Nous sommes en mai 1983. Un journaliste d'Antenne 2 présente un nouvel appareil révolutionnaire : branché sur un micro-ordinateur, il parvient à prononcer de vive voix les mots tapés au clavier. Les archives de l'Ina nous font revivre ce moment historique.

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    La synthèse de la parole est désormais accessible à des ordinateurs personnels ! © Ina

    La synthèse de la parole est désormais accessible à des ordinateurs personnels ! © Ina

    Le magazine s'appelle C'est la vie et présente toutes sortes d'événements, insolites, amusants ou instructifs. Celui-là est historique. La présentatrice, Danielle Askin, annonce la rubrique Télé-Micro et « des drôles de machines qui causent ». Le journaliste Georges Leclere est au clavier, installé devant un micro-ordinateur Zenith Data Systems (ZDS). Il attaque tout de suite le sujet en expliquant qu'il tape telemicro. Le mot apparaît tout en haut de l'écran sur la ligne de commande. On constate qu'il a déjà tapé PRINT #3, " (les anciens se souviendront sans doute de cette commande du langage Basic qui expédiait le reste de la ligne vers un périphérique quelconque, ici le numéro 3).

    Il prend ensuite une boîte visiblement reliée à l'ordinateur et tout de même nettement plus petite qu'un carton à chaussures. Une touche de plus et voilà le miracle ! Une voie caverneuse et tremblotante prononce effectivement « telemicro ». C'est fait. La machine a parlé...


    « Elle boit pas, elle fume pas mais ma machine, elle cause ! » annonce Georges Leclere, enthousiaste, ce 27 mai 1983 au soir, dans l'émission C'est la vie. Suit une stupéfiante démonstration d'ordinateurs capables de parler. © Ina

    Le Logo et la tortue

    George Leclere veut poursuivre l'expérience. Il entend démontrer que l'ordinateur peut prononcer n'importe quel mot et qu'il ne s'agit donc pas d'un trucage. Sur l'emplacement de telemicro, il tape daniele (et pas Danielle). Au passage, il nous montre également qu'il n'est pas un as de la frappe rapide mais aussi que l'édition de texte à l'écran a encore des progrès à faire (le MacintoshMacintosh ne popularisera la souris que quelques mois plus tard, à partir de janvier 1984). L'émissionémission est en direct, ce qui nous permet d'entendre « danielero ». Sapristi, Georges a oublié d'effacer le « ro » final de telemicro !

    Qu'importe, il suffit de recommencer. Un « daniélé » prononcé par l'engin permet au journaliste d'expliquer qu'il faut faire des fautes d'orthographe pour que la machine prononce bien. Il termine d'ailleurs l'exercice en tapant « mersi » (les Turcs apprécieront), en expliquant que la machine n'aurait pas su lire le c cédille (les plus anciens se souviennent pourtant que, même en 1983, le c de merci ne nécessitait pas de cédille).

    Il se tourne alors vers un autre ordinateur, dont il a « ouvert le ventre ». C'est un AppleApple II, ce micro-ordinateur épatant qui, justement, a la particularité de s'ouvrir aussi facilement qu'une de ces boîtes en plastiqueplastique destinées aux pique-niques. Georges Leclere montre un objet nouveau : la carte audio.

    Suit alors une démonstration de l'inimitable langage Logo et de sa célébre tortuetortue, qui permet d'enseigner l'informatique « aux enfants qui ne savent pas lire » (en fait, ce langage était surtout un outil d'enseignement de l'intelligence artificielle). Et tout se termine en musique sur l'airair endiablé de J'ai du bon tabac dans ma tabatière.