Pour mieux anticiper les phénomènes météorologiques les plus violents, le Royaume-Uni va investir plus d'un milliard d'euros dans la conception d'un supercalculateur capable d'amasser et d'analyser 215 milliards d'observations météorologiques par jour.
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Le gouvernement britannique a décidé d'investir massivement dans les superordinateurs, à commencer par la somme de 1,2 milliard de livres (1,44 milliard d'euros) pour remplacer celui du service météorologique. Le Met Office, équivalent britannique de MétéoMétéo France, dispose actuellement d'un supercalculateur Cray XC40, classé 23e au niveau mondial, un système capable de traiter 14 millions de milliards d'opérations par seconde et d'effectuer 215 milliards de relevés météorologiques par jour. Le nouveau système prévu devrait multiplier ces performances par six.
Cet investissement, qui coïncide avec les 30 ans du Met Office, est le plus important de son histoire. Le nouveau supercalculateur du service météorologique devrait devenir le plus puissant au monde dédié à la météo et au climatclimat. Attendu pour 2022, il sera utilisé pour créer une simulation beaucoup plus détaillée du climat mondial. Le Cray XC40 divise la Terre en une grille avec des carrés de dix kilomètres de côté. Certaines zones, comme le Royaume-Uni, bénéficient d'une plus grande précision avec des carrés de 1,5 kilomètre de côté. Grâce à la puissance du nouveau système, il sera possible de réduire ces carrés à seulement 100 mètres de côté afin d'améliorer les prévisions.
Comment le Met Office se sert de la puissance de supercalculateurs pour ses prévisions méteo. © Met Office
Prévoir les phénomènes météo extrêmes
Le nouveau système est mis en place dans le but d'accompagner le changement climatique. Il devrait permettre de prédire de manière plus précise les tempêtestempêtes et oragesorages, aider à choisir les meilleurs emplacements pour les ouvrages de protection contre les crues et prédire les changements au niveau du climat mondial. De plus, il sera utilisé pour créer des prévisions de pluie plus sophistiquées, et accélérer ainsi le déploiement des barrages mobiles contre les eaux, d'aider les aéroports ainsi que le secteur énergétique à prévoir les perturbations causées par la météo.
Le gouvernement britannique a également annoncé un investissement à hauteur de 30 millions de livres (36 millions d'euros) dans différents programmes de calcul intensif (High Performance Computing) dans des universités à travers le pays. Les différents projets devraient permettre de développer de nouveaux médicaments ainsi que des matériaux de constructionconstruction innovants. Par exemple, l'université Queen Mary, à Londres, recevra 4,5 millions de livres (5,4 millions d'euros) pour ses recherches sur la dégradation des surfaces et qui participeront au développement de nouveaux matériaux pour les panneaux solaires.
Un investissement sans précédent
L'université Queen’s à Belfast recevra un financement à hauteur de 2,1 millions de livres (2,5 millions d'euros) pour des recherches en neurotechnologie, comme des interfaces neuronales directes, mais également d'autres secteurs comme la détection des contaminants chimiques dans les aliments. Le gouvernement investira également 5,5 millions de livres (6,6 millions d'euros) dans le programme JADE 2 de l'université d'Oxford, qui utilise l'intelligence artificielle dans différents secteurs, notamment pour comprendre la structure et la fonction des grosses moléculesmolécules organiques.