Le Japon a durci sa législation pour lutter contre le cyberharcèlement en allongeant les peines de prison ferme ainsi que le délai de prescription qui passe de un à trois ans.
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Le Japon mettra-t-il fin aux insultes en ligne ? Au pays du soleilsoleil levant, le cyberharcèlement est puni par la loi et une nouvelle législation encore plus dure vient d'être mise en place. Désormais, les personnes incriminées pourront être condamnées jusqu'à un an ferme de prison et une amende 300.000 yens, soit 2.100 euros. Un durcissement des peines qui comprenaient jusque-là un emprisonnement de moins de 30 jours et une amende de moins de 10.000 yens, soit 70 euros. Les victimes auront également plus de temps pour attaquer leurs cyberharceleurs avec un délai de prescription étendu à trois ans, contre un an précédemment.
Cette nouvelle politique a été adoptée après la mort d'Hana Kimura, une jeune catcheuse de 22 ans et participante à la télé-réalité japonaise « Terrace House: Tokyo 2019-2020 » sur Netflix. La jeune femme a été la victime d'un cyberharcèlement intense qui l'a poussé au suicide en mai 2020. Au Japon, les voix s'étaient levées suite aux peines très légères contre deux hommes accusés d'avoir insulté la jeune célébrité avant son décès. Le ministre de la Justice, Yoshihisa Furukawa, avait alors appelé à un durcissement des lois contre le cyberharcèlement, également demandé par la mère d'Hana Kimura.
Risques de censure
Pourtant, si cette nouvelle loi peut permettre de limiter le cyberharcèlement, certains ont exprimé leurs craintes concernant une censure légale, empêchant ainsi toutes critiques notamment des hommes politiques ou de toutes autres figures publiques.
Un point important soulevé et qui sera analysé dans trois ans, lorsque ladite loi sera de nouveau examinée pour savoir si la liberté d'expression a été, ou non, restreinte. « Nous pensons qu'il est important de travailler à l'éradication des insultes malveillantes qui peuvent parfois pousser les gens à la mort », a déclaré le ministre de la justice japonaise lors de la conférence de presse, en insistant sur le fait que cette loi ne visait pas à réduire la liberté d'expression. Affaire à suivre.