Facebook a fait l’acquisition de CTRL-Labs, une jeune pousse qui développe un bracelet capable de piloter un ordinateur via les signaux électriques transmis aux muscles par le cerveau.
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FacebookFacebook a annoncé lundi 23 septembre avoir acheté une start-up cherchant à rendre possible le contrôle d'ordinateurs ou d'autres appareils directement à l'aide du cerveaucerveau, et non plus d'une souris ou d'un mouvementmouvement de doigt. Avec cette acquisition de CTRL-labs, le réseau social renforce son ambition de créer un lien direct entre le cerveau humain et les machines.
La startup intégrera un laboratoire du géant technologique, le Facebook Reality Labs, a déclaré Andrew Bosworth, responsable au sein du département chargé de la réalité augmentée chez Facebook. Il s'agit ainsi d'accélérer le développement de cette technologie et de la rendre accessible plus rapidement pour le grand public, a-t-il précisé.
« Nous savons qu'il y a des moyens plus naturels, intuitifs d'interagir avec les appareils et la technologie, a-t-il écrit dans un message publié sur le réseau social. Et nous voulons les construire. L'idée pour cela est un bracelet qui permette aux gens de contrôler leurs appareils comme une extension naturelle de leur mouvement ».
Cette vidéo est une démonstration de la technologie mise au point par CTRL-labs. © CTRL-labs
Le bracelet interprète les impulsions électriques
Il a expliqué que ce bracelet interpréterait les impulsions électriques, similaires à celles entraînant la contraction d'un muscle, par exemple pour appuyer sur un bouton. Sauf qu'il ne s'agirait plus ici de cliquer mais simplement de penser à l'action voulue. Ces impulsions seront décodées et « traduites en un signal numérique que votre appareil peut comprendre, a expliqué Andrew Bosworth. Il capture votre intention afin de vous permettre de partager une photo avec un ami, en utilisant un mouvement imperceptible ou simplement, eh bien, en voulant le faire ».
Facebook n'a pas précisé les termes financiers de cette acquisition mais des médias américains ont affirmé que la transaction s'élevait entre 500 millions et un milliard de dollars. En août, une équipe de chercheurs américains financée par Facebook est parvenue à traduire en mots l'activité du cerveau, via des algorithmes. « D'ici une dizaine d'années, la capacité à taper directement depuis notre cerveau sera peut-être considérée comme normale », avait expliqué Facebook dans un article en ligne faisant le point sur ce projet lancé deux ans auparavant.
D'autres entreprises se sont également lancées dans la course au cerveau connecté, notamment la startup Neuralink appartenant à Elon MuskElon Musk. Cette dernière travaille, elle, sur un minuscule capteurcapteur destiné à être implanté dans le cerveau et devrait réaliser ses premiers tests sur des individus dès l'an prochain.
L'interface cerveau-machine de Facebook progresse
Article d'AFP-Relaxnews, le 1/08/2019
Le réseau social pense que d'ici une décennie, écrire en utilisant uniquement son cerveau sera devenu commun.
Une équipe de chercheurs américains financée par Facebook est parvenue à traduire en mots l'activité du cerveau via des algorithmes, une étape de plus vers l'ambition partagée par d'autres entreprises, comme celle d'Elon Musk, de créer un lien direct entre le cerveau humain et les machines.
Les scientifiques de l'université californienne UCSF ont publié cette semaine une étude montrant leurs progrès dans la création d'une interface cerveau-ordinateur : l'activité des neuronesneurones est transmise à la machine grâce à des implantsimplants, et décodée par des algorithmes, dans un contexte déterminé (un choix limité de questions-réponses). À terme, l'ambition serait d'utiliser une méthode moins contraignante que les implants, comme une paire de lunettes à réalité augmentée, équipée de capteurs et contrôlée par la pensée.
Pourquoi Elon Musk et Mark Zuckerberg s’intéressent à nos cerveaux ?
« D'ici une dizaine d'années, la capacité à taper directement depuis notre cerveau sera peut-être considérée comme normale », a expliqué Facebook mardi dans un article en ligne faisant le point sur le projet lancé il y a deux ans. « Il n'y a pas si longtemps, cela relevait de la science-fiction. Maintenant, cette perspective semble atteignable ». Elon Musk, le fantasque patron de TeslaTesla et de Space X, avait frappé les esprits il y a dix jours en affirmant que sa start-up Neuralink avait réussi une expérience dans laquelle un singe contrôlait un ordinateur directement depuis son cerveau. L'entreprise est censée commencer ses tests sur des humains dès 2020, dans le but de combattre certaines maladies affectant le cerveau ou la moelle épinièremoelle épinière.
Un objectif de santé qui guide aussi la recherche de l'équipe de l'UCSF : rendre la parole aux personnes rendues muettes à cause de paralysies, de lésions à la moelle épinière ou de maladies neurodégénérativesmaladies neurodégénératives. « À ce stade, les patients paralysés souffrant de perte de la parole ne peuvent recourir qu'à des technologies basées sur les mouvements des yeuxyeux ou les contractions musculaires pour épeler très lentement les mots sur un écran, explique Eddie Chang, neuroscientifique à l'université californienne. Pourtant, dans de nombreux cas, la capacité à s'exprimer est toujours présente dans leur cerveau. Nous avons juste besoin de la technologie pour leur permettre de s'en servir de manière fluide ».
L'étude publiée dans la revue Nature Communications détaille comment les scientifiques ont réussi à entraîner la machine pour lui faire traduire les signaux reçus via les implants, pendant que les volontaires parlaient à voix haute. Le système d'intelligence artificielle était guidé par un contexte de questions à choix multiple posées aux personnes. Le « projet Steno » étudie la possibilité de fabriquer un accessoire connecté permettant de taper sur un écran simplement en imaginant parler dans sa tête. Il est financé par un laboratoire du géant des technologies (Facebook Reality Labs) faisant de la recherche sur les technologies de réalités augmentée et virtuelle.
Des experts sceptiques
« Nos progrès montrent à quoi pourraient un jour ressembler des interactions avec des lunettes connectées », a tweeté Andrew Bosworth, vice-président de la division « équipements de consommation » de Facebook. Les chercheurs espèrent concevoir une interface capable de décoder 100 mots par minute en temps réel, avec un vocabulaire de 1.000 mots et un taux d'erreur inférieur à 17 %, d'après Facebook.
De son côté, Neuralink a dévoilé une puce dotée de fils ultra-fins pouvant être implantés dans le cerveau par un robotrobot, qui ressemble à une sorte de machine à coudre ultra-précise. « Le but est de créer une interface totale entre le cerveau et la machine (...) Arriver à une symbiose avec l'intelligence artificielleintelligence artificielle », a expliqué Elon Musk, qui ambitionne aussi de sauver l'humanité en colonisant Mars.
Plusieurs experts en neurologieneurologie ont cependant exprimé des doutes sur les possibilités réelles de ces technologies, même à moyen terme, étant donné la façon dont nous mobilisons plusieurs parties du cerveau, même pour accomplir des tâches simples. Cette relation intime dont parle Elon Musk relève « plutôt d'une vision d'un avenir très lointain, estime ainsi Andrew Hires, maître assistant de neurobiologie à l'université de SouthernSouthern California, interrogé par l'AFP. Il n'est pas certain que nous arrivions un jour à ce stade ».