La cité phocéenne s'est assurée une place de choix parmi les plus gros hubs internet mondiaux. En cause : des investissements massifs dans le numérique et l'installation de 2Africa, plus long câble sous-marin du monde dont la mise en service, prévue cette année, soulève d'importants enjeux économiques et écologiques.


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    La cité phocéenne, carrefour du commerce et de l'immigration, capitale européenne de la culture... et pivot central du trafic internet mondial ? Les 17 câbles sous-marinssous-marins qui relient Marseille au reste du monde sont devenus des artèresartères vitales de la connectivité internationale, plaçant la ville au sommet du classement des hubs internet - ces points névralgiques où convergent et sont redistribués d'importants volumesvolumes de trafic internet.

    Quelles menaces planeront sur Internet en 2024 ? On vous répond dans cet épisode de Vitamine Tech. © Futura

    Alors que le projet 2Africa promet de relier 33 pays et plus de 3 milliards de personnes à travers trois continents, l'avancement de ce projet colossal se poursuit, et avec lui se dessine la promesse d'une manne économique mais aussi d'une menace écologique pour la région.

    Capture d'écran de la carte présentant l'avancement du projet 2Africa. © 2Africa cable
    Capture d'écran de la carte présentant l'avancement du projet 2Africa. © 2Africa cable

    2Africa, titanesque projet pour connecter l'Afrique au reste du monde

    Depuis 2022 et le dernier classement de l'ONG Telegeography, Marseille est le septième hub internet mondial grâce à ses infrastructures de pointe et à ses nombreux câbles sous-marins. Une septième place que la ville compte bien échanger en 2024 contre un numéro cinq, récompense d'investissements massifs - elle compte désormais cinq data centers et prévoit l'installation d'une douzaine d'autres à moyen terme, de quoi relier 30 câbles sous-marins à la ville et plusieurs milliards d'utilisateurs entre eux dans le monde. 

    Son projet le plus impressionnant : l'installation de 2Africa, câble sous-marin qui prend son départ au port maritime de Marseille-Fos. Appartenant au consortium Meta, il promet une connectivité sans précédent entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie, avec 33 pays reliés. Ses 37 000 kilomètres de long devraient lui permettre - excusez du peu - de faire le tour de l'Afrique, de Marseille, donc, au Portugal et à la Grande-Bretagne, en passant par la Mer rougeMer rouge et l'Afrique du sud. Une fois mis en activité, il devrait offrir une connexion plus fiable et rapide, notamment sur le continent africain où l'accès à internet reste un enjeu majeur.

    Les étapes cruciales du déploiement du câble sont en cours, avec des atterrages réussis dans plusieurs pays africains, dont le dernier en date au niveau du terminal pétrolier de Qua Iboe, au Nigéria. Si beaucoup d'atterrages restent à faire, notamment en Mer Rouge, la plupart ont été réalisés autour du continent, pour un démarrage prévu cette année et qui, contre toute attente, devrait avoir lieu dans les temps. 

    Une vache à lait qui menace l'environnement ?

    Une prouesse technique qui fait office de poids lourd dans l'économie de la cité phocéenne, créant des emplois et stimulant encore la croissance d'un secteur numérique déjà florissant, nécessaire pour une ville traversée par des difficultés économiques (comptez 9,4 % de taux de chômage, contre 6,9 à l'échelle nationale) et de fortes disparités sociales.

    Reste que cette expansion suscite tout de même des préoccupations. Les critiques pointent notamment l'empreinte écologique d'une telle activité : utilisation des ressources - la consommation des data centers marseillais représenterait, sur une année, « la consommation d'une ville de 150 000 habitants », estime Le Monde... à laquelle s'ajoute leur nécessaire refroidissement afin d'éviter la création d'îlots de chaleurchaleur dans une des villes les plus touchées par la hausse des températures due au réchauffement climatiqueréchauffement climatique

    Si le projet 2Africa devrait permettre à Marseille de consolider sa position d'énorme bonnet de la connectivité internet mondiale, son avancement soulève des défis pour la ville et la région qui devront être relevés en équilibrant croissance numérique et durabilité environnementale.