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L’Internet par satellite aiguise les appétits. Alors que SpaceX et Google ont décidé d’unir leurs forces, une autre alliance nommé OneWeb, réunit le groupe Virgin et le fondeur Qualcomm, tandis que Facebook poursuit son propre projet. © OneWeb Ltd
Elon Musk est un homme qui aime les défis. Après les voitures électriques TeslaTesla et le train subsonique Hyperloop, l'entrepreneur sud-africain veut désormais créer un réseau Internet haut débit dans l'espace. Par l'intermédiaire de sa société SpaceXSpaceX, qui conçoit les capsules Dragon et les lanceurslanceurs Falcon 9Falcon 9, Elon MuskElon Musk dit vouloir « créer un système mondial de télécommunications qui sera plus grand que tout ce qui a été imaginé jusqu'à présent ». Pour cela, le projet prévoit de concevoir puis de mettre sur orbiteorbite une constellationconstellation de 4.000 microsatellites qui offriront un débit équivalent à une connexion terrestre par fibre optique.
Le but serait de couvrir les très nombreuses zones encore pas ou mal desservies. En effet, selon les Nations Unies, 4,3 milliards de personnes n'ont pas accès à Internet. Un projet une fois de plus très ambitieux qui nécessitera du temps et surtout une somme colossale : 10 milliards de dollars, selon Elon Musk. Justement, SpaceX a reçu un soutien crucial de la part de GoogleGoogle. Le géant de l'Internet, accompagné du fonds d'investissement Fidelity, vient d'acquérir 10 % du capital de SpaceX pour 1 milliard de dollars.
Elon Musk, entrepreneur éclectique et visionnaire a bâti sa fortune grâce au service PayPal. Il a ensuite fondé Tesla Motors, SpaceX, SolarCity et lancé le projet de train subsonique Hyperloop. Il veut désormais établir une colonie sur Mars qu’il compte en partie financer avec son réseau Internet par satellites. © Dan Taylor / Heisenberg Media, Flickr, CC 2.0
Des satellites à 1.200 km d’altitude
Google explore déjà des solutions pour étendre l'accès Internet grâce à des ballons dirigeablesdirigeables (projet Loon) ou des drones (acquisition de TitanTitan Aerospace). La firme de Mountain View a également investi dans les microsatellites avec le rachat d'O3b Networks et de Skybox. Une soixantaine d'ingénieurs travaillent déjà sur le programme et SpaceX compte en recruter un millier dans les quatre ans qui viennent.
Les satellites évolueront à une altitude d'environ 1.200 kilomètres, une distance de la Terre plus réduite qui contribuera à accélérer la vitessevitesse de connexion par rapport aux satellites géostationnaires qui orbitent à 36.000 kilomètres. Le système de communication ne reposerait pas sur les ondes radio mais sur une technologie optique laserlaser à propos de laquelle aucun détail n'a été communiqué. « La vitesse de la lumièrevitesse de la lumière est 40 % plus véloce dans le vide spatial qu'elle ne l'est dans la fibre », a expliqué Elon Musk lors d'un entretien avec le site Bloomberg Businessweek.
Une connexion Web sur Mars ?
Cependant, le magnat n'est pas le seul à se lancer dans cette aventure. Un consortium nommé OneWeb vient de voir le jour avec pour objectif la création d'un réseau Internet basé sur une constellation de 648 satellites. Ce projet est soutenu par le groupe Virgin, du milliardaire Richard Branson, et le fabricant de puces Qualcomm. OneWebOneWeb pense pouvoir être opérationnel d'ici 4 ans alors que SpaceX parle d'au moins 5 ans.
Mais Elon Musk voit beaucoup plus loin... Il veut que ce réseau Internet soit non seulement une source de revenus pour financer la constructionconstruction d'une colonie sur Mars, mais aussi qu'il contribue à établir une connexion web sur la Planète rouge. « Il sera important d'avoir aussi un système de télécommunications sur Mars. Cela doit être fait et je ne vois personne d'autre pour le faire », assure-t-il.