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Des blogs hébergés par le service GoogleGoogle Blogspot sont devenus les derniers distributeurs de spyware à la mode. Des entreprises sans scrupule recrutent en effet leurs auteurs afin qu'ils placent une "publicité" en tête de leur blog. Ils reçoivent en échange, par exemple, de la musique gratuite à télécharger. Mais la publicité contient en réalité un code javascript chargé d'installer un spyware sur l'ordinateur des visiteurs du blog.
Bien sûr, comme il est difficile d'installer un code malicieux sur un PC correctement tenu à jour, le code d'installation du spyware a besoin de l'accord de l'utilisateur avant d'y déposer son cadeau empoisonné.
Il utilise pour cela un procédé écoeurant qui exploite le manque de connaissance technique de la majorité des internautes. Ainsi la toute première fenêtrefenêtre qui surgit est celle d'installation du spyware proprement dit. Ce dernier est proposé sous la forme d'un contrôle ActiveXActiveX signé très officiellement par un certificat numériquenumérique fournis par Verisign. Seulement voilà, à la place du nom du fichier infecté, la fenêtre indique "votre navigateurnavigateur n'est pas à jour, ce qui peut vous rendre vulnérable aux virus, spamspam et spywares. Pour éviter cela, cliquez sur OUI maintenant". Bien sûr, en cliquant oui, l'internaute est immédiatement infecté.
L'installation du spyware exige l'accord de l'utilisateur
Mais même s'il n'accepte pas et clique sur "Non", l'utilisateur n'est pas au bout de ses peines pour autant. Une seconde fenêtre apparaît alors et elle est cette fois encore plus explicite : "Cliquez sur OUI pour mettre votre InternetInternet Explorer à jour".
Il n'y a de toute façon guère le choix : contrairement à la précédente (que les auteurs du spyware ne maîtrisent pas car elle est générée par Windows), cette fenêtre là ne compte qu'un seul bouton, celui qui permet d'accepter l'installation.
Une seconde fenêtre pour l'internaute qui refuserait l'installation
Les utilisateurs qui auraient refusé une première fois se verraient lourdement encourragés à accepter l'installation du spyware.
Et ce n'est pas terminé. Fermer cette seconde fenêtre de force provoque l'affichage d'une nouvelle popup encore plus explicite : "Nous vous recommandons FORTEMENT de mettre votre Internet Explorer à jour. Cliquez sur OUI maintenant". Là aussi, il n'y a qu'un seul bouton, impossible de refuser à moins de fermer à nouveau la fenêtre de force. Ce n'est qu'à ce moment que l'internaute échappera enfin au spyware, après avoir été contraint de refuser par trois fois et de fermer deux fenêtres par la force.
Une troisième fenêtre pour ceux qui n'auraient pas compris
Cette tendance a été révélée par le chasseur de spyware Benjamin Edelman, dont le site a récemment fait l'objet d'une importante attaque par déni de servicedéni de service, probablement orchestrée par des éditeurs de spywares dont il a dévoilé les méthodes et les revenus. Dans l'exemple cité ci-dessus, le spyware est installé pour le compte de la société iWebTunes.com et serait fourni par Enternet Media. Ce dernier est l'éditeur notamment de la délicieuse Koolbar, dont la lecture de la licence d'utilisation est un pur régal (l'éditeur "se réserve le droit de collecter les adresses web complètes et le contenu de toutes les pages que vous visitez"). Bref, il n'y a pas de doute, nous sommes bien dans le domaine du spyware le plus sordide. Mais que vient faire Google dans cette histoire ? Et surtout comment pourrait-il éviter que la tendance ne s'installe ?
Google est l'éditeur du service Blogspot. Il offre donc ces journaux en ligne et il en gère l'infrastructure technique. Déjà conscient du risque que posent les codes javascripts, Google a bien interdit leur utilisation dans les commentaires ajoutés par les visiteurs aux articles publiés. Mais il en permet toujours l'utilisation par son auteur dans les pages du blog lui-même. Et c'est cet oubli qu'exploitent désormais les distributeurs de spywares. Il suffirait donc à Google de bloquer le javascript sur l'ensemble de ses blogs, et non plus simplement dans les commentaires, pour régler le problème. Selon Benjamin Edelman, Google est prévenu... mais n'a encore rien fait.