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Jusqu'à présent, la question du respect de la vie privée par le service Google Street View s'était principalement posée pour les passants et les plaques d'immatriculation des véhicules. Pour répondre à cette inquiétude légitime, GoogleGoogle avait mis en place un système de floutage - insuffisant pour certains - permettant d'anonymiser certaines informations présentes sur les clichés. Les réactions ont été particulièrement offensives en Allemagne, en Irlande et au Japon tandis qu'en France, la Cnil s'est interrogée.
Mais si la confidentialité des piétons et de certaines informations sensibles est nécessaire pour préserver le domaine de la vie privée, toute la question est de savoir où celle-ci s'arrête. Street View aurait-il encore un intérêt si des centaines de milliers de bâtiments étaient floutés au nom de la vie privée ? Un tel service serait-il encore viable si une large part de son contenu était inexploitable ?
Ces questions, Google va devoir se les poser rapidement. En effet, la presse allemande rapporte que le ministère de la consommation estime le nombre de requêtes demandant le floutage d'immeubles et d'habitations à 150.000 (50.000 demandes par courrier et 100.000 par courrier électronique). En tout, cela concernerait pas moins de 200.000 bâtiments, selon le journal Süddeutsche Zeitung.
Un projet de loi déposé en France
« Si l'on prend en compte le fait que de nombreuses demandes portent sur plusieurs bâtiments, on devrait largement dépasser les 200.000 adresses d'ici à la fin de l'année » selon le quotidien allemand, cité par l'AFP. Pour Google, c'est évidemment une très mauvaise nouvelle. Le porteporte-parole de la branche allemande, cité par le journal, a contesté ces chiffres. Selon lui, les demandes ne devraient pas excéder « un nombre à cinq chiffres », donc moins de 100.000 requêtes.
En France, un député du Nouveau Centre avait déposé fin novembre 2009 une proposition de loi exigeant que Google obtienne d'abord l'autorisation des habitants avant de pouvoir prendre des photographiesphotographies des différentes villes de France. Sans cet accord, Street View aurait l'interdiction « de collecter ou de traiter des données faisant apparaître des immeubles d'habitation et leurs dépendances, des chemins privés ou des jardins et des cours privés ».
Pour la firme américaine, cela représenterait un travail titanesque et rallongerait considérablement son travail de cartographie virtuelle des villes du monde. Dans la seule France métropolitaine, on compte plus de 36.570 communes (au premier janvier 2009). Nul doute que Google doit espérer que les velléités françaises et allemandes n'aillent pas trop loin. Ou alors, il faudra également effacer les bâtiments du service...
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