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Le Virtual Cocoon en projet. © Mark Richards
Les casques dits de réalité virtuelle ne sont que des engins primitifs. Pour plonger vraiment un être humain dans un monde différent, l'écran et les écouteurs ne suffisent pas. C'est le credo d'une équipe des universités de York et de Warwick réunie sous la houlette de l'Engineering and Physical Sciences Research Council (EPSRC). Pour aller plus loin, affirment ces chercheurs, il faut aussi diffuser l'information par les autres sens, donc par le son, l'odeur et même le toucher et le goût.
Ce genre d'outil, estiment-ils, deviendra un jour très utile pour de multiples applicationsapplications, ludiques ou professionnelles. Et d'imaginer des réunions à distance, des programmes éducatifs, la formation de pilotes d'engins divers, l'entraînement de chirurgiens ou une balade dans une rue de l'Egypte ancienne.
Sans aller jusqu'à réaliser un engin de grande taille dans lequel une personne pourrait s'introduire (le projet I-Cocoon existe pourtant), les chercheurs ont planché sur un casque sophistiqué, baptisé Virtual Cocoon.
La maquette du Virtual Cocoon, avec un écran (ici factice) et un tuyau pour inspirer des odeurs... © EPSRC
Faire interagir les cinq sens
La maquette a été présentée lors d'une conférence, Pioneer 09, qui vient de se tenir à Londres. Elle montre un écran panoramique inclus dans une visière à rabattre devant les yeuxyeux. L'utilisateur doit aussi s'enfoncer dans les narinesnarines le double embout d'une canulecanule nasale, qui diffusera des produits odorants. C'est l'équipe d'Alan Chalmers, de l'université de Warwick, qui travaille actuellement sur la réalisation d'un système capable d'émettre des odeurs sur commande. Le casque sera complété par un système tactile, par exemple inclus dans des gants, et pourquoi pas d'un distributeur de saveurs dans la bouche.
« Les projets actuels de réalité virtuelle se focalisent sur un ou deux sens, généralement la vue et l'audition, résume David Howard, de l'université de York, qui participe au projet. Nous ne connaissons aucun groupe de recherche dans le monde travaillant sur ce que nous voulons faire ».
L'objectif de l'équipe est en effet de comprendre comment coopèrent nos cinq sens pour mieux les stimuler et donc pour mieux restituer la sensation du réel. L'équipe est consciente des risques de la réalité virtuelle, qui font depuis longtemps l'objet de débats parce qu'elle plonge un individu dans un environnement qui n'est pas réel. Certains estiment qu'il faudra un jour légiférer sur ce genre d'applications...