Pendant que les coureurs du fameux marathon de Londres parcouraient les rues de la capitale britannique, 200 développeurs informatiques s’affrontaient à l’occasion du hackathon BattleHack. Ils avaient 24 heures pour inventer une application susceptible de révolutionner les usages et gagner leur place pour la grande finale qui se déroulera en novembre dans la Silicon Valley (Californie).
au sommaire
À chacun son épreuve d’endurance : certains courent, comme les milliers de marathoniens ayant arpenté dimanche les rues de Londres, d'autres programment non-stop 24 heures durant, en rêvant d'inventer la prochaine applicationapplication qui bouleversera internet. Le cliquetis rapide des claviers de centaines d'ordinateurs portables résonne comme un vrombissement sous les élégantes arcades de métalmétal du Tobacco Dock, un ancien entrepôt à tabac du centre de la capitale britannique. L'ambiance est studieuse, les visages concentrés. Les tables sont jonchées de câbles informatiques, clefs USB mais aussi de canettes de soda et paquets de bonbons.
Derrière les écrans, il y a quelque 200 concurrents de l'édition londonienne de « BattleHack », un hackathon organisé par PayPal, le géant américain du paiement en ligne. « Un hackathon, ce sont des développeurs informatiquesdéveloppeurs informatiques qui vont travailler sur de nouvelles applications pendant 24 heures. C'est comme un marathon », explique à l'AFP John Lunn, un responsable de Braintree, filiale de PayPal. De fait le terme hackathon est un néologisme constitué des mots « hack », qui signifie bidouillage, et « marathon ». En bref, il s'agit d'une compétition opposant des développeurs informatiques.
Décrocher un billet pour la finale en Californie
Répartis en équipes, ils ont 24 heures pour créer un programme susceptible de « faire de Londres une ville meilleure », déclare John Lunn. « En créant une application pour aider les personnes dans le besoin ou celles qui ont des difficultés à trouver une place de parking. » Le gagnant se verra offrir un billet pour la Silicon Valley, où la finale de BattleHack aura lieu à la mi-novembre, avec à la clef une récompense de 100.000 dollars.
Mais l'épreuve profite également à l'organisateur, puisque les participants ont l'obligation d'utiliser les interfaces de PayPal et de Braintree pour confectionner leurs applications. « Ainsi on peut apprendre d'eux, ce qui marche et ce qui ne marche pas. » Pour gagner, chacun sa méthode, le plus important n'étant pas tant d'aligner les lignes de codes informatiques que de trouver le concept inédit, l'idée géniale, de celles qui ont propulsé InstagramInstagram ou TwitterTwitter au firmament.
Et la créativité emprunte parfois des sentiers tortueux. Keit Kollo, étudiante en mode, tâche ainsi de découper une plaque de plexiglas pour fabriquer un prisme en 3D dans lequel seront projetées des images. « Cela créera une sorte d'hologrammehologramme » utilisable avec les logiciels de visiophonievisiophonie, avance la jeune femme, dont la longue chevelure bicolore, brune d'un côté, blonde de l'autre, dégringole sur ses épaules.
Tenter de se faire remarquer
L'idée est ambitieuse. Un peu trop peut-être, craint Mansimran Singh, son acolyte. « Il faut vérifier que ça marche. Parce que sinon il faudra penser à autre chose. » Un peu plus loin, une autre équipe définit les contours d'une application censée faciliter les échanges entre les victimes de catastrophes et les secours. « Dans un cas comme le séismeséisme au Népal, les survivants pourraient envoyer un SMSSMS vers un numéro spécial permettant aux secours de localiser les victimes sur une carte », explique Brian Thai.
Jeune développeur, Brian compte bien profiter du hackathon pour se faire un nom dans le milieu « On a tous l'ambition de faire quelque chose d'unique, d'innovant » dit-il, avant de reconnaître que « WhatsApp, FacebookFacebook et Twitter ne se sont pas faits en un jour ». Au Tobacco Dock, les heures passent et creusent les cernes des participants. Alors que la nuit tombe, certains luttent contre le sommeilsommeil pour continuer à coder quand d'autres s'allongent sur des canapés pour reprendre des forces.
À 13 h, dimanche, tandis que le marathon bat son plein dans les rues de Londres, un gong tonitruant annonce aux programmeurs la fin de l'épreuve. Place aux présentations, ou comment démontrer en deux minutes la pertinence d'une idée à un jury de spécialistes. Le premier prix récompense une application permettant de vérifier à distance qu'une personne se porteporte bien en contrôlant l'usage d'appareils électroniques du quotidien, comme un téléviseur. Cette victoire « valide notre idée tout en nous offrant une bonne publicité », jubile Sam Machin, coauteur du programme, en savourant par avance son voyage prochain en Californie, le Saint des Saints.