Une fondation britannique a concocté un circuit électronique avec processeur, mémoire et connexions, bref, un ordinateur, dont le prix de revient serait inférieur à 20 euros. Le but : aider les jeunes à apprendre à programmer plutôt qu’à simplement utiliser des logiciels tout faits.

au sommaire


    L'ordinateur à programmer soi-même. © Raspberry Pi

    L'ordinateur à programmer soi-même. © Raspberry Pi

    Lord Clive Sinclair a toujours des émules outre-Manche. En 1980, son entreprise proposait à la vente un objet à l'allure énigmatique, le ZX 80. Ce morceau de plastiqueplastique carré, grand comme une raquette de ping-pong, arborait des touches dessinées en bleu sur fond noir. L'engin était qualifié de computer, soit ordinateur d'après la traduction française imaginée peu d'années auparavant. Il se branchait sur un téléviseur, sur lequel il n'affichait rien d'autre qu'un curseur clignotant. Pour le reste, do it yourself...

    Le Sinclair ZX 80, sans écran, sans programme, à connecter sur un téléviseur... et à programmer soi-même. En Grande-Bretagne, il était proposé à moins de 100 livres et à moins de 1.000 francs. © DR

    Le Sinclair ZX 80, sans écran, sans programme, à connecter sur un téléviseur... et à programmer soi-même. En Grande-Bretagne, il était proposé à moins de 100 livres et à moins de 1.000 francs. © DR

    Comme d'autres « microordinateursmicroordinateurs » de l'époque, à commencer par l'AppleApple 2, l'appareil était doté d'un seul logiciel (mis à part un système d'exploitation rudimentaire) : un langage de programmation appelé Basic (en mémoire morte sur le ZX 80).

    Pour que l'ordinateur consente à faire quelque chose, il fallait écrire un programme. L'acheteur commençait en général par un « Print "bonjour" » et se lançait ensuite dans la réalisation de petits programmes. Cette utilisation de la micro-informatique était donc d'abord pédagogique, ce qui n'est plus le cas depuis longtemps et c'est ce que regrette David Braben, programmeur de son état et créateur du jeu vidéo Elite. Avec sa fondation Raspberry PiPiPi framboiseframboise »), il veut redonner le goût de la programmation aux jeunes générations.

    L'ordinateur, c'est la petite chose devant le pied de l'écran, un peu à gauche. Il est branché à l'écran, à une alimentation et à un <em>hub</em> USB. La mémoire de masse est une carte mémoire, SD ou MMC. © Raspberry Pi

    L'ordinateur, c'est la petite chose devant le pied de l'écran, un peu à gauche. Il est branché à l'écran, à une alimentation et à un hub USB. La mémoire de masse est une carte mémoire, SD ou MMC. © Raspberry Pi

    « Plutôt que de jouer, programme ! »

    Plutôt que de proposer un langage simple, version moderne du Basic d'antan, il a conçu une sorte d'ordinateur embryonnaire, à peine plus gros qu'une clé USB et dont les composants sont les moins coûteux possible. Le processeur est ARMARM 11, à 700 MHz, et la mémoire contient 128 Mo. La connectique comprend un lecteur de carte SD ou MMC, qui remplace donc le disque durdisque dur, une sortie USBUSB et une prise vidéo HDMIHDMI. L'appareil peut afficher en 1080 p haute définition, avec prise en charge d'Open GL ES pour la 3D. Pour les logiciels, ce sera du libre, comme UbuntuUbuntu.

    Le petit circuit doit donc être connecté à un moniteurmoniteur et à un clavierclavier externes. Prix espéré : 25 dollars, soit entre 17 et 18 euros au cours actuel. L'idée, exposée sur le site de la fonction Raspberry Pi, est de favoriser l'étude de l'informatique par les jeunes. Contrairement à l'idée émise par de nombreux commentaires, le projet le rapproche davantage du vénérable ZX 80 que du One Laptop per Child, une opération humanitaire pour diffuser un ordinateur bon marché connectable à InternetInternet au sein de populations défavorisées.