Pas vu pas pris ! L’armée française vient de commander 3 000 filets de camouflage « multispectral ». En plus de dissimuler les équipements et postes de commandement avancés, ces filets les rendent invisibles face aux capteurs thermiques et infrarouges d’un ennemi.

au sommaire

    Il est loin le temps des uniformes clinquants et hauts en couleurcouleur sur les champs de bataille. Voir sans être vu en se camouflant, c'est une règle essentielle sur une zone de combats depuis la Première Guerre mondiale. Avec des nuées de drones parfois équipés de capteurscapteurs thermiques, la guerre en Ukraine montre d'autant plus que la capacité des troupes à se dissimuler est une mesure essentielle pour maintenir les positions et éviter les tirs d'artillerie ennemis. Si les forces ukrainiennes préfèrent se dissimuler dans des bosquets, c'est bien parce que les filets de camouflage ne sont pas suffisamment performants pour assurer leur protection à découvert. Pourtant, la technologie a fait un sacré bond en avant, même au niveau de ces filets.

    La cape d'invisibilité d'Harry Potter pourrait-elle exister en vrai ? Pour le savoir, on fait le tour des technologies d'invisibilité dans cet épisode de Science ou Fiction. © Futura

    Ainsi, pour protéger les postes de commandement (PC) avancés sur le champ de bataille, l'armée française mise sur ce que l'on appelle des filets « multispectraux ». En plus de permettre de confondre un équipement avec l'environnement, ils réduisent la signature thermique et radar à néant. Un PC ou un système d'arme peut donc disparaître de la vue, des radars et des capteurs thermiques de l'ennemi.

    Barracuda pour abracadabra

    La Direction générale des armées (DGA) vient justement  de passer une commande de 3 000 filets de camouflage de ce type. Baptisés « Barracuda », ils seront livrés dès cette année et jusqu'en 2026 à l'armée de Terre et à l'armée de l'AirAir et de l'Espace. Ces filets se déclinent en trois tailles et en quatre types d'environnements opérationnels. Les teintes reprennent celles des paysages d'Europe du Nord, d'Europe du Sud, du désertdésert et des environnements enneigés. Ces filets ont été développés depuis deux ans par le Suédois Saab et la DGA, et seront produits en partie par la PME française Solarmtex.

    Pour empêcher les capteurs ennemis d'identifier un PC ou un équipement, le filet est doté d'une couche d'isolationisolation qui reflète fortement l'infrarouge thermique. La teinte de la surface du filet dispose également de différents taux de réflexion qui permettent aussi de réduire cette captation. La matièrematière du filet ne pèse que 250 g/m². Les soldats peuvent donc facilement transporter un filet de 50 à 75 m². Selon Saab, le filet Barracuda est doté d'une structure 3D en surface qui simplifie sa mise en place.