Ils sont quatre, comme les cavaliers de l’apocalypse… Les avions « du jugement dernier » sont des Boeing transformés en bunker volant. Ils sont conçus pour protéger les dirigeants des États-Unis et maintenir le commandement des forces armées en cas d’attaque nucléaire. Vieillissants, l’US Air Force vient de décider de leur remplacement, par des appareils modernisés.
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Les militaires américains les appellent les avions « du jugement dernier ». Un nom funeste qui désigne les quatre Boeing 747-200F modifiés pour protéger le président des États-Unis, son secrétaire à la Défense et les dirigeants de l'État-Major en cas de situation d'urgence et notamment de guerre nucléaire. Renommés E-4B Noac, ces centres aéroportés de commandement datent de 1968 et sont vieillissants, leur maintenance se complique.
C'est pour ces raisons que le gouvernement a décidé de les remplacer. Coût de l'opération : 13 milliards de dollars. C'est l'entreprise américaine Sierra Nevada qui a remporté l'appel d'offres face à Boeing. Pourtant, il faudra composer avec l'avionneur, car ce sera bien des avions de ligne, sans doute des Boeing 747-8 assez récents qui devraient être transformés en bunker volant. Le B747-8 est doté de quatre réacteurs et son architecture est éprouvée. La redondance des moteurs est jugée préférable pour l'armée de l'airair qui a écarté les modèles plus récents volant sur deux moteurs et dont la réputation est actuellement sacrément écornée par une succession d'incidents multiples.
Un bunker volant
Le 747-8 n'est plus fabriqué depuis l'an passé. Sierra Nevada va donc acquérir des avions d'occasion pour les reconstruire avec toutes les caractéristiques d'un avion du jugement dernier. Avec leur blindage et l'absence de hublots, les aéronefsaéronefs devront résister aux radiations et aux effets électromagnétiques d'un conflit nucléaire. Ils devront être suffisamment furtifs pour échapper à des tirs de missilesmissiles.
Les avions vont aussi être bardés de nouveaux capteurscapteurs et de systèmes de communication chiffrés. Ils devront être en mesure de maintenir la liaison avec les sous-marinssous-marins lanceurslanceurs d'engins nucléaires. Contrairement aux systèmes actuels, en cas de perte de liaison satellitaire, les communications seront prévues pour rester résilientes. Ces bunkers du ciel devraient être livrés entre 2030 et 2036. De leur côté, les Russes disposent également de ce type d'avion, avec l’Aimak, un Iliouchine II-80 modifié. L'appareil a pris les airs de façon démonstrative en mai 2022 autour de Moscou alors qu'il n'avait pas volé depuis 12 ans. Tout un symbole !