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Comparaison entre le clavier Touch Cover (à gauche) et le clavier Type Cover (à droite). Le premier a l’avantage de la finesse mais pas du confort. Pour un usage intensif, mieux vaut opter pour le second modèle, dont les touches larges et confortables autorisent une frappe rapide. © Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Face à l'incontournable iPad et à la cohortecohorte de modèles Android, un petit nouveau a fait cette année son entrée sur le marché des tablettes tactilestablettes tactiles. Il s'agit ni plus ni moins que de MicrosoftMicrosoft, qui a profité du lancement de son nouveau système d'exploitation Windows 8 pour annoncer la Surface, une tablette de 10,6 pouces. Elle utilise la fameuse interface « moderne » du nouveau Windows, autrefois appelée Metro. Une appellation à laquelle Microsoft a dû renoncer à la suite d'un contentieux avec la chaîne de magasins allemande éponyme. Selon l'expression employée par Steve Ballmer, cette tablette a pour vocation d'« amorcer la pompe » Windows 8 en servant en quelque sorte de produit de référence. Surface est déclinée en deux versions.
La première, nommée Surface RT, qui repose sur une architecture processeur ARM, est sortie le 26 octobre en même temps que Windows 8. Elle est disponible à partir de 489 euros dans sa version 32 Go, sans clavier. Une Surface Pro, basée sur l'architecture x86x86, arrivera début janvier avec un processeur IntelIntel Core i5. Son prix sera nettement plus élevé, à partir de 899 dollars (à priori l'équivalent en euros) pour le modèle 64 Go. À ce niveau de prix, tous les logiciels compatibles avec les versions pour PC de Windows pourront être installés et utilisés sur la tablette, ce qui n'est malheureusement pas le cas avec la tablette RT actuelle.
Design et prise en main de la Surface
Outre l'architecture processeur, la Surface Pro se distingue par son écran 10,6 pouces Full HD affichant 1.920 x 1.080 pixels (contre 1.366 x 768 pixels pour la Surface RT), un port USB 3.0 classique (USBUSB 2.0 pour la Surface RT) et la présence d'un stylet. Nous avons pu tester une Surface RT pendant une semaine en nous glissant dans la peau d'un utilisateur pour naviguer sur InternetInternet, consommer des contenus, travailler, communiquer et jouer afin de vous livrer nos impressions.
La tablette Surface RT de Microsoft avec le clavier optionnel Type Cover. Le nouvel écran de démarrage de Windows se compose des fameuses tuiles dynamiques qui correspondent chacune à une application. On peut les agencer à volonté et ainsi personnaliser l’affichage. © Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Au premier contact, la Surface nous a tout de suite plu pour le sentiment de qualité qu'elle inspire. La finition est impeccable et le design épuré se distingue des tablettes existantes grâce à des lignes mêlant rondeur et un cadre aux bords biseautés qui assure une bonne prise en main. Le revêtement de la coque à base de magnésiummagnésium (qui utilise une technologie appelée VaporMg) procure un toucher assez doux mais pas glissant, même lorsque l'on tient la tablette en main pendant un long moment. En revanche, la Surface est un peu lourde lorsqu'il s'agit de la tenir d'une main ou de l'utiliser en position allongée. Microsoft annonce un poids de 680 g, là où l'iPadiPad affiche 652 g. L'écart n'est certes pas énorme, mais il se ressent sur un usage prolongé. Microsoft a cependant eu la bonne idée d'intégrer un pied de maintien qu'il suffit d'ouvrir pour faire tenir la Surface dans une position inclinée, regarder une vidéo ou taper confortablement avec le clavier. En effet, si la tablette de Microsoft possède une interface 100 % tactile et le clavier virtuel qui va avec, elle peut aussi s'utiliser avec un vrai clavier vendu en option. Il se connecte à la tablette par un système d'aimantsaimants bien conçu qui s'enclenche aisément sans avoir à chercher l'emplacement.
Surface et Windows 8 : une interface vivante
Il existe deux modèles de clavier : le Touch Cover (120 euros), un clavier tactile ultrafin qui fait office de couverture de protection. Et pour un usage plus intensif, Microsoft a prévu un clavier classique nommé Type Cover (130 euros). Nous avons testé les deux versions, qui offrent l'une comme l'autre un bon confort de frappe, mais se destinent à des usages différents. Le Touch Cover a pour lui la finesse, mais ses touches presque sans relief ne sont pas mobilesmobiles et, de notre point de vue, pas très agréables pour taper rapidement. Le clavier Type Cover, en revanche, se prête parfaitement à un usage intensif avec ses véritables touches. La Surface se transforme alors en ordinateur portable. Le clavier est agréable, les touches larges et confortables autorisent une saisie rapide. De nombreux boutons de raccourcis (partager, rechercher, paramètres, périphériques) permettent de naviguer aisément dans l'interface de Windows. Côté autonomieautonomie, en l'utilisant de façon quotidienne et intensive, la tablette ne nécessitait pas d'être rechargée avant la fin de la journée. Un bon point donc.
L'interface représente sans aucun doute le plus grand bouleversement auquel les utilisateurs habitués à Windows doivent s'adapter. Au démarrage, la tablette s'ouvre sur le nouvel écran d'accueil avec ses fameuses tuilestuiles dynamiques qui affichent des contenus en temps réel associés aux applicationsapplications qu'elles représentent. Disons-le clairement : cette interface n'est pas plus difficile à apprivoiser que celles de l'iPad et des tablettes AndroidAndroid. On saisit rapidement la logique de fonctionnement et la navigation tactile est complètement fluide et très réactive. Il suffit ensuite d'organiser l'écran d'accueil en agençant les tuiles comme on le souhaite. Une fois les différentes applications configurées, les tuiles commencent à diffuser des contenus en temps réel : arrivée d'un nouveau message, diaporama des photos présentes dans la galerie, météométéo, titres d'actualité, etc. Nous avons apprécié le coté vivant de cette interface que n'ont pas les systèmes d'exploitation mobiles concurrents.
