Pourriez-vous passer une semaine avec seulement 3 gigaoctets ? C’est ce que propose l’ancienne ministre de l'Éducation nationale française Najat Vallaud-Belkacem dans une tribune publiée sur le site du Figaro.
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Le web est devenu un outil indispensable pour la recherche et le partage d'informations de nos jours. Cependant, ce réseau informatique mondial est régulièrement accusé d'envahir notre quotidien et surtout d'accentuer certains problèmes de société ou environnementaux. Afin d'y remédier, une ancienne ministre de l'Éducation nationale française, Najat Vallaud-Belkacem, a fait une proposition : rationner internet, en accordant un nombre limité de gigaoctets à utiliser quotidiennement pour chaque individu présent sur le territoire français.
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Internet : une solution devenue un problème
« S'affranchir des écrans ! Rationnons Internet ! » : c'est le titre de la tribune, publiée sur le site du Figaro, dans laquelle l'actuelle conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes exprime sans ambiguïté son opinion. Cette dernière soulève de réels problèmes liés à notre consommation du net comme la pollution numérique, qui représenterait 2,5 % de l'impact carbonecarbone de la France selon l'ADEMEADEME (l'Agence de la transition écologique) ou encore la dimension toxique que peut avoir la toile avec le contenu pornographique auquel il est facile d'accéder. Dans cette tribune Najat Vallaud-Belkacem, l'affirme, « les grands sujets », comme le harcèlement, les inégalités, la discrimination ou l'écologieécologie, seraient tous liés à Internet, et ajoute même voir la toile comme un facteur aggravant ces problèmes sociétaux et environnementaux. L'ancienne ministre pose alors une question cruciale : « avons-nous vraiment besoin de tant d'Internet que ça ? ».
C'est quoi 3 Go ?
Limiter la consommation de gigaoctet serait ainsi la solution pour la politicienne qui permettrait de restreindre au maximum les actions des internautes les plus turbulents. Seulement, voilà, les Français ainsi que le reste du monde consommeraient de plus en plus de données du fait des derniers services mis en ligne ces dernières années telles que les réseaux sociauxréseaux sociaux ou encore l'intelligence artificielle. Selon les chiffres de l'ARCEP, l'Autorité de régulation des communications, la consommation par client actif en 4G s'élevait à 15,9 Go/mois dans l'Hexagone l'année dernière, soit 1,3 Go de plus par rapport à l'année précédente. Rationner les Français à 3 Go par semaine est une idée qui serait sans doute très difficile à réaliser. Surtout que l'ancienne ministre de l'Éducation nationale imagine même restreindre l'accès Internet aux entreprises travaillant sur le territoire français. Mais concrètement, qu'est que représente 3 Go ? Les chiffres donnés par la plateforme de streaming NetflixNetflix rapportent qu'une heure de vidéo en qualité standard représenterait déjà 0,7 Go. Et en haute définition ? L'estimation passerait à 3 Go. Ce qui reviendrait à devoir attendre une semaine pour regarder la fin d'un film en HD.
Les enjeux écologiques et sociétaux d'Internet
Il est vrai que derrière l'utilisation d'Internet se cache de grands enjeux. La loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numériquenumérique en France souligne le fait que le numérique serait à l'horizon 2040 à l'origine d'environ 7 % des émissionsémissions de la France, contre 2 % aujourd'hui. Certaines études scientifiques démontrent même un lien de causalité bidirectionnelle entre la consommation d'énergie, l'utilisation d'Internet et l'empreinte écologiqueempreinte écologique. Et puis la surconsommation d'Internet représente aussi un risque pour notre santé, rendant certaines personnes addicts aux écrans.
Une idée controversée
Cependant, cette idée est loin d'avoir fait l'unanimité. Déjà parce qu'aujourd'hui, notre consommation de données serait plus souvent partagée entre le wifiwifi du bureau, la 4G du mobile et l'abonnement internet du domicile. Il serait donc compliqué de contrôler l'utilisation quotidienne de gigaoctet d'un individu sauf dans le cas où les autorités françaises mettraient en place une surveillance généralisée. Et ça, certaines personnes voient en cette idée une réelle menace à la liberté d'opinion, un moyen de contrôler le web en limitant le temps que les individus peuvent avoir pour s'informer. Côtés enjeux environnementaux, là aussi plusieurs personnes s'invectivent soulignant que l'empreinte environnementale du numérique dépendrait plus des terminaux et de leur possession que l'usage d'Internet. Un argument également défendu par l'ADEME qui estime que 78 % de cette empreinte numériqueempreinte numérique serait dus à la fabrication de télévisions, ordinateursordinateurs, tablettes et smartphones. Néanmoins, les enjeux pointés par l'ancienne ministre sont bel et bien réels et il est évident que des mesures fortes devront être prises pour préserver la planète et notre santé.