La Marine nationale vient de recevoir le Tourville, un sous-marin à propulsion nucléaire d’attaque. Endurant et furtif, l’engin emporte de nouveaux armements et les technologies les plus avancées.


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    Voici le Tourville, un nouveau membre de la famille des sous-marinssous-marins français de type « Suffren ». Il vient tout juste de rejoindre sa base navale à Brest. Le Tourville (du nom du vice-amiral et maréchal de France Anne Hilarion de Costentin, comte de Tourville, né en 1642 et mort en 1701) est un sous-marin nucléaire d'attaque (SNASNA) de nouvelle génération, issu du programme Barracuda. Il est considéré comme un modèle de haute technologie, dérivée des sous-marins nucléaires lanceurslanceurs d'engins (SNLE) qui servent à garantir la dissuasion nucléaire de la France en permanence. Ces derniers ont pour seule fonction de transporter les missilesmissiles nucléaires M51.

    Contrairement à eux, le SNA est conçu pour l'attaque, l'escorte et le renseignement. Ainsi, le Suffren est capable de réaliser des frappes à longue portée vers la terre et de tirer d'imposantes torpilles intelligentes. Il embarque soixante-cinq marins qui vont cohabiter ensemble jusqu'à 75 jours dans 85 m², à 350 mètres sous l'eau. C'est un « gros bébé » en comparaison des sous-marins Perle et Améthyste de la classe Rubis qu'il va remplacer. L'engin mesure plus de 99 mètres de long, contre 73,6 mètres pour ses prédécesseurs. Il pèse 5 100 tonnes en plongée et peut évoluer sous l'eau à une vitessevitesse de 23 nœudsnœuds. Alors que les Rubis disposent d'une autonomie limitée à 45 jours, ce qui explique l'endurance et furtivité de ce sous-marin, c'est qu'il est propulsé par un réacteur nucléaire et deux turbo-alternateurs. La Marine nationale le considère à la fois comme « un chasseur, un garde du corps et un agent de renseignement ». Il sert à épauler les gros SNLE et vient escorter également le porteporte-avions Charles de Gaulle. Il est également performant en renseignement.

    Le SNA Tourville  vient tout juste d’être livré. Il sera opérationnel en 2025. © Sébastien Lecornu

    Les chiens de garde du porte-avions

    L'un de ses atouts réside dans son nouveau système de combat Sycobs. Un système de navigation qui ne fonctionne pas avec un GPS, mais avec des accéléromètres et des gyroscopesgyroscopes. Ces derniers permettent de calculer la position exacte du navire avec un maximum de précision, ce qui est essentiel pour tirer un missile. Pour écouter sous l'eau, l'engin est doté d'un sonarsonar d'étrave, de deux antennes sur les flancs et d'une antenne remorquée d'écoute de très basse fréquence. Pour assurer sa protection, il est aussi équipé d'un sonar d'évitement de mines. Il peut également larguer des bouées de communication. Côté armement, il est équipé de quatre tubes lance-torpilles F21. Il embarque aussi des missiles SM-39 Exocet anti-navires d'une portée de 50 kilomètres et des missiles de croisière navale (MdCN) pour réaliser des frappes mer/sol à longue distance.

    C'est la première fois qu'un SNA français est équipé de MdCN. Enfin, le SNA est capable d'emporter des nageurs de combat avec des propulseurspropulseurs sous-marins qui se trouvent dans un hangar de pont. Le Tourville est le troisième SNA de nouvelle génération livré. La flotte sera complète en 2030 avec six de ces SNA de type Suffren.