiète pas vraiment pour le moment puisque la perquisition policière à son domicile apparaît illégale. De même, la police néo-zélandaise a avoué qu’il a été placé de façon illégale sur écoute. © Eureka Presse

    Mega pourrait avantager les artistes et ayants-droit

    Pour prouver qu'il ne veut pas de mal aux ayants-droit, Kim Dotcom explique qu'ils pourront mener une procédure pour demander le retrait d'un fichier voire le supprimer directement s'ils n'attaquent pas Mega. Mais surtout, le service souhaite se frotter à iTunesiTunes en proposant une plateforme de vente libre sans intermédiaires. Avec ce principe, l'artiste récolterait jusqu'à 90 % du prix de vente.

    Une nouveauté qui n'en n'est pas vraiment une, puisque ce système devait débarquer avec Megabox, une V2 de Megaupload qui devait ouvrir le 21 janvier, soit deux jours après l'opération du FBI. Ce service devait alors apporter une assise légale au site de partage en permettant aux artistes d'être directement rétribués par le public. Un revirement déplaisant pour l'industrie musicale et cinématographique, qui aurait alors fait pressionpression sur les autorités américaines pour faire tomber Megaupload, selon Emmanuel Gadaix, un Français responsable technique de la société.

    Pour le moment, Kim Dotcom reste dans son manoir de Nouvelle-Zélande où il dit travailler jour et nuit avec des avocatsavocats, développeurs, concepteurs, investisseurs et partenaires pour parfaire sa parade. Il a également promis de réembaucher avec une augmentation de salaire les 220 employés de Megaupload livrés à eux-mêmes depuis l'arrêt du site. Enfin, les anciens membres « premium » de Megaupload n'auront pas tout perdu. Ils retrouveraient leurs billes avec même un bonus.

    Cette annonce a laissé sans voix l'administration américaine. En pleine campagne pour les présidentielles, mis à part cette interview exclusive sur Wired, rares sont les informations sur le sujet. Les commentaires de l'administration et des ayants-droit le sont encore plus...