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La cohabitation entre les différentes technologies d'accès est potentiellement problématique. Depuis le NRA (nœud de raccordement d'abonnés) partent des gaines enfermant les câbles reliés aux clients des alentours. Dans des « torons » sont regroupés les paires de fils de cuivre : chacune correspond à un seul abonné et véhicule un certain type de connexion. Ainsi, des torons VDSL 2 voisinent avec des torons ADSL 2+ et des torons SDSL. Avant de décider s'il est raisonnable de déployer le très haut débit, les experts ont dû déterminer le niveau de perturbations électromagnétiques mutuelles induit par ces voisinages. Il semblerait que cela va passer, mais que le VDSL 2, avec ses fréquences élevées, est plus sensible aux perturbations externes (comme les ascenseurs ou les enseignes lumineuses), et aussi à la qualité des installations chez les particuliers. © Arcep
C'était un avis très attendu. Après deux ans de travaux, le comité d'experts regroupant les représentants de plusieurs opérateurs de télécommunications a approuvé l'introduction de la technologie à très haut débit VDSL 2 (Very high speed Digital Subscriber LineDigital Subscriber Line 2) sur la boucle locale de cuivrecuivre de France Télécom. Ce feufeu vert, donné par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), va permettre aux fournisseurs d'accès d'organiser un lancement commercial dès cet automneautomne à l'échelle nationale.
Depuis deux ans, le comité planchait sur ce projet d'accès à Internet, très intéressant sur le papier. Sa capacité théorique maximale est de 100 Mbits/s sur les lignes de cuivre, c'est-à-dire celles qui sont déjà en place et qui servent à l'ADSL. Les performances peuvent ainsi être fortement améliorées, sans bouleverser l'infrastructure actuelle et sans nécessiter de gros investissements.
Selon les situations, les connexions sont éligibles ou non au VDSL 2. Cette connexion à très haut débit est possible pour les clients reliés directement à leur NRA (nœud de raccordement d'abonnés), dans lequel coexistent les installations portant la téléphonie et Internet (les DSLAM, Digital Subscriber Line Access Multiplexer) des connexions SDSL et ADSL 2+. Un cas particulier est celui où une fibre optique déporte un NRA supplémentaire pour desservir un ensemble d'habitations distantes. Seront exclus les clients reliés par un réseau de distribution indirecte (en bas sur le schéma), où, pour cause de distances trop longues, des relais sont assurés par des sous-répartiteurs (SR). © Arcep
Une solution efficace et peu coûteuse à la pénurie de haut débit
Ces raisons ont poussé l'Inspection générale des finances à retenir le VDSL 2 comme piste à privilégier, alors qu'elle remettait un rapport très critique sur l'efficacité des pouvoirs publics concernant le déploiement des réseaux très haut débit. En effet, l'installation de la fibre optique nécessite d'importants moyens : or, si le VDSL 2 peut se poser en alternative peu coûteuse, pourquoi s'en priver ?
Le comité avait pour mission de déterminer si l'utilisation du VDSL 2 en situation de dégroupagedégroupage perturberait les technologies DSL existantes. « De nombreux acteurs ont contribué aux différentes étapes de ces travaux d'instruction [...] qui ont permis au comité d'experts de définir un compromis technique afin de disposer des meilleurs débits VDSL 2 », écrit l'Arcep, même si la capacité théorique maximale n'est pas atteinte.
Un débit réel de 50 Mbits/s et des zones rurales exclues
Cependant, le principal inconvénient du VDSL 2 réside dans ses spécificités techniques. Au-delà du premier kilomètre, la capacité de la ligne chute fortement et se rapproche de celle fournie par l'ADSL 2+. « Compte tenu des contraintes d'introduction [...], le débit réel maximum observé sur le territoire devrait se situer autour de 50 Mbits/s pour les lignes les plus courtes », prévient l'organisme.
Au regard des particularités du VDSL 2, l'autorité de régulation estime que 16 % des lignes InternetInternet - 5 millions tout de même - pourront en profiter vraiment. Naturellement, sont principalement concernées les « zones qui ne feront pas l'objet de déploiements FTTH [Fiber To The Home, par fibre optique, NDLRNDLR] à court terme ». Autrement dit, les zones rurales, où la population est faiblement concentrée.
Le VDSL 2 disponible à l’automne
« Une pré-généralisation du VDSL 2 est lancée à l'échelle de deux départements, la Dordogne et la Gironde. Cette opération va permettre aux opérateurs tiers de tester l'ensemble des processus des offres de gros dans le cadre de l'utilisation du VDSL 2 : commande, livraison et identification des difficultés », annonce l'Arcep.
Cette phase achevée, France Télécom « complètera ses offres de gros pour y inclure le VDSL 2. Dès la publication de ces nouvelles offres, les opérateurs disposeront d'un délai de trois mois pour préparer le lancement du VDSL 2 sur le reste du territoire ».
Si tout se passe bien, le VDSL 2 sera disponible techniquement cet automne. « Le calendrier de disponibilité commerciale des offres VDSL 2 dépendra ensuite de la stratégie propre à chaque opérateur », rappelle l'Arcep, qui promet de suivre « attentivement l'introduction du VDSL 2 ». Un premier bilan sera dressé à l'automne 2014.