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Elles ressemblent un peu à une base lunaire au milieu d'une forêt. Avec leur forme arrondie et leurs grandes fenêtresfenêtres, ces cinq maisons préfigurent peut-être l'architecture de demain. Dès 2019, elles sortiront de terre près de Eindhoven, aux Pays-Bas, grâce à l'impression 3D. La ville sera la première au monde à mettre en vente des maisons fabriquées avec cette technologie. Le projet, nommé Project Milestone, émane de l'université technique d'Eindhoven, en partenariat la municipalité, l'entreprise de BTP Van Wijnen, le promoteur Vesteda, Saint Gobain-Weber Beamix et le bureau d'études Witteveen+Bos.
Cinq maisons imprimées en 3D seront disponibles à la vente dès 2019. La première a reçu plus de 20 candidatures en une semaine. © 3dprintedhouse
La première maison, d'une surface de 95 m2, comprendra seulement trois pièces. Elle sera fabriquée à l'université d'Eindhoven puis transportée sur place. Mais pour quatre autres, qui comprendront elles plusieurs étages, l'impression aura lieu directement sur le site... et servira en même temps de « démonstration » pour attirer le chaland, espère le promoteur, qui indique avoir déjà reçu plus de 20 candidatures pour la première maison en à peine une semaine.
L'impression repose sur un bras robotisé qui superpose des couches d'un béton spécial à la consistance « de crème glacée », afin qu'il puisse être facilement débité par la buse de la tête d'impression. Il se solidifie ensuite rapidement grâce à un additif modifiant ses propriétés rhéologiques. À partir d'un modèle informatique, « l'imprimante commence par le sol et imprime une couche de bétonbéton, qui monte ensuite jusqu'à l'étage. Ensuite, nous imprimons le sol, puis on recommence », détaille Theo Salet, professeur en constructionconstruction de l'université technique d'Eindhoven.
Le bras robotisé dépose des couches successives de ciment spécial à prise rapide. © 3dprintedhouse
Des possibilités de personnalisation infinies
Par rapport à la construction traditionnelle, l'impression 3D présente plusieurs avantages : elle réduit le gaspillage en adaptant au plus juste la quantité de béton nécessaire, réduit le coût de main-d'œuvre, et permet d'imaginer toutes sortes de formes et de détails impossibles à réaliser avec la construction traditionnelle. On pourra même choisir un béton de couleurcouleur, ajouter un isolant acoustique ou thermique à l'intérieur même du murmur ou y intégrer des capteurscapteurs pour rendre la maison « intelligente » (contrôle de la lumièrelumière, du chauffage, de la sécurité...). De même, le réseau d'eau et d'électricité sera dessiné au fur et à mesure dans la structure selon le modèle informatique (BIM), supprimant toute l'étape d'aménagement intérieur.
De nombreux projets à travers le monde
L'université d'Eindhoven n'en est pas à son coup d'essai : elle est déjà à l'origine en 2017 du premier pont imprimé en 3D à Gemert. Et elle n'est pas la seule à miser sur cette technique. Depuis le premier « robot maçonmaçon » de Contour Crafting présenté en 2004, les projets se multiplient à travers le monde. À Nantes, une maison imprimée en 3D est sortie de terre en mars dernier pour servir d'habitat social. La technologie était cependant différente : seul le « moule » en moussemousse polyuréthane dans lequel on coule le béton était imprimé par le robot. Un autre projet, porté par l'entreprise Vilogia, est à l'étude à Lille avec cette fois une impression en béton. À Austin au Texas, la start-up IconIcon a présenté en mars un prototype de maisons imprimables en 12 à 24 heures, pour à peine 4.000 dollars, avec salon, chambre, salle de bains et terrasseterrasse. Objectif : fournir des habitations pour les populations défavorisées.
Tout cela arrivera peut-être plus vite que l'on ne pense. Selon Rudy van Gurp, un représentant de Van Wijnen, 5 % des habitations aux Pays-Bas seront ainsi imprimées en 3D d'ici cinq ans.
Ce qu’il faut
retenir
- Cinq maisons imprimées en 3D par l’université technique d’Eindhoven seront habitées dès 2019.
- La technologie permet de personnaliser la forme et la couleur des habitations.
- On peut intégrer des capteurs à l’intérieur même du mur pour rendre la maison « intelligente ».