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Chez X, la filiale d'Alphabet (maison-mère de GoogleGoogle) en charge des programmes de recherche et développement, les équipes sont récompensées lorsqu'elles tuent un projet. Comme l'a expliqué Astro Teller, l'homme qui dirige X (anciennement Google X), « un scepticisme enthousiaste n'est pas l'ennemi d'un optimisme sans borne ». En s'attaquant d'abord aux aspects les plus complexes d'une idée, les chercheurs en éprouvent les limites et décident si elle vaut la peine d'être poussée plus avant. C'est ainsi que nombre de projets très ambitieux ont finalement été abandonnés sans que cela soit considéré comme un échec.
C'est vraisemblablement le cas du programme de drones solaires destinés à relayer une connexion Internet sans fil dans des zones de la planète peu ou non couvertes. Un représentant de X a confirmé au site Business Insider que ce projet avait été abandonné il y a déjà plusieurs mois. En 2014, Google avait fait l'acquisition de TitanTitan Aerospace, qui avait conçu des drones autonomes munis de panneaux solaires sur les ailes et capables de voler à haute altitude pendant plusieurs mois. Une idée également poursuivie par Facebook avec ses drones Aquila.
Le projet Loon plus viable que Titan Aerospace
Mais, contrairement au réseau social de Mark ZuckerbergMark Zuckerberg, Google a donc choisi de ne pas continuer sur la voie des drones solaires et de se recentrer sur son projet Loon. Lancé en 2013, il doit offrir un accès Internet à haut débit diffusé par des ballons stratosphériques capables de voler durant plusieurs mois. « En comparaison, la faisabilité technique et économique du projet Loon présente une voie beaucoup plus prometteuse pour connecter les zones rurales et reculées de la planète », a justifié Google.
Suite à la réorganisation de 2015 qui avait vu la création de la maison-mère Alphabet, Titan avait été intégré au projet Wing, un concept de drones de livraison censés prendre les airsairs dès cette année. En octobre dernier, David Vos, le directeur de Wing, avait quitté son poste, laissant penser que le projet avait du plombplomb dans l'aile. Mais Google semble bien décidé à poursuivre et ne pas laisser Amazon seul sur ce créneau.
Google s'offre les drones de Titan Aerospace
Article de Numerama, paru le 18/04/2014
Avec les drones solaires de Titan Aerospace, Google pourra faire d'une pierre deux coups. En effet, la firme pourra à la fois parfaire son projet de fourniture d'accès à Internet sans fil dans les zones sous-développées et disposer de photographiesphotographies aériennes en temps réel, précieuses pour l'analyse de données.
Alors que la rumeur prêtait à FacebookFacebook l'intention d'acheter le fabricant de drones Titan Aerospace, c'est finalement Google qui met la main dessus. La firme de Mountain View a l'intention d'utiliser les drones à très longue autonomie pour accélérer le développement du project Loon, son projet de création d'un réseau aérien de fourniture d'accès à Internet dans les zones isolées ou sous-développées.
Titan Aerospace dispose de deux types d'avions sans pilote en développement, capables de voler à une vingtaine de kilomètres d'altitude et munis de larges panneaux solaires sur les ailes, qui leur leur donnent une autonomie de plusieurs mois. Cette source peut aussi alimenter des équipements électriques, tels que des routeurs Wi-Fi à longue portée. Le lancement commercial de ces drones était prévu pour l'année prochaine.
En septembre 2013, Titan Aerospace a dévoilé les drones solaires, censés pour voler plus de quatre millions de kilomètres. © TomoNews US, YouTube
« Chez Titan Aerospace, nous sommes convaincus par le potentiel qu'a la technologie, et en particulier, les "satellites atmosphériques", pour améliorer la vie des gens, assure un message désormais visible sur la page d'accueil de la société, pour annoncer l'acquisition par Google. Ce sont encore les premiers jours pour la technologie que nous développons, et il y a beaucoup de façons dont nous pensons pouvoir aider les gens, que ce soit en fournissant une connexion à Internet dans des zones éloignées ou en aidant à surveiller des dommages environnementaux comme les nappes de pétrolepétrole ou la déforestationdéforestation. »
Les drones de haute altitude, un projet qui ne fait pas l’unanimité
Mais le projet également partagé par Facebook avec l'initiative Internet.org ne fait pas l'unanimité. « Lorsque vous mourez de la malariamalaria, j'imagine que vous pourrez lever les yeuxyeux et voir le ballon-sonde, mais je ne suis pas sûr que cela vous sera d'une grande aide », avait taclé Bill GatesBill Gates, plus préoccupé par les problèmes sanitaires que par les problèmes de communications électroniques. Quant à Facebook, qui avait négocié avec Titan Aerospace l'achat de 11.000 drones, s'était rabattu le mois dernier sur une petite société britannique, Ascenta, également spécialisée dans les drones stratosphériques, rachetée 20 millions de dollars.
Avec Titan Aerospace, Google pourra disposer de drones plus fiables que les ballons dirigeablesdirigeables utilisés avec Projet Loon. Mais selon le magazine Forbes, la firme pourrait aussi décider d'utiliser ses petits avions pour réaliser une cartographie aérienne avec ses propres moyens. Elle obtiendrait alors des images en temps réel, qu'elle pourrait analyser avec des algorithmes spécialement conçus, pour enrichir ses très grandes bases de données, notamment dans le cadre du développement des voituresvoitures automatisées Google Cars. Ce qui ne manquera pas, le cas échéant, de soulever des questions de protection de la vie privée.