Aux États-Unis, des chercheurs ont utilisé une IA pour créer des capteurs capables de déterminer la pollution engendrée par le trafic des trains transportant du charbon. Les résultats ne sont pas bons.
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Pour certains, les IA présentent une menace existentielle ; pour d'autres, leur puissance permet d'améliorer la qualité de vie des humains. Mais si leur consommation en énergieénergie reste conséquente, elles peuvent aussi permettre de réaliser des études scientifiques pointues en matièrematière d'écologieécologie pour réduire les pollutions.
C'est le cas à Vallejo, en Californie (États-Unis) où Nicholas Spada, un scientifique et ingénieur en aérosolsaérosols à l'Université de Californie à Davis, a créé une étrange machine dont les données sont traitées par l'intelligence artificielle. L'équipement porté sur un trépied comprend une caméra, un capteurcapteur d'airair, une station météorologique et un processeur animé par une IA. Son objectif : recueillir des informations à long terme sur la qualité de l'air local.
Mais pas n'importe où, uniquement au niveau des voies ferrées servant au transport de charboncharbon. Durant six mois, avec son équipe, il a placé son appareil pour identifier le passage des trains transportant du charbon et enregistrer leur impact sur la qualité de l'air. Il faut dire qu'aux États-Unis, environ 70 % du charbon est convoyé par train depuis des dizaines de mines vers des centrales électriques et des terminaux maritimes. Ainsi, 513 millions de tonnes de charbon ont été transportées d'un bout à l'autre du pays, sans compter des exportations de 85 millions de tonnes. Le hic, c'est que ce charbon voyage dans des wagons à ciel ouvert. Dès qu'il y a du ventvent, et avec la vitessevitesse du train, ces wagons libèrent énormément de poussière.
Une IA pour défendre les populations contre la pollution
Auparavant, pour mesurer l'impact de cette poussière libérée par les wagons sur la qualité de l'air, il fallait que des humains comptent les trains de charbon et comparent ensuite les données relevées par des capteurs d'air ambiant. L'utilisation de caméras automatiques n'étaient pas satisfaisante. Mais avec le système mis au point par l'équipe de chercheurs, l'intelligence artificielle permet d'identifier les moments précis où passent ces trains 24/24 en les reconnaissant systématiquement.
L'analyse des données de pollution est alors couplée avec celle des images et celle de la météométéo locale. In fine, les données analysées par l'équipe ont montré que lorsqu'ils traversent la ville, les trains transportant du charbon augmentent considérablement les PM2,5 ambiantes, autrement dit, le taux de particules fines (2,5 micronsmicrons de diamètres). Ce type de particules est associé aux maladies respiratoires et cardiovasculaires, et augmentent la mortalité locale. Même une exposition à court terme aux PM2,5 peut nuire à la santé. Grâce à cette IA, et cette étude pointue de l'état réel de la pollution ambiante générée par les poussières de charbon et le diesel des trains, les populations locales qui ont collaboré avec les chercheurs, pourraient se faire entendre auprès des autorités pour que ces dernières légifèrent contre cette pollution.