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Le 3 juin, autrement dit un jour avant le Computex, salon taïwanais de l’électronique, Mozilla et Foxconn vont officialiser leur union, et certainement présenter une tablette fonctionnant avec Firefox OS. Une opération gagnant-gagnant, qui peut permettre à Mozilla d’entrer de plain-pied dans le monde de la mobilité et à Foxconn de redresser la barre en produisant ses propres terminaux pour aborder les marchés émergents. © Mozilla
Un peu plus d'un mois après la sortie du Peak et du Keon, les deux premiers smartphones animés par Firefox OS, par l'opérateur espagnol Geeksphone, Mozilla s'investit encore plus dans l'universunivers de la mobilité en se liantliant avec Hon Hai Precision Industry Company Ltd., le nom officiel de Foxconn. Le géant chinois de l'assemblage de terminaux high-tech travaille pour de nombreuses marques, comme HPHP, Nokia ou Sony. Il tire toutefois au moins 70 % de ses revenus des commandes d'AppleApple pour assembler les iPhone, iPad et autres appareils de la marque à la pomme. Cette alliance, qui sera célébrée officiellement à Taipei (Taïwan) le 3 juin prochain, devrait marquer l'aboutissement d'un grand virage dans l'univers de la mobilité pour la fondation Mozilla.
Des fruits de cette alliance, on parle déjà de l'arrivée d'un smartphone sous Firefox OS estampillé Foxconn, ce qui serait une première pour l'assembleur, mais aussi d'une tablette. Rapportées par le site Internet Focus Taiwan, ces informations proviennent d'une de ses sources industrielles. Pour le moment, ni Mozilla ni Foxconn n'ont confirmé ces révélations, et rien n'a filtré sur cette tablette sous Firefox OS.
Un bol d'air pour Foxconn
Lors de la présentation de son système d'exploitation pour mobile au Mobile World Congress de Barcelone fin février, la fondation avait fait le point sur ses différents partenariats avec des constructeurs comme ZTE, LG et un certain nombre d'opérateurs de téléphonie. En ajoutant Foxconn, ce sont 19 entreprises du secteur de la mobilité qui permettront de déployer la philosophie open source de l'éditeur sur les smartphones et, le cas échéant, la mystérieuse tablette. Pour la fondation, c'est d'ailleurs presque une question de survie. Elle ne souhaite pas rester sur le carreau avec son seul navigateurnavigateur en version pour ordinateursordinateurs, dont les revenus proviennent essentiellement du moteur de recherche qu'il propose par défaut, GoogleGoogle.
La fondation Mozilla rappelle systématiquement ses intentions : se placer à l’intersection de l’open source et des standards du Web, comme le HTML5. La fondation compte se développer en misant sur les marchés émergents, avec des smartphones bon marché comme les deux premiers modèles sous Firefox OS, le Keon vendu 110 euros et le Peak (170 euros), et pourquoi pas des tablettes. © Mozilla
Pas de place pour Firefox chez les mobiles… jusqu’à maintenant
Faire le grand saut dans le monde du mobile n'est pas du tout simple pour la fondation. Les ténors du secteur ne laissent pas vraiment une chance aux déclinaisonsdéclinaisons du navigateur mobile de Mozilla. Apple a bridé l'accélération JavaScript pour les navigateurs alternatifs à Safari. S'ils utilisent bien WebKit comme le navigateur de Cupertino, ils ne peuvent pas tirer parti du nouveau moteur JavaScript, qu'Apple réserve à son propre navigateur. C'est pour cette raison que Mozilla a pour le moment jeté l'éponge quant à un Firefox pour iOS.
Pour ce qui est d'AndroidAndroid, Google favorise évidemment son navigateur maison Chrome au détriment des autres. Restent les concurrents de ces OS phares, qui représentent une part négligeable du marché. L'autre gros souci, c'est que SamsungSamsung, omniprésent sur le marché, n'est pas du tout intéressé par Firefox OS. Rien d'étonnant, puisque le constructeur coréen compte intensifier la vente de dispositifs basés sur Android tout en préparant l'arrivée de Tizen, son propre système d'exploitation.
À la conquête des marchés émergents
C'est pourquoi Mozilla a cherché à créer ses propres dispositifs pour attaquer sur un terrain plus ou moins délaissé, celui des marchés émergentsémergents. Techniquement, Firefox OS ne requiert pas une configuration musclée. Il repose sur un noyau LinuxLinux et des pilotes équivalents à ceux d'Android. Pour le reste, tout tourne autour du HTML5. Ce standard du Web facilite la création d'applicationsapplications par les développeurs. Des constructeurs comme ZTE, Sony, Alcatel, LG et Huawei comptent l'exploiter pour vendre des smartphones d'entrée de gamme. De nombreux opérateurs sont également intéressés, puisque contrairement aux autres OS pour mobiles, les applications payantes du Firefox Market peuvent être facturées au client directement par l'opérateur.
Malgré l'envergure déjà conséquente de Foxconn, cette alliance pourrait lui donner des ailes, pour passer du statut d'assembleur à celui de constructeur, comme ce fut d'ailleurs le cas pour Huawei et ZTE. De plus, Foxconn a publié des résultats en chute libre pour le premier trimestre 2013. Ainsi, le chiffre d'affaires, qui repose essentiellement sur la fabrication des appareils d'Apple, a dégringolé de 19 % par rapport au trimestre précédent. La moindre baisse des ventes chez Apple impacte donc immédiatement l'assembleur. Pour amenuiser sa dépendance envers les constructeurs, miser sur les marchés émergents et des tablettes ou smartphones sous Firefox OS pourraient effectivement être un tremplin pour Foxconn. Enfin, d'après le Wall Street Journal, Foxconn pourrait aussi se diversifier en se lançant dans le stockage dans le cloud, ou encore la conception d'accessoires sous sa propre marque.