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Des nanopoints de nickel, enrobés dans une matrice d'oxyde d'aluminium (vus au microscope électronique), réalisés en 2004 par la même équipe. © Jagdish Narayan et Ashutosh Tiwari, North Carolina State University/NSF Center for Advanced Materials and Smart Structures
Pour miniaturiser encore l'enregistrement d'informations numériques, les nanotechnologies offrent plusieurs pistes actuellement activement explorées. Aux Etats-Unis, l'équipe de Jay Narayan, du département Materials Science and Engineering, à l'université de Caroline du Nord, vient de présenter lors d'un congrès quelques résultats obtenus à l'aide de nanostructures, appelées nanopoints (nanodots en anglais).
Ces minuscules cristaux de nitrurenitrure de titanetitane (TiN), contenant également du ferfer et du platineplatine ne mesurent que six nanomètresnanomètres de large et présentent des propriétés magnétiques suffisantes pour y stocker un bit (0 ou 1). Spécialisé dans ce domaine, le laboratoire a surtout mis au point une méthode de fabrication conduisant à des cristaux très purs, formés par épitaxie (une croissance des cristaux spontanée mais contrôlée). Ces nanopoints sont créés sur une surface de siliciumsilicium avec des techniques semblables à celles utilisées pour les circuits électroniques actuels.
« Nous avons créé des nanopoints magnétiques capables de stocker un bit d'information sur chacun d'entre eux, résume Jay Narayan, ce qui nous permet de stocker plus d'un milliard de pages sur une puce d'un pouce carré. » La précision sur la performance possible reste faible... Un pouce carré représente environ 6,5 centimètres carrés mais combien contient une page ? Avec ou sans texte ? Tout de même, un milliard de pages, c'est beaucoup. En texte pur, on obtient l'équivalent de 500.000 dictionnaires. Mais en 2008, GoogleGoogle affirmait avoir référencé sur Internet mille milliards de pages Web...
En 2007, une équipe britannique de l'université de Cambridge faisait appel à des nanopoints, utilisés de manière différente pour stocker de l'information sous forme d'états magnétiques à l'échelle des nanomètres. A l'aide de ces monobulles, les chercheurs annonçaient des capacités mille fois supérieures à celles des techniques actuelles.
Les physiciensphysiciens ne désespèrent pas d'aller plus loin et d'enregistrer l'information à l'échelle de quelques atomesatomes, par exemple grace à la magnéto-résistance anisotropique balistique (ou BAMR). Les cartes mémoire de nos appareils baladeurs ont encore une large marge d'évolution...