Sur la Surface RT, le navigateur Internet Explorer 10 est rapide et agréable à utiliser grâce à son interface dépouillée qui favoriser l’affichage des contenus. On s’étonne qu’il ne prenne pas en charge les contenus Web reposant sur Silverlight, qui est pourtant une technologie développée par Microsoft. Précisons que cette impasse technique n’existe que sur la Surface RT, qui a été conçue sur une plateforme ARM, et dont le navigateur ne prend pas en charge les plugins. © Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Le plus déroutant finalement ne concerne pas la nouvelle interface de Windows RTWindows RT, mais plutôt sa cohabitation avec une interface Windows classique. En effet, sur l'écran d'accueil, une tuile Bureau permet de basculer sur l'affichage classique de Windows 8, où l'on retrouve l'explorateur de fichiers et les programmes épinglés sur la barre des tâches.
On bascule sur le bureau Windowsbureau Windows lorsqu'on lance notamment l'un des logiciels de la suite bureautiquebureautique Microsoft OfficeMicrosoft Office. Et c'est finalement cette dualité qui est la plus perturbante, car elle impose une gymnastique de va-et-vient entre deux interfaces radicalement différentes, ce qui peut être source de confusion. Il est aussi plus compliqué de se créer un environnement familier, car il faut à chaque fois réfléchir sur quelle interface Windows on doit aller selon les outils que l'on souhaite utiliser.
Microsoft fait l’impasse sur Silverlight
Qu'il s'agisse de faire tourner des applications, des jeux ou de lire des vidéos, la Surface RT s'en sort sans difficulté, et là encore, elle n'a rien à envier à ses rivales. La tablette intègre par défaut le navigateurnavigateur maison Internet Explorer 10, rapide et plaisant avec son interface dépouillée qui favorise une navigation en plein écran très agréable.
En revanche, nous avons constaté qu'il est impossible de lire les contenus sur Internet reposant sur la technologie Silverlight. Ce fut le cas notamment pour sur le site du portail de France Télévisions, où nous n'avons pu lancer la lecture d'une vidéo en streamingstreaming. Cet équivalent du FlashFlash a pourtant été développé par Microsoft, mais pour la plateforme x86 et non ARMARM. Ce problème n'est pas rédhibitoire, mais mieux vaut le savoir en fonction des sites Web que l'on fréquente le plus souvent.
Word avec les doigts
Nous avons voulu nous pencher sur l'une des spécificités de la Surface RT : la présence par défaut d'une version d'évaluation de la suite bureautique Microsoft Office 2013. On dispose du traitement de texte Word, du tableurtableur Excel, du logiciel de présentation PowerPoint et du bloc-notes OneNote. Tous ont été adaptés à l'interface tactile : on peut s'en servir exclusivement avec les doigts sans recourir au clavier physiquephysique. Mais la possibilité de combiner la manipulation tactile et le clavier physique est tout à fait intéressante et inédite pour Windows.
En rédigeant une partie de cet article depuis la tablette Surface, nous avons rapidement et instinctivement commencé à nous servir des doigts pour zoomer, faire défiler la page ou sélectionner du texte. On peut ainsi taper son texte au clavier mais se servir des doigts pour les actions de mise en page. Par exemple, corriger un texte en pointant le doigt sur les mots signalés par le correcteur d'orthographe permet d'aller beaucoup plus vite qu'avec la souris. Cette pratique mixte est bien plus intuitive et permet de se construire sa propre ergonomie. Nous y voyons là un vrai avantage de la Surface par rapport à la concurrence.
Manipuler le traitement de texte Word avec les doigts pour contrôler certaines commandes, comme ici pour corriger un texte, s’avère très pratique. On prend rapidement le réflexe de combiner la frappe au clavier pour la vitesse et les actions tactiles pour faire défiler, sélectionner ou zoomer sur du texte. Une pratique valable pour les autres logiciels de Microsoft Office 2013. La suite bureautique est livrée par défaut en version d’évaluation avec la tablette. © Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Jouer le jeu du nuage avec SkyDrive
L'autre spécificité de la tablette de Microsoft est l'intégration poussée du service SkyDrive. Celui-ci propose un espace de stockage gratuit de 7 Go à tout utilisateur titulaire d'un compte Microsoft. On peut y stocker ses photos, ses vidéos, ses documents et y accéder depuis n'importe quel ordinateur connecté à Internet.
Dans le cas de la Surface, des options d'enregistrement direct sur SkyDrive sont présentes dans les logiciels Office ou dans l'application photo, de telle sorte que la sauvegardesauvegarde dans le nuagenuage se fait automatiquement. Ajoutons à cela la possibilité de synchroniser les paramètres de la tablette avec son compte Microsoft afin de pouvoir retrouver son environnement personnel sur n'importe quel autre terminal Windows 8 ou RT. La Surface peut vraiment devenir un second bureau mobile en plus d'un outil de divertissement.
La tablette Surface, pour qui ?
Au terme de cette semaine de test, nous retirons une impression globalement positive de la tablette Surface. Ses performances sont satisfaisantes dans l'ensemble et elles autorisent un usage polyvalent.
À notre sens, l'interface de Windows RT représente une alternative originale et attrayante à celle des tablettes concurrentes. Surface conviendra à ceux qui veulent une tablette tout en gardant l'environnement Windows, ainsi qu'à ceux qui souhaitent en faire plus avec une tablette grâce au clavier et à l'interface Windows classique.
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