L’armée française vient d’effectuer un tir d’essai de son missile nucléaire à moyenne portée air-sol ASMPA rénové. Il a été lancé à partir d’un Rafale B. Une occasion de réaffirmer le maintien de la posture dissuasive de la France.
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En novembre dernier, la France réalisait un tir d'essai de son futur missile balistique stratégique nucléaire M51.3. Une occasion de réaffirmer la posture dissuasive du pays sous fond de tensions avec une Russie qui brandit régulièrement la menace nucléaire.
Hier, les Forces aériennes stratégiques françaises ont à nouveau réalisé un exercice avec un tir d'essai à partir d'un Rafale B pour évaluer le missile nucléaire airair-sol ASMPA en version rénovée (ASMPA-R). Le vol et le tir qui étaient « représentatifs d'un raid nucléaire », selon le communiqué du ministère des Armées, ont eu lieu au-dessus du territoire national. Le missile était évidemment dépourvu de sa charge militaire. L'ASMP-R est propulsé par un statoréacteurstatoréacteur qui lui permet d'atteindre Mach 2. Il est manœuvrable et peut évoluer à différentes altitudes. L'arme pèse 800 kilos et est longue de cinq mètres. ASMPA est conçu pour frapper sa cible avec une charge nucléaire de 300 kilotonnes (kt) à une portée maximum de 500 kilomètres.
La DGA annonce la réussite du tir du missile nucléaire ASMPA rénové.© DGA
Une charge nucléaire de 300 kt
L'ASMPA est loin d'être un nouveau missile, mais pour assurer le maintien de ses performances, un programme de rénovationrénovation a été décidé il y a maintenant huit ans. L'engin devrait d'ailleurs être remplacé par un missile de quatrième génération (ASN4G) en 2035. Ce tir d'évaluation a été conduit dans le cadre d'une opération baptisée Durandal. Les Rafale B participant à la mission étaient accompagnés d'avions ravitailleurs.
Durant ce raid nucléaire, des simulations de menaces avec des missiles air-air et sol-air ont également eu lieu. Une telle opération ne s'improvise pas et pourtant, grande coïncidence, elle tombe tout juste après l'annonce par la Russie d'exercices autour d'armes nucléaires tactiques. Le ministère de la Défense russe a en effet expliqué que ces exercices étaient précisément une réponse aux provocations de responsables occidentaux. Une façon de viser les déclarations du Président français sur l'envoi potentiel de troupes françaises en Ukraine.